Comment arrêter de fumer ?
Parmi les mesures d'hygiène de vie que l'on peut prendre pour garder la santé, l'arrêt du tabac est probablement celle qui procure le plus de bénéfices.
Chaque bouffée de cigarette est composée de plus de 4 000 particules chimiques, dont des poisons tels que l'arsenic, le formol et l'ammoniaque. Les méfaits du tabac sont nombreux : fumer augmente la pression artérielle, contribue au rétrécissement des artères, réduit l'approvisionnement en oxygène du coeur et entraîne de nombreux autres dommages.
Au-delà de la prévention de nombreuses maladies, l'arrêt du tabac présente d'autres avantages : lors des activités physiques, le souffle revient, l'odorat, le goût et l'haleine s'améliorent... sans parler des économies financières considérables !
Fumer cause ou aggrave de nombreuses maladies, dont plusieurs peuvent diminuer la durée de vie de manière importante.
Le tabagisme chez les femmes enceintes peut être à l'origine d'un retard de croissance du foetus. Chez les femmes fortement dépendantes de la nicotine, l'usage d'un substitut (patch, gomme à mâcher, etc.) peut constituer une aide, car ces substituts permettent au moins de ne pas exposer le foetus aux toxiques complémentaires de la nicotine présents dans la fumée du tabac. Mais les effets de la nicotine seule sur le foetus sont encore mal connus.
Il ne faut pas se leurrer, arrêter de fumer demande de gros efforts, car la nicotine est un produit entraînant une très forte dépendance. Faire plusieurs tentatives de sevrage tabagique ne constitue pas un signe de faiblesse de caractère. Cela démontre au contraire une envie sincère, qui finira par aboutir.
Votre meilleur allié pour arrêter de fumer est votre médecin généraliste. Les études ont montré qu'une telle tentative a deux fois plus de chances de réussir si elle est accompagnée par un professionnel de la santé. Pourtant, 85 % des fumeurs qui essaient de s'arrêter le font sans aucune aide extérieure. Ils se privent ainsi d'un soutien efficace.
On compte trois tentatives en moyenne, avant l'arrêt définitif - ce qui montre bien qu'il ne faut pas se décourager en cas d'échec, mais au contraire prendre le temps de se remotiver.
Il n'existe pas de méthode pour arrêter de fumer qui soit adaptée à tout le monde. Chacun, selon son degré de dépendance et ses raisons de fumer, doit trouver les éléments de sa propre méthode. Les conseils de son médecin ou d'un tabacologue sont utiles pour se forger sa propre méthode. N'hésitez pas à aller consulter dans un centre anti-tabac (pour trouver une consultation près de chez vous, consultez le site de l'Office français de prévention du tabagisme,www.oft-asso.fr).
Voici quelques conseils pour vous aider à en finir avec la cigarette.
Les médicaments disponibles pour accompagner le sevrage tabagique sont de deux types : les substituts de la nicotine, disponibles sans ordonnance, et le bupropion ou la varénicline (sur ordonnance).
Les substituts de la nicotine sont destinés à compenser l'absence de nicotine due à la privation de tabac et à prévenir les symptômes du sevrage (nervosité, fringales, insomnies par exemple). La quantité de nicotine administrée chaque jour est progressivement diminuée, pour éviter l'apparition de symptômes de manque. De nombreuses formules sont en vente libre. Soyez vigilants et ne laissez pas traîner ces produits à portée de main des enfants. Une ingestion accidentelle pourrait entraîner de graves conséquences.
L'Assurance Maladie prend en charge, sur prescription, les traitements par substituts nicotiniques (patch, substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhaleur...) à hauteur de 150€ par année civile et par bénéficiaire, à compter du 1er novembre 2016. En pratique, pour bénéficier de cette prise en charge, il faut une prescription médicale établie par un médecin ou une sage-femme, un médecin du travail, un dentiste, un infirmier, un masseur kinésithérapeute sur une ordonnance consacrée exclusivement aux substituts nicotiniques (pas d'autres médicaments mentionnés). Pour être remboursé, les substituts nicotiniques doivent figurer sur la liste des substituts pris en charge par l’assurance maladie (https://www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/374680/document/liste-substituts-nicotiniques_assurance-maladie_2018-03-19.pdf). Il est nécessaire de régler directement le pharmacien (le tiers payant n'est pas accepté) mais il est possible d'acheter le traitement en plusieurs fois.
Le 26 mars 2018, Agnès Buzyn a annoncé l’intention du gouvernement de remplacer progressivement le forfait d’aide au sevrage tabagique de 150 € par an et par personne par un remboursement classique à 65 % lorsque le substitut nicotinique est prescrit. Comme pour tout médicament remboursable, le prix de ces substituts nicotiniques sera fixe et non plus libre comme avant. Le passage au remboursement classique est progressif car les laboratoires doivent déposer une demande de remboursement à la Haute autorité de santé (HAS). Certains substituts nicotiniques (comprimés à sucer, gommes, patchs) sont désormais remboursables à 65 %.
Le bupropion était initialement utilisé aux États-Unis comme antidépresseur. Comme les personnes traitées avec cette substance avaient remarqué une diminution, voire une disparition de leur envie de fumer, son action a été étudiée dans ce cadre. Disponible sur ordonnance, il est commercialisé en France sous le nom de Zyban LP, comme aide au sevrage tabagique en complément d'un soutien de la motivation à l'arrêt du tabac. Pendant la mise en place progressive du traitement, le fumeur continue de fumer. Il décide d'une date d'arrêt, en général au cours de la deuxième semaine du traitement, qui se poursuit pendant quelques semaines encore. Si le patient continue de fumer au bout de sept semaines de traitement, celui-ci est considéré comme inefficace et doit être arrêté. Le bupropion n’est pas remboursé par l’Assurance maladie.
La varénicline, commercialisée en France sous le nom de Champix, est une substance qui a la propriété de se lier à certains récepteurs à la nicotine. Dans l'organisme, elle agit comme celle-ci sur ces récepteurs, ce qui aide à soulager les symptômes de manque et permet de réduire les effets de plaisir liés au tabagisme. Les autorités de santé (HAS) considère que la varénicline est un moyen supplémentaire pour le sevrage tabagique, à utiliser après échec des traitements nicotiniques de substitution chez les fumeurs fortement dépendants. Il est désormais remboursable par l’Assurance maladie.