L'obésité est une forme sévère de surpoids considérée aujourd'hui comme un trouble médical grave, qui découle de multiples facteurs - génétiques, comportementaux et sociaux. Le diagnostic se fait par l'intermédiaire du calcul de l'IMC à partir du poids et de la taille du patient. Il se calcule en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en mètres) : par exemple, un adulte mesurant 1,75 m et pesant 70 kg possède un IMC de 70 / (1,75 x 1,75) = 22,9. Un IMC supérieur à 25 définit le surpoids et un IMC supérieur à 30, l'obésité. Mais l'IMC n'est pas seulement le reflet de l'excès de graisse dans le corps, car son évaluation doit être nuancée selon les caractéristiques de la morphologie et de la musculature. Pour une plus grande précision, il peut être associé à la mesure au pied à coulisse de l'épaisseur des plis de peau à certains endroits du corps.
L'obésité favorise notamment l'hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2, les cancers et une aggravation de l'arthrose des genoux. Néanmoins, elle protège de l'ostéoporose. En effet, le tissu adipeux secrète des hormones féminines qui préviennent cette maladie.
Les causes de l'obésité sont multiples.
Des travaux de recherche récents indiquent que certains gènes peuvent modifier l'appétit, ainsi que le stockage et l'utilisation des graisses, menant ainsi à l'obésité. Cependant, même si la prédisposition génétique peut contribuer à l'obésité, elle n'en est pas la cause principale.
Comme pour le surpoids modéré, divers facteurs comportementaux jouent un rôle important : la consommation excessive de boissons alcoolisées, d'aliments riches en matières grasses et le fait de ne pratiquer que peu ou pas d'activité physique.
Des facteurs psychologiques contribuent parfois à l'obésité. Anxiété, dépression, stress ou traumatisme peuvent provoquer un mécanisme de compensation incitant à une prise excessive d'aliments. Il n'existe toutefois pas de profil psychologique type pour les personnes obèses. Contrairement à une idée reçue, elles ne souffrent pas forcément d'un manque de volonté ni d'un besoin de se protéger par "une armure de kilos supplémentaires". En revanche, les personnes obèses semblent partager des caractéristiques communes dans leur comportement alimentaire. On observe, en particulier, une perte des signaux habituels que sont la faim et la satiété.
Maintenir ou retrouver un poids satisfaisant, c'est de prime abord adopter de bonnes habitudes alimentaires et une hygiène de vie permettant de maintenir ou de retrouver un poids satisfaisant. La mise en place d'un régime doit se faire avec l'aide d'un professionnel, à la faveur d'un changement progressif. En effet, le plus difficile n'est pas de maigrir, mais de stabiliser son poids après l'amaigrissement.
La stratégie indiquée consiste à réduire la consommation de produits à forte densité énergétique (beaucoup de calories dans un gramme d'aliment), au profit d'aliments à faible densité énergétique.
- Respectez les recommandations nutritionnelles concernant l'ensemble de la population, ce sont de bons repères pour maintenir un poids compatible avec une bonne santé.
- Privilégiez les poissons, les viandes maigres, les produits laitiers demi-écrémés ou écrémés, et les féculents.
- Procédez à des changements progressifs. Commencez par des modifications mineures, prendre un seul dessert à la cantine, remplacer un dessert sucré par un fruit, diminuer la consommation de boissons alcoolisées, de beurre et de crème fraîche, etc.
- Réduisez le grignotage. Evitez d'acheter des aliments à grignoter trop riches en graisses, tels que les barres au chocolat ou les viennoiseries. Entre les repas, préférez des denrées plus légères, fruits, petits légumes à croquer ou crackers sans matières grasses. En cas de fringale, buvez un grand verre d'eau ou mâchez un chewing-gum.
- Remplissez votre estomac avant les repas. Une demi-heure avant, croquez des légumes ou buvez deux grands verres d'eau, vous ressentirez moins le besoin de remplir votre estomac.
- Prenez le temps de manger. Le repas doit durer entre vingt et trente minutes, car votre estomac a besoin d'un certain temps pour signaler à votre cerveau qu'il est plein. A manger trop vite, vous risquez d'absorber plus que ce que votre corps réclame. Laissez à votre estomac le temps d'être rassasié. Mâchez plus longuement et faites une pause entre chaque plat, essayez de ne pas manger devant la télévision.
- Limitez la taille des portions. Un proverbe chinois dit qu'un bol de riz a autant de goût que la marmite tout entière, essayez donc de ne pas vous resservir !
- Ne vous sentez pas obligé de finir votre assiette... ni celle de vos enfants.
- N'oubliez pas le plaisir de manger. Avec l'aide de votre médecin ou d'un diététicien, faites la liste de vos préférences gastronomiques et identifiez les moins caloriques. Offrez-vous ces dernières plus souvent et partez à la recherche de nouveaux plats faiblement caloriques.
Les deux familles de nutriments à surveiller de plus près, lorsque l'on cherche à maigrir, sont les lipides et l'alcool. Bien plus que les glucides, en effet, les matières grasses et les boissons alcoolisées apportent beaucoup de calories sous un faible volume, car leur densité énergétique est élevée.
Elles contribuent pour beaucoup à la prise de poids, car leur utilisation par le corps se fait avec un rendement plus élevé que celui des glucides et des protéines : un gramme d'alcool apporte un peu plus du double de calories utilisables ou stockables qu'un gramme de glucides et un gramme de lipides presque trois fois plus.
Pour maigrir, inquiétez-vous de la quantité maximale de matières grasses que vous pouvez consommer quotidiennement. Cette quantité peut être déterminée par le médecin traitant, le médecin nutritionniste ou le diététicien. On peut alors se faire plaisir tout en faisant attention : il suffit, pour ce faire, d'avoir une idée approximative de la quantité de matières grasses contenue dans une portion d'aliment et de faire le compte à la fin de la journée.
L'alcool est transformé en triglycérides qui participent à la constitution du tissu adipeux, ce qui justifie la prise en compte des boissons alcoolisées dans la quantité de lipides recommandée. En moyenne, un verre de boisson alcoolisée équivaut à 10 g de matières grasses.
Cette méthode permet de continuer à manger les aliments que l'on aime sans en abuser, tout en respectant les recommandations des professionnels de santé. Au quotidien, cette stratégie est plus facile à maintenir sur la durée que les régimes restrictifs qui cherchent à faire maigrir vite en déséquilibrant l'alimentation et nous poussent souvent à les enfreindre.
Maigrir et maintenir ses résultats est un objectif à long terme qui demande de la patience, de la motivation et de la détermination. Choisissez un objectif à votre portée, par exemple vous sentir mieux dans votre corps ou porter à nouveau un vêtement que vous affectionnez particulièrement. Avancez pas à pas, en gardant à l'esprit que, même lentement, vous progressez vers votre objectif. Mais ne vous découragez pas si vous n'avez pas réussi à perdre le kilo que vous vous étiez fixé pour la semaine. Les progrès sont plus ou moins rapides selon les personnes et selon les phases ; la perte est généralement plus rapide au début, les derniers kilos étant souvent plus difficiles à perdre. Et n'oubliez pas qu'une perte de poids durable, même modeste, a un effet positif sur votre santé.
Pour faire en sorte que la perte de poids soit durable, il est nécessaire d'augmenter ses dépenses énergétiques. Si l'on est réfractaire au sport, on peut préférer les escaliers aux ascenseurs, se garer à distance pour s'obliger à marcher, jardiner, faire des balades en fin de semaine, par exemple. Un léger regain d'activité tout au long de la journée augmente facilement les dépenses énergétiques. Les activités sportives sont un moyen efficace pour les plus courageux de brûler leurs calories.