Quelle conséquences des chutes chez les personnes âgées ?

Quelle conséquences des chutes chez les personnes âgées ?

Parmi les accidents de la vie courante, les chutes sont la cause la plus fréquente de décès chez les personnes âgées : entre 4 000 et 4 500 décès chaque année. La gravité des éventuelles conséquences de la chute chez les personnes âgées (un décès dans environ 10 % des cas après 80 ans) justifie que les autorités sanitaires mettent en place des mesures de prévention.

Quelle conséquences des chutes chez les personnes âgées ?

Parmi les accidents de la vie courante, les chutes sont la cause la plus fréquente de décès chez les personnes âgées : entre 4 000 et 4 500 décès chaque année. La gravité des éventuelles conséquences de la chute chez les personnes âgées (un décès dans environ 10 % des cas après 80 ans) justifie que les autorités sanitaires mettent en place des mesures de prévention.

Les traumatismes dus à la chute chez la personne âgée

Comme à tout âge, tomber peut entraîner des contusions, des plaies ou des ecchymoses ("bleus"), mais également des luxations (une articulation se déboîte) ou des fractures, en particulier une fracture du col du fémur. Chez les seniors, on estime qu'une chute sur douze est responsable de fracture, et que celle-ci touche le col du fémur une fois sur trois (soit environ 50 000 fractures du col du fémur par an en France).

Chez les personnes âgées, il arrive qu'une chute ne se traduise que par une douleur persistante et modérée que la personne supporte plusieurs jours avant d'accepter de consulter et de découvrir l'existence d'une fissure ou d'une fracture osseuse. Avec l'âge, la perception de la douleur se modifie et peut fausser le jugement sur la gravité des conséquences d'une chute.

Lorsqu'une personne âgée reste au sol trop longtemps

Parmi les conséquences de la chute, certaines surviennent lorsque la personne âgée est incapable de se relever et reste au sol longtemps avant que quelqu'un vienne la secourir. Cette immobilisation prolongée au sol peut avoir des conséquences physiques et psychologiques importantes, en particulier après 80 ans.

On appelle phlébite l'obstruction d'une veine par un caillot de sang. La phlébite apparaît lorsque le sang circule mal dans les veines, par exemple lors d'une immobilisation prolongée dans une position qui gêne la circulation sanguine. Lorsqu'elle touche les veines des jambes, la phlébite peut se compliquer en embolie pulmonaire : un fragment de caillot sanguin quitte la veine touchée pour aller obstruer une veine pulmonaire. L'embolie pulmonaire peut rapidement provoquer le décès de la personne touchée.

Lorsque la peau est écrasée par le poids de la personne, par exemple lorsque celle-ci est allongée sur un sol dur, la circulation sanguine y est réduite. Cette mauvaise oxygénation de la peau, si elle se prolonge au-delà de quelques heures, va avoir pour conséquence de provoquer la mort des cellules et la formation d'une zone de peau qui va noircir et se détacher, formant ainsi une plaie appelée escarre, difficile à soigner.

De la même manière que la peau, l'écrasement des muscles par le poids d'une personne allongée sur un sol dur pendant des heures peut entraîner la mort des fibres musculaires par manque d'oxygène. C'est la rhabdomyolyse. Les conséquences de ce phénomène peuvent être graves car la mort des fibres musculaires entraîne une augmentation rapide du taux de potassium dans le sang, ce qui peut provoquer des troubles cardiaques et rénaux importants.

Immobilisée au sol, une personne âgée va rapidement souffrir de déshydratation, voire de dénutrition si personne ne vient la secourir. Cette déshydratation peut avoir de graves conséquences sur le fonctionnement du coeur et des reins.

Si la chute a lieu dans un lieu non chauffé ou sur un carrelage, ou si la personne commence à souffrir de dénutrition, la température de son corps peut progressivement diminuer. Lorsqu'elle est inférieure à 35°C, on parle d'hypothermie. La personne s'endort et, si l'exposition au froid persiste, elle perd connaissance.

Si la personne qui est immobilisée au sol doit suivre un traitement médicamenteux régulier, l'impossibilité de prendre ce traitement pourra avoir de graves conséquences, en particulier chez les personnes qui prennent des traitements pour le coeur ou les reins.

Les complications psychologiques et sociales des chutes chez les personnes âgées

Lorsqu'on évoque les conséquences d'une chute chez les personnes âgées, il ne faut pas passer sous silence les conséquences psychologiques et sociales. Celles-ci peuvent survenir même si la chute n'a occasionné aucune blessure. Ces conséquences psychologiques et sociales sont des causes fréquentes du placement en institution des personnes âgées.

Le fait d'être tombé, et en particulier le fait d'être resté immobilisé au sol en état d'impuissance à se relever, peut entraîner une forte anxiété quant à l'éventualité d'une deuxième chute dans le futur. La personne a perdu confiance en ses capacités et, comme pour tout sentiment de perte d'une partie de son autonomie, cet état se traduit par des sentiments dépressifs : tristesse, manque de motivation, troubles de l'appétit et du sommeil, etc.

Parfois, il arrive que ces conséquences psychologiques, associées à des troubles neuromusculaires liés à la limitation volontaire des activités, se traduisent par des troubles de la posture et une plus grande difficulté à se déplacer et se mouvoir, initiant ainsi un cercle vicieux. Cet état, appelé syndrome post-chute, justifie un traitement médical afin de redonner à la personne les capacités de se déplacer.

Les conséquences sociales des chutes chez les personnes âgées

Si la personne âgée a perdu confiance dans ses capacités et vit dans l'anxiété de tomber de nouveau, elle va réduire ses sorties et ses déplacements. Cette attitude, associée à une éventuelle dépression, va entraîner une diminution des contacts avec d'autres personnes, un appauvrissement de sa vie sociale et une forte dépendance vis-à-vis des proches ou des aides à domicile. Ces conséquences sociales viennent alors aggraver les conséquences psychologiques de la chute. De plus, l'isolement est un facteur de risque de chute. Ainsi, la personne se retrouve plus à risque de faire une deuxième chute.

Ce qu'il faut retenir

- Ne prenez aucune chute à la légère, si vous êtes tombé, consultez votre médecin, même en cas d’absence de symptômes sévères.
- Des systèmes d'alerte automatique existent pour prévenir les conséquences d'une immobilisation prolongée au sol.
- Perte de confiance en soi suite à une chute ? Parlez-en à vos proches ou aux professionnels de santé.