Moins cher et plus écologique, le recours au covoiturage répond efficacement aux besoins de mobilité en milieu rural, où vivent un tiers des Français. Cela permet de pallier le manque de transports dans les zones peu denses tout en favorisant le lien social. Explications.
L’usage de la voiture en zone rurale représente plus de 80% des déplacements quotidiens [1]. Abritant près de 33% de la population française [2], les zones peu denses se sont développées autour du recours quasi-exclusif à l’automobile, offrant peu de solutions alternatives de transport.
Cet usage est aujourd’hui en décalage avec les questions économiques et environnementales qui touchent la population. Mais comment faire quand, dans certains territoires, le fait de ne pas posséder de véhicule ou de ne pas avoir la capacité de conduire signifie l’immobilisation pure et simple ?
Quelques chiffres pour mieux comprendre les besoins de mobilité en milieu rural [3] :
- Près d’un quart des Français ont déjà dû refuser un emploi, faute de moyen de transport ;
- La distance moyenne du trajet domicile-travail est de 20 km ;
- Un ménage consacre en moyenne entre 10 et 12 % de son budget annuel à la voiture (soit environ 5000 € par an).
Cette pratique apporte des avantages considérables, à savoir :
- Réduire les coûts des trajets, les frais étant partagés par l’ensemble des covoitureurs ;
- Limiter l’empreinte carbone liée à l’usage de la voiture. Environ 70 % des déplacements domicile-travail sont en effet réalisés avec des véhicules individuels, la plupart ne transportant que le conducteur [4] ;
- Créer une offre de transport là où elle est inexistante ou très peu développée ;
- Permettre à ceux qui ne peuvent pas conduire ou qui n’ont pas de véhicule de se déplacer plus librement ;
- Proposer un moyen de transport adapté à des horaires décalés ;
- Créer du lien social et favoriser l’entraide et la solidarité.
>>Découvrez comment réduire l’impact environnemental de vos déplacements
Le 13 décembre 2022, le gouvernement dévoilait son nouveau plan national 2023-2027 intitulé « Covoiturage au quotidien », visant à développer la pratique auprès du plus grand nombre.
L’objectif fixé par les pouvoirs publics ? Atteindre 3 millions de trajets quotidiens en 2027, contre 900 000 actuellement [5].
Destiné en priorité aux trajets domicile-travail, ce plan prévoit une prime de 100 € accordée à tous les conducteurs qui se lancent dans le covoiturage à compter du 1er janvier 2023. Il faut pour cela remplir les conditions suivantes :
• Être titulaire du permis de conduire ;
• Passer par une plateforme de covoiturage éligible (consultez la liste ici) ;
• Effectuer votre premier trajet de conducteur en covoiturage en 2023, puis 9 autres trajets dans les 3 mois suivants (en France) ;
• La distance du trajet doit être inférieure à 80 km.
Vous recevrez ainsi un premier versement de 25 € dans les 3 mois suivant le premier trajet, puis un versement de 75 € dans les 3 mois suivant le 10ème trajet.
100 € de plus pour les trajets longue distance
Depuis le 1er janvier 2023, une autre prime gouvernementale de 100 € (cumulable avec la première) est également prévue pour les conducteurs qui se lancent dans le covoiturage longue distance (plus de 80 km). Là aussi, la somme sera versée progressivement : 25€ après le premier trajet et 75 € versés dans les 3 mois suivant le 3ème trajet [6].
Autre mesure phare de ce plan national : l’État s’engage à compléter les aides financières proposées aux covoitureurs par les collectivités à hauteur d’1€ financé pour 1€ dépensé.
L’État a également mis en place, en mai 2020, un « Forfait mobilités durables » à destination des entreprises. Ce dispositif offre une aide financière aux salariés en cas de recours à un moyen de transport plus écologique, dont le covoiturage (mais aussi le vélo, la trottinette électrique ou les transports en commun). Pour l’employeur, ces indemnités sont exonérées d’impôts.
>>Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié au Forfait mobilités durables
>>Lisez notre guide consacré aux éco-gestes à adopter en entreprise
Pour covoiturer en milieu rural et périurbain, vous pouvez faire appel à votre réseau (collègues, amis, parents d’élèves de l’école de vos enfants, famille…). Vous pouvez également utiliser les sites et applications dédiés pour bénéficier de plus grandes possibilités d’horaires et de trajets.
Voici quelques exemples de plateformes spécialisées dans les déplacements quotidiens et de courte distance :
Pour bien choisir la plateforme ou l’application adaptée à vos besoins, veillez à prendre en compte trois critères principaux :
- La fiabilité et la précision des renseignements concernant les trajets et les conducteurs (les commentaires constituent souvent une bonne source d’informations) ;
- La protection des données personnelles (surtout si des transactions sont effectuées directement sur le site) ;
- Le montant des frais appliqués pour la mise en relation. Sachez aussi que certaines applications ne prennent pas de commission.
Le covoiturage permet de réaliser des économies tout en préservant la planète. Pour aller encore plus loin dans cette démarche de sobriété, pensez à l’éco-conduite !
[1] http://www.senat.fr/rap/r20-313/r20-3131.html
[2] https://www.insee.fr/fr/statistiques/5039991?sommaire=5040030
[3] https://agirpourlatransition.ademe.fr/collectivites/fiches/mobilite-rurale-comprendre
[4] https://www.ecologie.gouv.fr/covoiturage-en-france-avantages-et-reglementation-en-vigueur#
[5] https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16213