Addiction et jeunes : trouver de l’aide
AXA Prevention

Jeunes et addictions : comment prévenir et comment soigner ?

Il y a quelques mois, l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT) publiait sa nouvelle enquête sur la consommation de substances psychoactives chez les jeunes. Il note une baisse de la consommation, mais rappelle l’importance de la prévention et alerte sur les inégalités sociales. AXA Prévention fait le point sur cette étude, sur les dispositifs d’aide et les numéros utiles à contacter.

Jeunes et addictions : comment prévenir et comment soigner ?

Il y a quelques mois, l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT) publiait sa nouvelle enquête sur la consommation de substances psychoactives chez les jeunes. Il note une baisse de la consommation, mais rappelle l’importance de la prévention et alerte sur les inégalités sociales. AXA Prévention fait le point sur cette étude, sur les dispositifs d’aide et les numéros utiles à contacter.

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19,4% des jeunes de 17 ans

déclarent n’avoir jamais bu d’alcool, alors qu’ils étaient 24% en 2017. [1]

Ce qu’il faut retenir de l’étude ESCAPAD sur les addictions des jeunes

Dans son étude ESCAPAD, menée en 2022 auprès de 23 701 jeunes de 17 ans, l’OFDT confirme la bonne nouvelle, à savoir la baisse de leur consommation de tabac, de cannabis et d’alcool. Une baisse qui reste cependant à relativiser puisque la consommation reste plus élevée en France que dans les autres pays européens.

Quelques chiffres à garder en tête :

  • 46,5% des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé une cigarette ;
  • 15,6% déclarent fumer quotidiennement ;
  • 29,9 % ont déjà essayé le cannabis (- 10 points par rapport à 2017) ;
  • 13,9% consomment du cannabis (- 7 points par rapport à 2017).

Pour l’OFDT, ces bons résultats sont en partie dûs aux efforts collectifs fournis par les autorités (campagnes de sensibilisation…) et par les professionnels de santé. Ils ont sûrement aussi été impactés par la pandémie mondiale.

Autre donnée majeure : la classe sociale et le parcours scolaire continuent d’influencer les consommations. Les actions de prévention devraient donc cibler les jeunes les plus à risque, c’est-à-dire les jeunes en apprentissage ou en décrochage scolaire.

43,5% des jeunes sortis du système scolaire fument du tabac quotidiennement contre 10,1% des lycéens.

Enfin, l’enquête rapporte aussi une augmentation de l’usage de la cigarette électronique (avec ou sans nicotine) et notamment de la « Puff » par les filles, l’e-cigarette jetable.

>>Pour aller plus loin, consultez notre article sur la « Puff », la cigarette électronique qui séduit les adolescents.

Face à ces constats, que souhaite Fédération Addiction ?

Fédération Addiction est le 1er réseau d’addictologie de France. Il regroupe 190 associations, 850 établissements et services de santé, de prévention, de soins et de réduction des risques ainsi que 500 adhérents individuels, médecins et pharmaciens de ville.

En réponse à l’étude ESCAPAD, Fédération Addiction propose le plan d’action suivant :

  • améliorer la prévention grâce à des financements à long terme (Vs. appels d’offres) ;
  • renforcer l’intervention précoce en donnant plus de moyens aux Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) ;
  • appliquer strictement la réglementation en vigueur comme l’interdiction de la publicité pour les jeunes et l’interdiction de la vente aux mineurs ;
  • comme évoqué ci-dessus, agir plus particulièrement auprès des publics les plus précaires.

Ces mesures sont encore plus importantes à mettre en place aujourd’hui, au lendemain de la crise du Covid-19 qui, on le sait, a impacté la santé mentale des plus jeunes.

>>Pour en savoir plus, parcourez les résultats de l’étude Enabee qui dresse un état des lieux du bien-être et de la santé mentale des enfants et adolescents.

En cas d’addiction, quels dispositifs d’aide existent ?

Le Fil Santé Jeunes

Avec un forum, un chat, une ligne téléphonique gratuite, anonyme et disponible de 9h à 23h, 7 jours sur 7 (0 800 235 236), le Fil Santé Jeunes propose de nombreux outils pour les 12-25 ans pour les aider à décrypter leurs comportements, à exprimer leurs émotions et à obtenir des réponses et de l’aide de la part de leurs pairs ou de professionnels. 

Les Consultations Jeunes Consommateurs

Présents dans la quasi-totalité des départements, les Centres Spécialisés d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), les Maisons des Adolescents (MDA) ou encore les Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) proposent des consultations gratuites et confidentielles pour les 12-25 ans. Elles représentent un espace « safe » et ouvert pour les jeunes et pour leur entourage. Y sont abordées toutes les questions relatives aux addictions à l’alcool, au cannabis, mais aussi aux jeux vidéo ou encore à l’utilisation d’Internet.

Plus le jeune se rend tôt dans une de ces structures, plus il sera facile de mettre en place des moyens efficaces pour réguler sa consommation.

Pour trouver une structure d’aide et prendre rendez-vous pour une Consultation Jeunes Consommateurs, cliquez ici.

Drogues Info service

Toute l’année, ce service national d’aide à distance permet aux jeunes en situation d’addiction de poser toutes leurs questions, d’être écoutés, de partager leur vécu avec d’autres jeunes qui rencontrent les mêmes difficultés et de trouver les adresses près de chez eux où trouver de l’aide (annuaire à disposition). Cet espace virtuel est aussi ouvert aux proches.

Drogues Info service est joignable :

  • par téléphone, 7 jours sur 7, de 8h à 2h, au numéro anonyme et gratuit 0 800 23 13 13 ;
  • par chat 7 jours sur 7, de 14h à minuit du lundi au vendredi et de 14h à 20h les samedis et dimanche ;
  • via la rubrique Vos Questions/Nos Réponses, avec la promesse d’une réponse sous 48h ;
  • via le forum de discussion.

Un autre numéro dédié aux consommateurs de cannabis, Écoute cannabis, est également accessible 7 jours sur 7, de 8h à 2h : 0 980 980 940.

Évidemment, la confidentialité est garantie et les échanges se font dans la bienveillance, sans jugement, sans discrimination.

Les groupes d’entraide

Participer aux réunions des « Alcooliques Anonymes » ou des « Narcotiques Anonymes » permettraient également de faciliter le sevrage. Ces associations ne demandent ni cotisation, ni droit d’entrée. La seule condition pour devenir membre est le désir d’arrêter de consommer des substances psychoactives. Avec les bénévoles, qui sont des anciens dépendants, les jeunes comme les moins jeunes, s’allient pour résoudre ensemble leur problème d’addiction.

Un système de parrainage est mis en place et chacun peut solliciter son « sponsor » 24h/24, même la nuit, même le week-end.

Des « Helplines » sont aussi à disposition :

  • le N° des Alcooliques Anonymes est le 09 69 39 40 20 ;
  • le N° des Narcotiques Anonymes est le 01 43 72 12 72.

L’addictologue

Si vous ou l’un de vos proches cherche à se défaire de sa dépendance au tabac, à la cocaïne, au sexe ou aux jeux d’argent, consultez un addictologue, médecin spécialisé dans les addictions, peut aider à comprendre ce qui se joue derrière ces comportements. Les addictologues exercent en libéral, à l’hôpital ou dans des centres spécialisés.

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