Baromètre cancer : comment sont perçus les facteurs de risque ?

Cancer : focus sur les facteurs de risque avec le 4e Baromètre cancer

L’institut national du cancer (INCa) a dévoilé son 4e Baromètre cancer : une grande étude visant à analyser la perception de la maladie par la population française. Et une occasion de pointer également les différents facteurs de risques liés à l’alcool, au tabac, aux UV…

Cancer : focus sur les facteurs de risque avec le 4e Baromètre cancer

L’institut national du cancer (INCa) a dévoilé son 4e Baromètre cancer : une grande étude visant à analyser la perception de la maladie par la population française. Et une occasion de pointer également les différents facteurs de risques liés à l’alcool, au tabac, aux UV…

Publié le 30 janvier 2023, le nouveau Baromètre cancer de l’INCa permet d’évaluer les besoins en matière de prévention de la maladie. Comme l’indique le baromètre, près de 40% des cancers seraient évitables en France, à condition d’opérer des changements dans nos comportements. Chiffres à l’appui, découvrez ce que les Français pensent du lien entre le cancer et les différents facteurs de risque.

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Le cancer en France

D’après des données de 2018, près de 3,8 millions de personnes âgées de 15 ans et plus en vie au moment de l’étude ont eu un cancer au cours de leur existence en France. En 2018 toujours, 382 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués [1].

Alcool et cancer : un lien encore trop méconnu

Visant à analyser la perception et les comportements des Français face à la maladie, le Baromètre cancer permet de tordre le cou aux préjugés et d’orienter les campagnes de prévention.

Dans la 4e édition de son Baromètre [2], l’INCa pointe un certain nombre d’idées fausses de la part des personnes interrogées concernant le lien entre alcool et cancer. L’alcool est cité spontanément par les répondants à l’étude comme étant la 3e cause de cancer derrière le tabac et l’alimentation.

L’alcool est en fait la deuxième cause évitable de cancer juste après le tabac, son caractère cancérigène étant reconnu sur le plan scientifique depuis 35 ans.  

Le rôle de la boisson dans la maladie est souvent sous-estimé par les participants à l’enquête [2] :

  • Près d’un quart d’entre elles (23,5%) estiment que le fait de boire un peu de vin diminue le risque de cancer, plutôt que de ne pas en consommer du tout. Une idée bien évidemment erronée, mais assez largement répandue dans la population ;
  • Seulement 1 personne sur 2 estime qu’un verre d’alcool par jour augmente le risque de cancer ;
  • 82,2% des répondants citent la violence et les accidents de la route comme principaux risques liés à la consommation d’alcool ;
  • 57,4% pensent que l’alcool provoque moins de cancers que la pollution ;
  • L’affirmation suivante : « certaines personnes peuvent boire beaucoup toute leur vie sans jamais avoir de cancer », est partagée par 8 Français sur 10.
  • Quelques chiffres viennent toutefois nuancer ce constat préoccupant : 91,4% des répondants considèrent que l’alcool favorise l’apparition des cancers et les ¾ des Français estiment être bien informés quant au risque de cancer lié à la boisson.

 

Quelques chiffres sur le lien entre alcool et cancer en France

Affichant un niveau relativement élevé, la consommation d’alcool demeure un enjeu de santé publique majeur en France [2] :

  • Plus de 80% des participants au Baromètre indiquent avoir consommé de l’alcool au moins une fois dans l’année ;
  • 44,4% en ont bu tous les mois ;
  • 47,4% toutes les semaines ;
  • 8% tous les jours.

D’après l’INCa, l’alcool fait partie des principales causes de mortalité dans l’hexagone avec, en 2015 :

  • 41 000 décès attribués à la boisson, dont 16 000 par cancer ;
  • 28 000 nouveaux cas de cancer liés à la consommation d’alcool.

 

Prévention : quelles solutions à mettre en place ?

Interrogés sur les mesures de prévention les plus efficaces à mettre en place pour limiter les risques de cancer liés à l’alcool, les participants ont classé les solutions proposées dans l’ordre suivant [2] :

  • Faire appliquer l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs (retenue à plus de 60%) ;
  • Améliorer l’accompagnement des personnes dans l’arrêt de la consommation d’alcool (37%) ;
  • Multiplier les campagnes de prévention (32%) ;
  • Interdire la publicité pour l’alcool (25%) ;
  • Interdire la consommation d’alcool dans certains lieux publics (17,5%) ;
  • Augmenter les prix des boissons alcoolisées (14,6%) ;
  • Interdire la vente d’alcool (9,6%).

>>Pour en savoir plus, consultez nos articles sur le Dry January et sur les bonnes questions à se poser pour faire le point sur votre consommation d’alcool.

Le tabac : première cause évitable de cancer

Pour 2021, le Baromètre cancer de l’INCa fait état d’une bonne perception du risque entre tabagisme et cancer : 8 personnes sur 10 déclarent en effet que le fait de fumer provoque « certainement » l’apparition de la maladie. Un chiffre en augmentation depuis le dernier baromètre de 2015.

Le seuil de dangerosité relatif au nombre de cigarettes fumées reste élevé, mais se trouve tout de même en recul par rapport au dernier baromètre avec 9,2 cigarettes par jour (contre 12,6 en 2015).

Le seuil de dangerosité perçu en nombre d’années est quant à lui élevé avec 13,4 ans en moyenne.

Près de 60% des personnes interrogées pensent d’ailleurs que le nombre de cigarettes fumées quotidiennement est plus dangereux que la durée du tabagisme. Une idée erronée : l’exposition prolongée dans le temps aux substances cancérigènes étant bien plus nocive.

Responsable de 68 000 nouveaux cas de cancers et de 46 000 décès par cancer en France en 2015, le tabac constitue la première cause évitable de la maladie [2].

 

La perception du lien entre tabac et cancer en quelques chiffres clés 

  • Plus de 1 fumeur sur 5 considère que le risque de cancer lié au tabac existe seulement au-delà de 20 cigarettes quotidiennes ;
  • 52,6% des fumeurs situent un des seuils de dangerosité (cigarettes fumées ou années de tabagisme) au-dessus de leur propre consommation ;
  • L’idée que « faire du sport permet de se nettoyer les poumons du tabac » est répandue auprès de 55% des répondants ;
  • Plus de 70% des fumeurs quotidiens craignent l’apparition d’un cancer lié au tabac au cours de leur vie ;
  • Seulement 22,5% des fumeurs ont abordé leur tabagisme avec un professionnel de santé au cours de l’année écoulée.
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Quid des cigarettes électroniques ?

Concernant l’usage de la cigarette électronique, près de 80% des répondants estiment que son utilisation peut provoquer un cancer ; 75% jugent ce dispositif nocif pour la santé ; et plus de la moitié considèrent la cigarette électronique autant voire plus nocive que le tabac traditionnel.

Ultraviolets et Nutrition : focus sur les autres facteurs de risque

Si le lien entre le cancer et la consommation d’alcool ou le tabagisme est globalement bien identifié, qu’en est-il de la perception des autres facteurs de risque, comme l’exposition au soleil ou l’alimentation ?

 

Le lien entre le cancer et les ultraviolets

L’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV), qu’ils soient naturels ou artificiels, constitue le facteur de risque le plus évitable des cancers cutanés.

Selon le baromètre, en 2021, plus de 95% des répondants indiquent que l’exposition au soleil constitue un risque de cancer. Plus de 80% des personnes interrogées estiment d’ailleurs être globalement bien informées sur ce risque.

L’étude souligne en revanche la nécessité de renforcer la prévention au sujet des UV artificiels (les cabines UV), dont les rayons sont tout aussi cancérigènes que les UV solaires.

Même si près de 90% des répondants considèrent les cabines UV comme un facteur de risque, près de 21% d’entre eux estiment à tort que les séances en cabine sont moins nocives que l’exposition au soleil.

 

Cancer et nutrition : quels facteurs de risque ?

Troisième facteur de risque évitable, l’alimentation déséquilibrée est de plus en plus perçue par la population comme une cause potentielle de cancer. En 2021, près de 92% des personnes interrogées considèrent effectivement que la part de l’alimentation dans le risque de développer un cancer est importante.

La majorité des répondants a bien identifié les risques associés à la consommation de charcuterie (74,1%) et de viande rouge (62,4%), ainsi que les bénéfices sur la santé apportés par la consommation de fruits et légumes (62%).

3 infos sur le Baromètre cancer
  • Publié tous les 5 ans depuis 2005, le Baromètre cancer de l’INCa a pour but d’appréhender l’attitude, les croyances et les comportements des Français face au cancer ;
  • Cette étude a été effectuée en 2021* par téléphone, auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 personnes, âgées de 15 à 85 ans ;
  • Ses enseignements permettent d’orienter les politiques publiques en matière de prévention des cancers, de les adapter en fonction des différents types de publics et de lutter contre les inégalités en matière de santé.

* Ce 4e Baromètre a été réalisé en décalage d’un an avec le rythme original pour intégrer l’impact de la crise sanitaire.

Sources