900 millions pour la biodiversité
En 2021, les collectivités territoriales ont dépensé près de 900 millions d’euros en faveur de la biodiversité. [1]
Pour chacun de ses 4 grands « chantiers », la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) a fixé un certain nombre d’objectifs. Pour les atteindre, elle doit se donner les moyens de ses ambitions, en termes financiers, de recherche, mais aussi de pilotage.
La réussite de la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) passera par un partenariat solide et une synergie efficace entre le gouvernement et les régions, qui vont chacune développer leur propre stratégie régionale pour la biodiversité.
À l’échelle nationale, pour suivre les avancées de la SNB, c’est le Comité national qui établira un reporting annuel et l’Office français de la biodiversité (OFB) qui monitorera des indicateurs-clés avec le soutien du Secrétariat général à la planification écologique. En fonction des résultats, des actions correctrices pourront être mises en place. Et ce panorama d’avancement servira également dans la prise de décisions publiques par le gouvernement ou le lancement de missions de contrôle par le Parlement.
Les 25 indicateurs-clés sont des indicateurs de moyens et/ou de résultats définis précisément pour mesurer :
- l’impact global de la stratégie sur la nature ou sur la société ;
- le résultat de la mise en œuvre des actions.
Ils peuvent être modifiés au fil de l’eau, éclairés par de nouvelles données intéressantes. Ils sont complétés par un tableau de bord exhaustif géré par l’OFB.
Par exemple, pour la mesure-phare « Gestion des espèces exotiques envahissantes », l’indicateur est le « Nombre d’opérations coup de poing » et l’objectif ciblé est de « 500 opérations d’ici 2025 ».
Cette gouvernance interministérielle de pilotage et de redevabilité de la SNB garantit la mobilisation de tous les ministères et opérateurs de l’État impliqués.
La biodiversité est un bien qui appartient à tous. Le financement de sa préservation et de sa restauration est assuré en grande partie par les pouvoirs publics, à savoir l’État et ses opérateurs comme par exemple l’OFB et les agences de l’eau, mais aussi par les collectivités territoriales ou encore l’Union Européenne.
Un financement public régional et national
Dans le cadre de la SNB, l’État s’engage à augmenter dès l’année prochaine le budget attribué à la biodiversité de 264 millions d’euros.
Il sera partagé entre :
- le renforcement de l’effectivité des aires protégées, + 114 millions d’euros ;
- la restauration des écosystèmes, + 80 millions d’euros ;
- la protection des espèces, + 18 millions d’euros ;
- la biodiversité des milieux forestiers, + 15 millions d’euros ;
- la biodiversité des milieux marins, + 6 millions d’euros ;
- l’accompagnement de la restauration des sols, + 6 millions d’euros.
Ce budget vient s’ajouter aux 475 millions du « Plan eau », plan qui comprend la lutte contre les fuites, la réutilisation des eaux usées ou encore la réinvention du modèle agricole, et aux 100 millions d’euros de dotation biodiversité pour les communes rurales.
>>Pour en savoir plus sur le « Plan eau », parcourez notre article qui décrypte les 53 mesures du gouvernement.
La France soutient aussi la recherche et le développement des connaissances sur le sujet de la biodiversité en finançant les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) et France 2030. Elle prévoit aussi de partager en toute transparence l’état de la biodiversité, des pressions et des actions mises en place.
Enfin, le budget « biodiversité » est aussi complété pour certaines mesures par des financements locaux.
Un investissement à l’international
La France s’engage à doubler le budget 2019 de l’Agence Française de Développement (AFD) en faveur de la biodiversité d’ici 2025. Objectif : atteindre 1 milliard d’euros par an.
Une participation citoyenne
La Française des jeux et l’OFB vont lancer d’ici la fin de l’année 2023 un loto de la biodiversité « Mission Nature » pour sensibiliser le grand public et faire de la pédagogie sur les enjeux de la biodiversité. Ce jeu de grattage permettra aussi à chacun de soutenir financièrement les projets de préservation et de restauration de la biodiversité, sur le même modèle que le Super Loto « Mission Patrimoine ».
La Stratégie nationale pour la biodiversité fait appel à des investisseurs privés. Elle renforce également les moyens de financements innovants de la préservation de la nature par les entreprises à l’instar du label bas carbone ou des crédits de restauration et de renaturation. La SNB s’assure ainsi que les engagements des entreprises soient solides, vérifiables et mesurables.
D’ici 2027, 70 opérations seront organisées avec les acteurs économiques pour restaurer des zones humides, renaturer ou restaurer des cours d’eau. [1]
Pour rappel, le label bas carbone a été créé en 2018 par le ministère de la Transition écologique pour récompenser les acteurs mobilisés concrètement dans la lutte contre le changement climatique. À terme, il contribue à atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
*CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
[1] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/SNB_2030-Document%20chapeau.DEF_.pdf