Chaque année en France, sur les 400 000 nouveaux cas de cancers diagnostiqués, près de 160 000 concernent des personnes actives ou salariées [1]. Face aux traitements et à l’évolution des symptômes, des solutions d’accompagnement sont possibles en entreprise.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans la tranche d’âge des 18-54 ans, 1 salarié sur 5 perd son emploi dans les 5 ans qui suivent le diagnostic d’un cancer [1]. Cette situation interpelle et montre bien les enjeux de l’accompagnement des malades du cancer en entreprise.
Au-delà des conséquences psychologiques du diagnostic et à ses multiples implications dans la vie personnelle, l’annonce de la maladie a son entourage professionnel est généralement redoutée par le salarié.
En tant que dirigeant d’entreprise, il est important de se préparer à l’éventualité d’une telle annonce au sein de ses équipes, pour pouvoir être à l’écoute et réactif, si la situation se présente.
Ces dernières années, environ 12% des salariés disent encore avoir subi un rejet ou de la discrimination de la part de leurs collègues, par rapport à leur cancer [1].
Lorsque l’état de santé du salarié ne lui permet pas d’exercer ses fonctions, il fait l’objet d’un arrêt de travail de plusieurs semaines ou de plusieurs mois. C’est le cas pour 77% des salariés atteints d’un cancer [2].
- Les absences plus ou moins longues ou répétées dues aux traitements ou aux symptômes de la maladie sont parfois source de tensions ou d’incompréhensions vis-à-vis des collègues, pesant notamment sur la cohésion d’équipe.
- Cette maladie constitue ainsi un facteur d’isolement pour les malades, alors que le maintien dans l’emploi - lorsque celui-ci est possible – participe à l’amélioration de leur qualité de vie.
Pour reprendre le travail en toute sérénité, le mieux est de pouvoir préparer son retour bien en amont de la date envisagée. L’idée est de prendre le temps de s’écouter, de se poser les bonnes questions et d’anticiper les difficultés pour se sentir prêt, le moment venu.
La visite de pré-reprise avec le médecin du travail, que le salarié peut demander durant son arrêt, permet de faire le point sur les conditions du retour [3].
Pour anticiper la fatigue et les douleurs qui surviennent pendant et après la maladie, des précautions s’imposent. Voici quelques préconisations accessibles et formulées très simplement par l’Institut national du cancer (INCA) :
- Fixer des priorités,
- Garder son énergie pour ce qui est important,
- Tenir compte de son rythme personnel,
- Prévoir des moments de repos.
Bienveillant, distant, gêné… Le regard et l’attitude de ses collègues peuvent aussi avoir leur importance à l'heure du retour en entreprise. C’est pourquoi il est généralement conseillé au salarié concerné de maintenir un lien – quel qu’il soit – avec son entourage professionnel durant l’arrêt maladie.
SMS, appels ou mails peuvent apporter du réconfort, et sont autant de façons de conserver sa place au sein de l’équipe, malgré l’absence.
Il existe différentes façons de reprendre son travail pendant ou après un cancer. La première peut prendre la forme d’une reprise progressive, via un mi-temps ou un temps partiel thérapeutique (sur prescription médicale).
Cela permet au salarié de reprendre certaines habitudes, un rythme et sa place dans l’entreprise, tout en lui dégageant des temps de repos. Au niveau du manager, il faut veiller à ce que la charge de travail soit adaptée, ou à l’inverse, que le poste ne soit pas vidé de sa substance.
D’autres solutions sont envisageables pour réintégrer le milieu professionnel, à savoir :
- mettre en place des horaires décalées pour le salarié, adaptées à son rythme ;
- demander un aménagement de poste, par l’intermédiaire du médecin du travail, en cohérence avec ses capacités et ses besoins (traitement, repos…) ;
- bénéficier d’un accompagnement de la médecine du travail, permettant de réaliser un suivi sur plusieurs mois et d’effectuer des ajustements si nécessaire.
Il est enfin possible de négocier un changement de poste, en lien avec sa direction et les ressources humaines de l’entreprise, si celui-ci n’est plus adapté, ou encore d’étudier la piste de la reconversion professionnelle.
En tant que dirigeant, il faut garder à l’esprit que n’importe lequel de ses collaborateurs peut être impacté par le cancer au cours de son parcours professionnel.
Communiquer naturellement sur le sujet avec ses équipes, lorsque la situation s’y prête, permet de lever à la fois les craintes d’un salarié qui devra annoncer sa maladie, et celles de ses collègues qui vont voir leur organisation de travail modifiée.
Un panel d’actions est proposé aux chefs d’entreprises par des acteurs qualifiés, comme l’INCA à travers le Club des entrepreneurs, la Ligue contre le cancer et d’autres associations dédiées. Des formations, par exemple, sont déclinées pour sensibiliser les managers sur le sujet.
Découvrez-en un échantillon, ici.
L’entreprise a aussi un rôle à jouer en matière de prévention. Rappelons que, selon l’INCA, 40% des cancers sont évitables, en lien avec les habitudes de vie (tabac, alcool, alimentation…).
Les dirigeants d’entreprises peuvent ainsi inciter leurs salariés à participer aux campagnes nationales de dépistage proposées par l’Assurance Maladie, ou mettre en place des mesures pour limiter certaines addictions à risque, notamment.
En France, 1 personne sur 10 en moyenne aide un proche malade du cancer [4]. Il s’agit là d’une autre piste d’action pour l’entreprise qui peut soutenir ces salariés aidants en aménageant leurs postes ou leurs horaires.
Découvrez plus d’informations sur le sujet et la stratégie nationale dédiée aux aidants.
Chaque année en moyenne, près de 1800 cancers professionnels sont reconnus en France. La grande majorité des cas sont liés à l’amiante (80%) et se situent au niveau des poumons et des mésothéliomes. Les autres cancers professionnels découlent d'une exposition à la poussière de bois, au benzène et aux produits de type goudrons, bitumes, asphaltes [5]…
La responsabilité sociétale et morale des entreprises est en jeu dans la prise en compte des cancers touchant les salariés. De nombreuses actions sont possibles pour améliorer leur qualité de vie et leur assurer un retour serein au travail ! Pour en savoir plus, consultez la plateforme d’AXA Prévention En Forme au Travail et découvrez des informations pratiques et des conseils d’experts.