Bien avant d'affecter l'équilibre, la vue et les réflexes, l'alcool a un effet désinhibant, particulièrement dangereux. Il peut en effet vous amener à conduire plus vite et en prenant plus de risques… Ou d’accepter d'être passager d'un conducteur ivre. Et cela, même à faible dose.
Alcoolémie au volant : que dit la loi ?
En France, le seuil d'alcoolémie légal est fixé à 0,5 g d’alcool par litre de sang ou 0,25 mg/l d’air expiré, soit environ deux verres à jeun. Attention, pour les conducteurs débutants titulaires d’un permis probatoire, la limite autorisée est fixée à 0,2g/l de sang ou 0,10 mg/l d’air expiré. Concrètement, aucun verre d’alcool avant de prendre la route n’est toléré [3].
Il faut compter environ 9 heures à un adulte en bonne santé pour éliminer 7 verres correspondant à une alcoolémie de 1,4 g/l, et 6 heures pour revenir à une alcoolémie légale de 0,5 g/l.
En effet, l’alcoolémie baisse en moyenne de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en 1 heure [3]. L’idée répandue selon laquelle il suffirait d’arrêter de boire une heure avant de prendre la route est évidemment fausse.
Le taux d’alcool maximal est généralement atteint 15 minutes après l’absorption d’une boisson alcoolisée à jeun, et environ une heure après la consommation durant un repas [3].
Il vaut mieux renoncer à prendre le volant, quitte à dormir sur place ou se faire raccompagner par un conducteur sobre.
C’est un fait : le risque d’avoir un accident augmente de façon exponentielle avec le taux d’alcoolémie [2] :
- Le risque est multiplié par 2 avec un taux de 0,5 g/l de sang ;
- Il est multiplié par 10 avec un taux de 0,8 g/l ;
- Il est multiplié par 35 avec un taux de 1,2 g/l.
S’il n’est plus obligatoire d’en posséder un dans son véhicule depuis 2020, l’usage d’un éthylotest est vivement conseillé pour vous tester vous-même avant de prendre le volant, ou pour tester le conducteur de la voiture dans laquelle vous êtes sur le point de monter.
Être passager d'un conducteur ivre est aussi dangereux que conduire en état d’ébriété. Chaque année, plusieurs centaines de personnes sont blessées ou tuées, souvent parfaitement à jeun, à côté d'un conducteur éméché.
Refuser de monter à bord du véhicule d’un ami qui a trop bu peut aussi être une façon de le dissuader de prendre le volant.
En Grande-Bretagne ou en Suède, on considère comme un devoir moral d'empêcher un conducteur ivre de prendre la route, au besoin en appelant la police. Légalement, la passivité dans ce type de situations peut s’apparenter à de la « non-assistance à personne en danger ». Elle peut donc mener à une sanction pénale, voire à une peine de prison.
Plusieurs techniques peuvent vous permettre d’empêcher quelqu’un qui a trop bu de prendre le volant, par exemple [1] :
- Demander de l’aide à vos amis pour convaincre et retenir collectivement la personne ;
- Confisquer les clés de son véhicule ;
- Lui proposer de dormir sur place ;
- Appeler un taxi ou un VTC ;
- Lui rappeler ce qu’il risque (causer un accident grave, blesser ou tuer quelqu’un, se faire retirer son permis…).
Jusqu’à 0,8 g/l de sang, la conduite en état alcoolique constitue une contravention de 4e classe. Les sanctions prévues sont les suivantes [3] :
- Une amende forfaitaire de 135 € et jusqu’à 750 € d’amende ;
- Jusqu’à 3 ans de suspension du permis de conduire ;
- Un retrait de 6 points sur le permis.
Au-delà de 0,8 g/l et en cas de refus de se soumettre à un contrôle de la présence d’alcool dans le sang, cela est considéré comme un délit, pouvant être sanctionné de la façon suivante [3] :
- Jusqu’à 2 années d’emprisonnement ;
- Jusqu’à 4500 € d’amende ;
- La confiscation du véhicule ;
- L’annulation du permis de conduire ;
- Le retrait de 6 points sur le permis.
>> Pour aller plus loin, consultez notre article sur les nouvelles réglementations routières en 2024 et la proposition de loi concernant le délit d’homicide routier.
Ce risque mortel doit être suspecté chez toute personne s'endormant après une forte consommation d'alcool. Première précaution, le placer en position latérale de sécurité et le couvrir. Ensuite, appelez immédiatement le 15 (Samu) ou le 18 (Pompiers) en décrivant précisément les quantités d’alcool ingérées, et le cas échéant la consommation éventuelle d’autres substances (drogues, médicaments).
En attendant les secours, assurez-vous que quelqu’un veille en permanence le malade (le principal risque étant qu’il s’étouffe en vomissant). Attention, ne le forcez surtout pas à avaler quoique ce soit, pas même un café.
Le meilleur moyen de faire la fête en toute sécurité est d’organiser le retour en amont ! Désignez à tour de rôle un ou plusieurs conducteurs de soirée, ou mettez-vous d’accord sur le fait de partager un taxi ou un VTC.