Le rôle de l’entreprise dans l’accompagnement social des salariés
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Le rôle de l’entreprise dans l’accompagnement social des salariés

Rencontrer une difficulté financière, faire face au décès d'un proche, souffrir d'une affection longue durée... Au cours de leur vie, les salariés peuvent être amenés à traverser des moments difficiles.

Le rôle de l’entreprise dans l’accompagnement social des salariés

Rencontrer une difficulté financière, faire face au décès d'un proche, souffrir d'une affection longue durée... Au cours de leur vie, les salariés peuvent être amenés à traverser des moments difficiles.

Parce qu’elles incarnent le lien et l’insertion pour les personnes en situation d’emploi, les entreprises ont un vrai rôle à jouer dans l’accompagnement social de leurs salariés, en cas de difficulté.

Un exemple d’incitation à l’accompagnement social des salariés, chez un voisin européen…

L’association belge « Cultures & Santé » a conçu un kit pédagogique visant à soutenir les professionnels dans l'accompagnement vers l’aide sociale.

 

Un dispositif relayé en France par la Haute Autorité de Santé [1] et qui offre la possibilité d'informer, d'échanger et de mieux faire valoir leurs droits aux employés.

De nombreux salariés en situation de fragilité sociale

Les situations de fragilités rencontrées par les salariés peuvent impacter leur vie professionnelle et la bonne marche de l’entreprise.

 

Pourtant, on estime que :

 

  • 37% des salariés français vivent une situation de fragilité d’origine personnelle (grandes difficultés financières, position d’aidant pour un proche en perte d’autonomie, maladie grave, affection de longue durée ou deuil),
  • 38 % souffrent d’une fragilité d’origine professionnelle (conditions de travail éprouvantes, sentiment de déshumanisation du travail…).

 

Une réalité sociale difficile, donc, à laquelle seraient confrontées 91% des entreprises françaises [2].

Accompagnement social en entreprise : une obligation législative

Reprise en 2016, la loi sur le système de santé stipule que « l'employeur a des obligations en matière de santé et de sécurité au travail. Tous les risques, y compris les risques psychosociaux (stress, harcèlement moral ou sexuel, violences au travail) doivent être pris en compte et notamment les problèmes soulevés par l'emploi des femmes, des jeunes et des travailleurs handicapés » [3]

 

->Pour aller plus loin, consultez notre article sur les chiffres relatifs aux risques santé et sécurité au travail

 

Dans cette optique-là, et pour mener à bien la mission d’accompagnement social dans les entreprises, des services sociaux du travail sont dépêchés dans les groupes comprenant au moins 250 salariés.

 

Leur rôle consiste à :

 

  • Veiller au bien-être du collaborateur dans l'entreprise.
  • Coordonner et promouvoir les réalisations sociales décidées par l'employeur et par le comité d'entreprise.
  • Concourir à toute action d'ordre éducatif entreprise par le comité d'entreprise.

 

En collaboration avec le service de santé au travail, un conseiller du travail intervient au sein du service social d’une entreprise pour suivre et faciliter la vie des travailleurs. Il peut parfois être amené à agir en dehors des lieux de travail pour seconder l'action des services sociaux sur les questions en rapport avec l'activité professionnelle [4].

Quels besoins et quelles perceptions de l’accompagnement social en entreprise ?

Cette prise en charge de l’accompagnement social est souvent perçue différemment entre la direction et les salariés. Aujourd’hui, 6 directions d’entreprise sur 10 affirment avoir mis en place des actions concrètes pour agir contre les fragilités de certains salariés. Elles se matérialisent entre autres par :

 

  • des avances sur salaire ou des avances de frais,
  • des aménagements de temps de travail ou de poste.

 

Pourtant, 67% des salariés ignorent ces mesures ou estiment encore être mal informés à ce sujet. Une perception totalement différente de part et d’autre de certaines hiérarchies, donc, et probablement liée à un manque de communication.

 

  • Du côté des directions, les dirigeants se disent freinés pour agir par la peur d’être intrusifs, ou pour des raisons de confidentialité.
  • Du côté des employés, les salariés mettent en avant les risques d’être pénalisés ou licenciés s’ils font part de leur situation de fragilité [2].

 

Les équipes et responsables des ressources humaines ont donc un rôle à jouer pour faire le lien entre les attentes des uns et les dispositions envisagées par les autres, avec un objectif partagé : le bien-être et une situation de travail favorable, pour tous les salariés.

Les missions précises de l’accompagnement social en entreprise

Dans le cadre de sa mission d’accompagnement social en entreprise, le conseiller du travail doit répondre à des normes et réaliser des tâches bien précises, encadrées par le Code du Travail.

 

  • Être titulaire du diplôme spécial délivré par le ministre chargé du travail.
  • Consacrer au moins trois demi-journées par semaine pour chaque groupe de deux-cent-cinquante salariés.
  • Collaborer avec le service de santé au travail de l'entreprise.
  • Rechercher les améliorations susceptibles d'être apportées aux conditions de travail, au bien-être des travailleurs et au fonctionnement des œuvres sociales de l'entreprise.
  • Être en liaison constante avec les organismes de prévoyance, d'assistance, les diverses institutions sociales et les services sociaux de la sécurité sociale et de la santé publique, afin d’orienter les salariés vers les organismes compétents [5]
Focus sur les risques psychosociaux

Définis comme dangereux pour la santé physique et mentale des travailleurs, les risques psychosociaux trouvent leur source dans les conditions d’emploi, l’organisation du travail et les relations de travail.

À travers un même terme, on distingue toutefois plusieurs types de risques :

 

  • Le stress (provenant du sentiment de ne pas atteindre les objectifs attendus)
  • Les violences internes (conflits, harcèlement moral ou sexuel)
  • Les violences externes
  • Le syndrome d’épuisement professionnel.

 

Ces risques psychosociaux impactent la santé physique et mentale des salariés (troubles musculosquelettiques, maladies cardiovasculaires, troubles de santé mentale, aggravation ou rechute de maladies chroniques) mais touchent également de façon négative les entreprises.

 

En effet, au sein des groupes concernés par ce phénomène, on observe une augmentation de l’absentéisme, un taux de rotation du personnel élevé ou une hausse des accidents de travail [6]. Les solutions pour lutter contre les risques psychosociaux ? Le dialogue, et souvent une remise à plat des méthodes de management de l’entreprise.

 

Pour aller plus loin, consultez les différentes rubriques de notre plateforme En forme au travail.

Sources