Les automobilistes français oublient les règles de bonne conduite et les dangers associés à certains comportements :
- Le téléphone : des conducteurs toujours plus accros
Ainsi, 38 % d’entre eux l’utilisent, alors que téléphoner au volant multiplie par 3 le risque d’accident, avec ou sans kit mains libres. L’envoi de SMS, pratique encore plus risquée, est également en augmentation.
- L’alcool : la conscience du danger n’évite pas le risque
Première cause de mortalité sur la route, l’alcool multiplie par 8,5 le risque d’accident fatal. La majorité des conducteurs sait qu’il est dangereux de prendre le volant après 2 verres d’alcool. Ils sont pourtant 28 % à le faire. 6 % le font même après 4 ou 5 verres.
- La fatigue : la baisse de vigilance est risquée, et pourtant...
Cette année, les automobilistes sont plus nombreux à prendre la route de nuit pour des longs trajets, à conduire alors qu’ils sont fatigués ou pendant 4 / 5 heures d’affilée et à prendre des médicaments altérant la vigilance. La somnolence est pourtant la cause d’1 accident sur 3.
- L’incivilité en ville : les rudiments du code de la route encore trop oubliés
Plus de 3/4 des conducteurs ne s’arrêtent pas au feu orange : là encore, la régression est sensible. Le clignotant est à peine mieux considéré : seul 1 conducteur sur 2 pense à signaler un changement de direction !
On note tout de même deux éclaircies dans ce bilan :
- Le recours au kit mains-libres, qui tend à se généraliser
66 % des conducteurs l’utilisent, contre 58 % en 2014.
- Les risques des excès de vitesse sont mieux appréhendés et évités
Ainsi 74 % des automobilistes ont conscience du danger qu’ils représentent et la part des conducteurs roulant à 65 km/h en ville diminue, de 46 % à 44 %.
L’augmentation des prises de risque au volant témoigne d’un certain individualisme, confirmé dans le rapport que les automobilistes français entretiennent entre eux. Ainsi :
- Sur la route, on a tendance à croire que le danger, c’est l’autre
Ainsi, alors que les deux-roues motorisés et les cyclistes sont les plus vulnérables sur la route, les automobilistes les considèrent comme les plus dangereux – respectivement 44 % et 32 %. 6 % des conducteurs pensent que ce sont les piétons, notamment quand ils se déplacent avec leurs écouteurs ou leur téléphone. Jeunes et seniors sont par ailleurs souvent pointés du doigt.
- Les conducteurs font globalement preuve d’incivisme
Énervement, non-respect des piétons et du code de la route : au volant, les Français manquent parfois d’esprit civique.
Lorsque les automobilistes sont accompagnés, ils se sentent en revanche plus responsables. Par exemple, si 19 % des conducteurs roulent à 160/170 km/h sur l’autoroute, ils ne sont plus que 5 % à le faire s’ils transportent un passager.
La vraie éclaircie est apportée par les nouvelles générations. Malgré leur tendance à relativiser les dangers et à commettre plus d’infractions, les jeunes font des progrès notables :
- Le téléphone est nettement moins utilisé : c’est l’amélioration la plus sensible (15 points) pointé par le Baromètre
- La vitesse en ville est désormais respectée par plus de la moitié d’entre eux.
- La conduite après 4 ou 5 verres d’alcool n’est plus le fait que de 2 % d’entre eux. Bien mieux que leurs aînés !
Au cours de ces dernières années, le profil des bons conducteurs (les "Respectueux" (et dans une moindre mesure les "Légalistes") a évolué vers une nouvelle catégorie : les "Ambivalents". Très actifs sur le plan professionnel, habitant en zone rurale, ils passent plus de temps en voiture que la moyenne des Français (18 700 kms/an vs 14 600 kms/an). Respectueux des règles du Code de la route, ils s’exposent en revanche massivement aux nouveaux risques liés à l’usage du téléphone ou au manque de vigilance (fatigue et prise de médicaments). Ils ont un profil mixte, familial, plus jeune que la moyenne, et représentent aujourd’hui 17% des automobilistes.