En raison des répercussions psychologiques importantes que peut avoir l’acné (même modérée), il ne faut pas hésiter à consulter un médecin, qui pourra prescrire un traitement adapté. Certains médicaments anti-acnéiques s’appliquent sur la peau (traitements locaux), d'autres se prennent par la bouche (voie orale). Leur but est tout d'abord une diminution ou une disparition des lésions (« traitement d'attaque »). Ils visent ensuite à prévenir l'apparition de nouvelles lésions (« traitement d'entretien »). L'acné étant une maladie chronique, qui évolue par poussées, les soins devront être poursuivis plusieurs mois, voire une année.
Dans les formes légères d'acné, les produits applicables sur la peau sont privilégiés. Ces médicaments locaux contiennent soit des rétinoïdes (des dérivés de la vitamine A), soit du peroxyde de benzoyle (qui a une action antibactérienne). Ils sont prescrits en application quotidienne, une à deux fois par jour. Dans certains cas, au départ, il est préférable de les appliquer une fois tous les deux jours, pour limiter l'irritation de la peau. Celle-ci peut également être atténuée en maintenant une bonne hydratation des couches superficielles de la peau, grâce à des crèmes émollientes.
Ces traitements, poursuivis 6 à 12 mois, mettent souvent 2 à 3 mois pour montrer leur efficacité. Aussi, il est indispensable de persévérer dans leur application, même en l'absence de résultats visibles dans les premières semaines.
Chez les femmes adultes, des traitements hormonaux sont prescrits le plus souvent, pour une durée généralement supérieure à 6 mois.
Ce rétinoïde par voie orale, dérivé de la vitamine A, bloque la production de sébum et possède une action anti-inflammatoire sur les follicules pileux. Médicament puissant, il est réservé aux cas résistants aux autres traitements, à savoir :
- les acnés sévères (présence de nombreux nodules dans les couches profondes de la peau)
- les formes modérées mais étendues ou prolongées, après échec des traitements usuels bien menés (c'est-à-dire suivis de manière scrupuleuse pendant au moins 3 mois).
Sachez aussi qu’il est parfois nécessaire de retirer les comédons (par la microchirurgie) avant de prendre ce produit.
L'isotrétinoïne a d'abord été commercialisée sous le nom de Roaccutane. Actuellement, seuls ses génériques sont encore vendus. Elle fait partie des médicaments mis sous surveillance renforcée par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), en raison du risque d'effets indésirables tels que :
- une aggravation transitoire de l'acné en début de traitement (appelée « acné fulminans »)
- une sécheresse de la peau
- parfois des signes de dépression.
La prescription d’isotrétinoïne doit s'accompagner d'une information détaillée sur ces risques, notamment de dépression.
En raison de graves malformations du fœtus en cas de prise pendant la grossesse, la prescription d'isotrétinoïne chez les femmes en âge de procréer est aussi soumise à des règles très strictes. La patiente doit en effet utiliser au moins une méthode de contraception efficace (par exemple pilule, préservatif, ou stérilet et spermicide), au moins un mois avant de débuter le traitement. Cette contraception doit impérativement être poursuivie pendant toute la durée du traitement, et se prolonger un mois après l'arrêt de l'isotrétinoïne.
De plus, l'ordonnance est limitée à un mois de traitement. Elle est renouvelée seulement sur présentation d’un résultat négatif de test de grossesse, réalisé dans les 3 jours précédant le renouvellement mensuel de la prescription. La date et le résultat du test doivent ainsi être notés dans un carnet, que la patiente reçoit au moment de la première prescription. Un test est également obligatoire à la cinquième semaine après l'arrêt du traitement par isotrétinoïne.
Enfin, tous les patients traités par ce médicament sont informés :
- qu'ils ne doivent jamais partager leur traitement avec une autre personne
- qu'ils doivent rester vigilants sur d'éventuels signes de dépression, même après la fin des prises de médicament
- qu'ils doivent faire régulièrement des prises de sang pour contrôler leur taux de cholestérol, de triglycérides et de transaminases (des enzymes qui signalent l'état du foie)
- qu'ils ne doivent pas donner leur sang pendant le traitement et le mois qui suit son arrêt
- qu'ils doivent éviter de porter des lentilles de contact (risque de sécheresse des yeux), de pratiquer des épilations à la cire et de s'exposer au soleil
- qu'ils doivent prendre soin de leur peau (application d'une lotion hydratante après la toilette et baume sur les lèvres).
Une étude a mis en évidence un risque plus élevé de tentative de suicide chez les personnes recevant un traitement par isotrétinoïne, dans le cadre d'une acné sévère. L’étude a aussi montré que cette tendance perdure notamment dans les 6 mois après l'arrêt du traitement. Néanmoins, ces résultats sont à interpréter avec précaution. En effet, les patients soignés avec cette substance constituent, dès le départ, une population davantage exposée aux troubles dépressifs que la population générale.
En France, les autorités de santé recommandent aux médecins qui prescrivent de l'isotrétinoïne de porter une attention toute particulière aux personnes présentant un antécédent de dépression. L'apparition d'éventuels troubles dépressifs doit aussi être surveillée chez tous les patients, même après la fin de leur traitement.
Pour soigner l'acné, il arrive que le dermatologue prescrive des antibiotiques (soit en applications sur la peau, soit par voie orale). Ces médicaments sont habituellement réservés :
- aux acnés inflammatoires étendues et durables
- aux personnes qui ont du mal à tolérer les applications de peroxyde de benzoyle.
En règle générale, ce type de traitement ne dure pas plus de 3 mois.
Il vise à éviter les récidives. Il consiste essentiellement en l'application de rétinoïdes (adapalène) sur la peau, éventuellement associée à la prise de gluconate de zinc par voie orale (qui diminuerait l'inflammation des follicules pileux).
Cette technique a pour but d'enlever les comédons ouverts ou fermés, afin :
- d'accélérer l'amélioration de l'acné
- d'éviter que le patient ne manipule ses lésions
- de réduire les récidives après l'arrêt du traitement.
Elle consiste à élargir l'orifice du follicule pileux bouché et à expulser le comédon par pression douce (ou à l'aide d'un tire-comédon). Ensuite, le médecin détruit le follicule avec une aiguille trempée dans l'acide trichloracétique à 30 %.
Chez un patient traité par rétinoïdes locaux, ce nettoyage de peau peut être effectué après environ 2 mois de traitement, le temps que les comédons ramollissent. La microchirurgie de l'acné doit aussi être réalisée par un médecin habitué à cette pratique.
Contrairement à ce qu'affirment de nombreux sites internet commerciaux, le traitement des cicatrices d'acné reste difficile. Des études ont été menées avec de nombreuses techniques, sans obtenir de résultats vraiment probants. Parmi ces méthodes, on peut citer :
- Le peeling : il consiste à appliquer une substance acide sur la peau. Cela brûle les couches superficielles de l’épiderme et entraîne une réaction inflammatoire, durant laquelle les cicatrices de faible profondeur peuvent être comblées. Cette technique expose au risque de laisser des taches brunes sur la peau (comme pour toute brûlure).
- Le laser YAG : il sert également à brûler les premières couches de la peau, en regard des cicatrices.
- La dermabrasion : il s’agit d’enlever les couches superficielles de l’épiderme par un moyen mécanique (disque abrasif adapté à cet usage), sous anesthésie locale ou générale.
- La chirurgie : elle vise à enlever les cicatrices les plus profondes.
D'autres techniques sont parfois promues : injections de collagène, photothérapie dynamique (rayons lumineux pulsés), lumière bleue, etc. Toutefois, aucune n'a fait ses preuves, et la plus grande prudence est de mise. Dans tous les cas, mieux vaut s'adresser à des dermatologues reconnus par leurs confrères.