L’acidocétose diabétique est un excès d’acidité sanguine. Elle est due à l’accumulation dans le sang de substances appelées « corps cétoniques », causée par une insuffisance d’insuline. Cette pathologie touche environ un patient diabétique sur 250, en particulier avant le diagnostic du diabète, lorsque cette maladie est mal équilibrée par le traitement ou associée à une autre affection.
Les personnes diabétiques peuvent dépister elles-mêmes l’acidocétose, en contrôlant leurs taux de glycémie et de corps cétoniques avec un appareil spécifique. Lorsqu’elles sautent un repas, le maintien des injections d’insuline prévient l’acidification du sang.
L’acidocétose diabétique donne lieu à une soif intense, des urines fréquentes et abondantes et des signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit, etc.) Les patients concernés ont aussi une haleine particulière, à l’odeur de pomme.
Le diagnostic d’acidocétose est confirmé par une prise de sang et une analyse d’urines. Le traitement consiste à administrer de l’insuline à action rapide, et du sérum physiologique additionné de potassium et de glucose.
L'acidocétose est une acidité excessive du sang causée par l'accumulation de corps cétoniques. Elle s'observe en particulier chez les personnes diabétiques (elle est alors appelée « acidocétose diabétique » ou parfois « céto-acidose diabétique »). Cette maladie peut en effet se déclarer lorsque la concentration sanguine d'insuline (hormone servant à faire entrer le glucose dans les cellules) est insuffisante, notamment avant le diagnostic du diabète :
- p arce que le pancréas ne secrète pas cette substance en quantité suffisante (diabète de type 1) ;
- parce que les cellules n'arrivent pas à utiliser l'insuline présente dans l’organisme (diabète de type 2).
L’acidocétose peut aussi survenir quand la dose d’insuline administrée au patient diabétique est trop faible.
Lorsque l'insuline est inutilisable ou que son taux sanguin est trop bas, le corps ne peut pas faire pénétrer dans les cellules son carburant énergétique principal, le glucose (« sucre »). Il consomme alors ses graisses de réserve. La transformation de ces graisses en glucose par le foie produit des corps cétoniques (acétone, acide acéto-acétique, acide bêta-hydroxybutyrique), éliminés dans les urines.
La production de corps cétoniques est normale à jeun ou suite à un effort physique intense. Elle cesse habituellement après un nouveau repas, à condition que le corps puisse :
- soit fournir suffisamment d'insuline ;
- soit recevoir de l'insuline injectable (en cas de diabète).
En revanche, lorsque la carence en insuline se prolonge, la concentration sanguine de corps cétoniques augmente jusqu'à dépasser la capacité d'élimination de l'organisme. Ces substances s'accumulent, et l'acidocétose diabétique s'installe. En parallèle, le glucose inutilisé par les cellules reste dans le sang, et commence à être évacué dans les urines.
L'acidocétose survient quand la concentration de corps cétoniques dans le sang dépasse largement les capacités de l'organisme à éliminer ces déchets. Le sang devient alors trop acide. Lorsque ce taux reste modéré, on parle de « cétose », car l'acidité sanguine est peu perturbée.
Le diabète est une maladie fréquente, en constante progression, qui concerne désormais plus de 4 % de la population française. Heureusement, l'acidocétose diabétique sévère est devenue rare depuis la généralisation de l'insuline injectable, et grâce à l'éducation des patients concernés. Toutefois, elle survient encore chaque année chez environ une personne diabétique sur 250. Chez les enfants touchés, elle amène à la découverte d'un tiers des cas de diabète de type 1 (pour lequel le pancréas ne peut plus produire suffisamment d'insuline).
Les patients diabétiques sont susceptibles de présenter une acidocétose notamment dans les cas suivants :
- la dose d'insuline qui leur est injectée est insuffisante (on parle **de diabète « mal équilibré » par le traitement) ;
- ils utilisent des médicaments corticoïdes ou bêta-mimétiques pour soigner d'autres maladies ;
- ils souffrent d’une affection favorisant l’acidocétose diabétique (ex. : infection, infarctus du myocarde, intolérance alimentaire induisant des vomissements répétés, intervention chirurgicale). Ces facteurs contribuent en effet à déséquilibrer les besoins en glucose et à perturber le traitement du diabète**, même si celui-ci était jusque-là adapté au patient.
Généralement, l'acidocétose diabétique se manifeste par :
- une soif intense,
- des urines fréquentes et abondantes,
- un amaigrissement,
- une perte d’appétit,
- de la fatigue.
On observe parfois d’autres symptômes, à savoir des douleurs abdominales marquées, des nausées et des vomissements.
Quand la maladie est sévère, la personne présente aussi une haleine caractéristique, dont l’odeur d'acétone rappelle celle de la pomme reinette.
En cas d’acidocétose, l’enfant :
- se lève la nuit pour uriner,
- souffre de douleurs abdominales,
- éprouve des difficultés respiratoires,
- peut présenter des troubles de la conscience, voire un coma acidocétosique.
Son haleine peut également sentir la pomme (acétone).
L'acidité du sang et l'élimination de grandes quantités de corps cétoniques dans les urines provoquent :
- un déséquilibre du sodium et du potassium sanguins ;
- une forte déshydratation, aggravée par l'élimination du glucose dans les urines.
Ces complications peuvent avoir des répercussions graves sur le fonctionnement du cœur, et entraîner des troubles respiratoires.
En l'absence de traitement, l'état du patient s'aggrave et sa respiration s'accélère. Des troubles de la conscience peuvent ensuite apparaître et évoluer jusqu'au coma, voire au décès du patient.
Pour confirmer le diagnostic de la maladie, le signe le plus évident est l'haleine du patient . Une prise de sang met aussi en évidence :
- une diminution du pH sanguin,
- un taux de glucose trop élevé (hyperglycémie),
- la présence de corps cétoniques,
- un déséquilibre du taux de potassium (augmenté) et de sodium (diminué).
Enfin, l’examen des urines révèle la présence de corps cétoniques et de glucose.
Les patients souffrant d'une acidocétose diabétique sont hospitalisés. Leur traitement consiste en l'administration d'insuline d'action courte et de sérum physiologique, additionné de glucose et de potassium. Par la suite, le taux de glucose dans le sang, ainsi que l'absence de glucose et de corps cétoniques dans les urines, sont régulièrement contrôlés.
L'éducation des personnes diabétiques à l'autosurveillance est essentielle, afin d'identifier au plus vite l'apparition d'une éventuelle acidocétose. En cas de glycémie anormalement élevée (concentration de sucre dans le sang supérieure à 2,5 g/l), le patient concerné doit systématiquement rechercher la présence de corps cétoniques dans ses urines (à l'aide de bandelettes urinaires) ou dans son sang.
Habituellement, les personnes souffrant de diabète sont équipées de lecteurs de glycémie, permettant de mesurer le taux de sucre sanguin. Certains de ces appareils détectent aussi les corps cétoniques dans une microgoutte de sang. Ils sont particulièrement utiles quand le diabète n'est pas encore parfaitement stabilisé par le traitement.
Si, par exemple, le patient diabétique saute un repas, l'injection régulière d'insuline doit être maintenue, puisque c'est l'absence de cette substance qui déclenche la production de corps cétoniques. Comme d’habitude, la dose à administrer est fonction de la glycémie, mesurée à l'aide d'un lecteur spécifique.
Au-delà de l’acidocétose diabétique, les autres formes de la maladie sont rares.
Une cétose modérée apparaît en cas de jeûne, de régime sans sucre ou de vomissements répétés, et parfois chez la femme enceinte. Elle est facilement compensée par une prise alimentaire sucrée.
L'acidocétose s'observe chez les personnes en hypoglycémie prolongée, qui présentent un taux sanguin de glucose trop faible pour déclencher la sécrétion d'insuline par le pancréas. En effet, c'est la présence de glucose dans le sang qui, au-delà d'un certain seuil, provoque la production d'insuline. Ce cas de figure s’observe par exemple chez :
- les personnes suivant un régime sans glucides (« sans sucres ») ;
- certains sportifs d'endurance, après un effort prolongé ;
- des patients qui ne s'alimentent pas suffisamment, pour diverses raisons.
Les personnes souffrant de vomissements importants et réitérés, et qui ne peuvent pas se réalimenter (par exemple lors d'une gastro-entérite), risquent davantage de développer une cétose modérée. Celle-ci est susceptible de s'aggraver en acidocétose si leur état persiste plusieurs jours. À titre préventif, ces patients doivent boire de l'eau sucrée, afin de maintenir un apport de sucre dans l'organisme et de se réhydrater.
Elle survient suite à une consommation excessive d'alcool récente (« cuite »). Suite à cette alcoolisation, la personne présente des vomissements, souvent associés à des douleurs abdominales (d’où une période de jeûne). À cause de la déshydratation liée à l’excès de boissons alcoolisées, l'acidocétose peut devenir sévère. Toutefois, elle est facilement traitée par l’administration de sérum physiologique, additionné de glucose.
En cas de non alimentation prolongée, ou lorsque la consommation de glucides est insuffisante, la production d'insuline diminue. Si un faible taux sanguin d'insuline perdure, la cétose modérée risque de s'aggraver en acidocétose. Pour cette raison, en cas de régime amaigrissant, il faut conserver un certain apport en glucides (pommes de terre, pâtes, riz, lentilles, légumes secs, etc.)
Les patients souffrant d’une acidocétose liée à une hypoglycémie prolongée doivent boire de l'eau sucrée, ou manger des aliments riches en sucre. Dans les cas sévères, une hospitalisation est possible. Une perfusion de sérum physiologique, additionné de glucose et de potassium, est alors administrée (l'injection d'insuline étant par ailleurs contre-indiquée).