La cannabis multiplie par deux le risque d'accident mortel. S'il est vrai qu'il incite à ralentir et à augmenter ses distances de sécurité, il entraîne étourderies, difficultés de coordination et de concentration, incapacité à maintenir sa trajectoire. Après avoir oublié d'attacher sa ceinture et d'allumer ses feux, le conducteur tient mal sa droite, oublie de freiner au feu rouge, coupe ou loupe un virage. Présents dès les premières bouffées, cette dégradation des capacités de conduite augmente avec la dose de THC – le principe actif du cannabis.
A la différence du cannabis, le conducteur ayant bu ne se sent absolument pas diminué. Au contraire, il se sent en pleine forme, et même mieux que ça, "d'attaque" ! C'est l'effet désinhibant, présent dès le premier verre, et qui incite à se lâcher, à augmenter sa vitesse, à tenter un dépassement impossible. Un comportement plus masculin que féminin : plus de 90 % des conducteurs impliqués dans un accident corporel ou mortel avec un taux d’alcoolémie positif sont des hommes. Ce premier verre diminue aussi la résistance à la [somnolence](/prendre-route/securite-automobile/somnolence-volant). Au delà de deux verres, s'ajoutent baisse de la vigilance, réflexes émoussés, perte d'équilibre, vision rétrécie – en tunnel, sensibilité accrue à l'éblouissement et moindre perception des distances. Dès le seuil légal de 0,5 g d'alcool par litre de sang, le risque d'accident est multiplié par deux, par dix à 0,8 g/l et par 35 avec 1,2 g/l.
Parce qu'ils affectent des zones différentes du cerveau, l'alcool et le THC n'additionnent pas leurs effets, ils les multiplient ! Même à doses modérées, le cocktail alcool + cannabis multiplie par 15 la probabilité de mourir sur la route.
Ce cocktail provoque des accidents incompréhensibles, le plus souvent sans autre véhicule impliqué. Le conducteur sort de la route sans raison apparente, accélère au lieu de freiner dans un virage ou, surpris par des phares, se jette dans un arbre.
L'alcool désinhibe et lève les appréhensions : après quelques verres, on accepte le joint proposé. De même, le relâchement – et la soif- induits par la première bouffée de cannabis incite à prendre un verre. Dès le mélange entamé, se produit ce que les survivants d'accident décrivent comme un siphon : on est littéralement aspiré par la consommation des deux produits et les doses augmentent très vite. De manière frappante, les victimes de ce cocktail n'ont aucune conscience de leur état et ne se souviennent pas avoir pris la route.
Même pour qui ne prend pas le volant, l'alcool ou le cannabis et a fortiori les deux présentent un gros danger : celui d'être incapable de jauger l'état de conduire de celui qui prend le volant ou de réagir en cas de conduite à risque. N’oublions pas en effet que près d’un mort sur 4 sur les routes est un passager...