Blessés de la route : les enjeux de la sécurité routière

Les Blessés de la route : comment protéger les usagers les plus vulnérables ?

Alors que le nombre total de blessés sur les routes de France connait une très légère baisse, on assiste à une augmentation préoccupante du nombre de blessés chez les usagers dits « vulnérables » comme les cyclistes, les piétons, les motards ou les trottinettistes.

Les Blessés de la route : comment protéger les usagers les plus vulnérables ?

Alors que le nombre total de blessés sur les routes de France connait une très légère baisse, on assiste à une augmentation préoccupante du nombre de blessés chez les usagers dits « vulnérables » comme les cyclistes, les piétons, les motards ou les trottinettistes.

Souvent liés à des comportements à risque, des problèmes d’infrastructures ou encore des retards de premiers soins, de nombreux blessés de la route sont enregistrés chaque année en France et conserveront de lourdes séquelles dans le temps.

AXA Prévention fait le point complet à ce sujet.

Blessés de la route : les chiffres de la sécurité routière

En 2023, l’ONISR* a comptabilisé dans son bilan de la sécurité routière un total de 232 000 personnes blessées sur les routes de France métropolitaine, dont 16 000 blessés graves [1].

Ces derniers sont moins nombreux qu’en 2022 avec une baisse constatée de 1,9% des cas. Toujours selon l’ONISR, les taux les plus forts de blessés graves concernent les classes d’âge suivantes (sur une moyenne nationale de 240 blessés graves estimés par million d’habitants) :

  • Les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans (509 par million d’habitants) ;
  • Les adolescents âgés de 14 à 17 ans (487 par million d’habitants) ;
  • Les 25-34 ans (322 par million d’habitants).

Par rapport aux statistiques de 2019 (année de référence avant la pandémie), leur nombre a significativement augmenté chez les 14-17 ans (+6%). Pour compléter le profil des personnes gravement blessées, il faut préciser que 75% d’entre eux sont de sexe masculin, à l’instar des personnes tuées (78%).

>> Pour aller plus loin, consultez notre article dédié au bilan provisoire de l’ONISR concernant l’accidentalité en 2023.

De plus en plus de blessés graves chez les usagers « vulnérables »

Piétons, motocyclistes, cyclistes et trottinettistes sont considérés comme « vulnérables » en matière de sécurité routière, en opposition aux automobilistes mieux protégés par l’habitacle de leur véhicule.

La pandémie a incité de nombreux Français à se diriger vers les mobilités actives. Ce phénomène a naturellement engendré une augmentation du nombre de blessés parmi ces usagers vulnérables, de l’ordre de près de 20% entre 2013 et 2022 [2]. En 2022, ils représentent 66% des blessés graves [2].

Selon le bilan 2023 de l’ONISR, les usagers de deux-roues motorisés représentent 34% des blessés graves et les cyclistes et utilisateurs d’EDPM (trottinettes, gyropodes…) représentent 20%. Du côté des piétons, près de 2000 ont été gravement blessés en 2023 [1].

Des comportements à risque et un sentiment d’invulnérabilité

Les facteurs de risque dans l’accidentalité routière sont répartis en trois grandes catégories :

  • Les facteurs humains ;
  • Les facteurs liés aux véhicules et au manque d’équipements de sécurité (absence de casque ou de ceinture de sécurité, par exemple) ;
  • Les facteurs liés aux infrastructures routières.

Parmi les facteurs humains, ce sont les comportements à risque suivants qui sont le plus souvent à l’origine d’accidents graves :

Il existe un autre facteur à ne pas négliger dans le non-respect de la réglementation : le sentiment d’invulnérabilité. Comme le souligne Assurance-Prévention dans le cadre d’une enquête publiée en 2020 : « en plus de l’inexpérience, la conduite d’un nouveau mode de déplacement tel qu’un EDPM peut créer un sentiment d’invulnérabilité et mener à un excès de confiance chez l’utilisateur » [3].

Derrière un volant ou un guidon, la vitesse peut donner ce (faux) sentiment de maîtrise qui confère au conducteur - notamment ado et jeune adulte - l’impression d’être invulnérable [4].

Être visible et protégé : l’importance des équipements et de l’état du véhicule

On ne le répétera jamais assez : les équipements de sécurité, notamment pour les usagers de la route dits « vulnérables » sont essentiels !

Il est tout d’abord nécessaire de se rendre visible avec des éclairages, des catadioptres, des gilets de haute visibilité, des éléments réfléchissants et des vêtements clairs, surtout de nuit.

S’il n’est obligatoire que jusqu’à 12 ans à vélo, le port du casque est quant à lui fortement recommandé pour tous, à vélo comme sur une trottinette.

A moto, le port d’un gilet airbag est également fortement conseillé en complément du port du casque obligatoire. Le gilet se déclenche automatiquement en cas d’accident et permet de protéger efficacement la colonne vertébrale, le thorax et l’abdomen du motard.

Parmi les facteurs de risque, l’état du véhicule est aussi à prendre en compte selon les éléments suivants :

  • Les défauts de conception (mauvaise visibilité, faible résistance aux chocs, puissance excessive…) ;
  • Le défaut d’entretien (pneus ou freins usés, feux de signalisation défaillants…) ;
  • Un mauvais usage du véhicule (surcharge, conduite sur des terrains inadaptés…) ;
  • L’âge du véhicule (système de sécurité obsolète, usure…).
Infrastructures : le défi des pouvoirs publics

Le facteur de risque lié aux infrastructures constitue la deuxième cause d’accidents graves après le facteur humain. L’enjeu est considérable pour les pouvoirs publics qui ont la responsabilité de mettre en place des aménagements routiers adaptés aux besoins de tous les usagers, quel que soit le mode de déplacement.

Aujourd’hui, les efforts les plus importants à faire concernent les routes hors agglomération, qui représentent 48% des blessés graves en 2023, soit 7600 personnes [1].

Premiers soins : un geste déterminant pour la suite

La rapidité de détection des accidents et de l’intervention des secours impacte considérablement la gravité des traumatismes subis lors d’un accident de la route. Comme le rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS), quelques minutes seulement peuvent faire la différence entre la survie et la mort [5].

D’après une étude publiée en janvier 2023 par l’ONISR, en 2021, 22 500 blessés de la route ont conservé des séquelles un an après leur accident, dont 10 000 âgés de moins de 30 ans [6]. Parmi eux, plus de 80% sont des usagers « vulnérables ».

Focus sur la douleur post-accident

Un accident de la route peut avoir de lourdes répercussions sur les blessés et leur entourage pendant plusieurs années.

Selon les résultats d’une étude publiée par l’ONISR en novembre 2023, près d’un quart des blessés de la route déclarent ressentir une douleur post-accident intense ou insupportable [7].

La douleur reste présente deux ans après l’accident chez 45% des victimes interrogées et plus particulièrement chez les usagers de deux-roues motorisés (54%). La persistance de la douleur concerne 77% des blessés graves et 43% des blessés légers ou modérés.

Pour limiter les risques et circuler en toute sérénité, découvrez les articles d’AXA Prévention dédiés à la sécurité routière !

*Office national interministériel de la sécurité routière.

Sources