Smartphone et conduite ne font pas bon ménage, on le sait. Pourtant, le Baromètre AXA Prévention 2022 du comportement des Français sur la route montre que de plus en plus de conducteurs ne peuvent pas se passer de lui, au mépris des risques encourus pour soi et pour les autres.
Certes, la tentation est grande de jeter un œil à cet écran qui nous interpelle sans cesse… 80% des Français reconnaissent d’ailleurs faire usage de leur téléphone en conduisant, selon l’édition 2022 du Baromètre AXA Prévention du comportement routier des Français.
Ce chiffre est en forte hausse (+ 11 points en un an), et atteint un niveau jamais vu, bien que le seul fait de tenir son appareil en main tout en conduisant constitue une infraction.
Tous les usages y passent : de l’appel (52 %) au réglage du GPS (45 %), en passant par la lecture ou l’écriture de messages (34 %), la consultation de notifications (24 %), la publication de stories sur les réseaux sociaux (8 %).
Et c’est un état de fait : le téléphone s’impose comme un outil de travail dans le quotidien des automobilistes, y compris lorsqu’ils sont au volant de leur véhicule...
- 15% envoient des emails ;
- 6% participent à une réunion de travail en roulant (c’est 2 fois plus qu’il y a un an).
Autant de sources de danger bien réelles, générées par le premier compagnon de route des Français…
Automobiles, motos, scooters, vélos, trottinettes… Tous les modes de transport sont concernés par le phénomène. La palme de l’indiscipline revient aux trottinettistes qui, malgré une baisse de 3 points, sont 84 % à consulter leur smartphone en roulant.
Les cyclistes connaissent la plus forte hausse, + 14 points, et sont désormais 72 % à l’utiliser. À noter, une opposition très nette entre propriétaires et locataires de vélos. Les premiers sont beaucoup les plus prudents puisqu’ils sont 17 % à passer un coup de fil en pédalant, quand les seconds sont 77 % à l’admettre. Une proportion que l’on retrouve, quel que soit l’usage du smartphone (SMS, emails, vidéos, stories, réunions de travail…).
Les plus raisonnables, après les propriétaires de leur vélo, demeurent les utilisateurs de deux-roues motorisés. À moto ou à scooter, ils sont plus de la moitié à laisser leur téléphone de côté malgré une hausse de 8 points cette année (46 %).
La généralisation de l’usage du téléphone portable, même sur la route, a rapidement conduit les autorités à prendre des mesures. Le premier décret interdisant son utilisation au volant date d’ailleurs de 2003… près de 20 ans, déjà.
Le kit mains libres est lui proscrit depuis 2015. Désormais, même le fait de tenir son téléphone en main, sans l’utiliser, est passible d’une amende forfaitaire de 135 €.
Ces restrictions s’expliquent par la distraction qu’il procure. Et ce défaut d’attention mène trop souvent à l’accident. A ce propos, l’ONISR précise qu’un coup de fil au volant multiplie par 3 le risque d’accident, et la lecture d’un message par 23.
Près d’1 accident corporel sur 10 serait ainsi lié à l’utilisation du téléphone en conduisant, un chiffre très certainement sous-évalué à cause du risque encouru, sur le plan pénal, de reconnaitre l’usage du téléphone en cas de perte de contrôle de son véhicule.
Enfin, il faut garder à l’esprit que l’usage du téléphone concerne tout type de véhicule, même les nouveaux engins de déplacement personnel (EDP) comme les trottinettes, électriques ou non, les monoroues, les gyropodes ou encore les hoverboards.
Seuls les piétons peuvent faire usage de leur smartphone sans risquer la contravention, mais non sans se mettre régulièrement en danger… Ils sont d’ailleurs 90 % à l’utiliser : alors, levons les yeux car même à pied, nous avons « la vie devant nous » !