Les calculs rénaux sont des fragments calcifiés qui s’accumulent dans la vessie ou bouchent les canaux urinaires depuis les reins. Cette affection, souvent liée à une prédisposition familiale, touche en moyenne 10 % des hommes et 5 % des femmes.
Les coliques néphrétiques, aux douleurs intenses dans le dos et l’aine, sont les manifestations les plus fréquentes de la présence de calculs dans les reins ou la vessie.
Le diagnostic se fonde généralement sur les résultats d’une radiographie, d’une échographie ou d'un scanner (examens d’imagerie médicale).
Il existe trois principaux niveaux de soins :
-les antalgiques, qui calment la douleur,
-les ultrasons, qui permettent de désagréger les calculs (technique de la lithotritie ou lithotripsie),
-la chirurgie, qui traite les cas les plus résistants.
Une bonne hydratation, un régime alimentaire adapté et certains médicaments peuvent diminuer la fréquence et l’apparition des crises de colique néphrétique.
Lorsqu'elles sont en concentration excessive pendant des mois ou des années, certaines substances éliminées dans l'urine (oxalate de calcium, phosphate de calcium, cystine, acide urique, etc.) forment des cristaux dans les reins ou dans la vessie. Ceux-ci peuvent s'agréger et former des petites particules solides, les calculs urinaires ou calculs rénaux. Ces fragments bouchent les canaux par lesquels l'urine est évacuée (uretères), ou s'accumulent dans la vessie. Cette maladie, appelée lithiase urinaire ou urolithiase, touche en moyenne 10 % des hommes et 5 % des femmes.
La manifestation la plus connue de la lithiase urinaire survient lorsque les calculs se bloquent dans les reins. Des douleurs très intenses sont alors ressenties. Elles se propagent du milieu du dos vers l'aine, et sont parfois accompagnées de nausées et de vomissements : c'est la colique néphrétique.
Il s’agit d’une maladie récidivante : chez la moitié des personnes qui ont connu une crise de colique néphrétique, une deuxième crise est observée dans les 5 années suivantes. Cette tendance aux rechutes justifie la mise en place de mesures de prévention.
La nature des substances qui composent les calculs urinaires est variée. On distingue :
- les calculs d'urate (acide urique, un produit de la dégradation des protéines par le corps), qui représentent 10 % des cas d'urolithiase,
- les calculs oxalocalciques (70 % des cas),
- les calculs phosphocalciques (10 à 20 % des cas),
- les calculs cystiniques (1 à 2 % des cas chez les adultes, 10 % des cas chez les enfants), dus à une anomalie génétique,
- les calculs phospho-ammoniaco-magnésiens, dits de struvite (moins de 2 % des cas, essentiellement chez les femmes).
En cas de calcul rénal, les causes sont variées. Il existe souvent une prédisposition familiale. Les personnes dont les taux sanguins d'acide urique sont élevés (celles qui sont prédisposées aux crises de goutte) ont un risque plus important de connaître ce problème. Un terrain propice, une hydratation insuffisante et un régime alimentaire riche en protéines et en sel, favorisent la formation de calculs urinaires. Les personnes souffrant d'obésité ou d'hypertension artérielle présentent également un risque plus élevé de lithiase urinaire.
Chez les hommes de plus de 50 ans, l'hyperplasie bénigne de la prostate empêche la vessie de se vider complètement, ce qui pourrait contribuer au développement de calculs dans la vessie. Chez les femmes et chez les personnes équipées d'une sonde vésicale, la présence d'une infection urinaire chronique (faiblement symptomatique) favorise la formation de calculs urinaires phospho-ammoniaco-magnésiens (également appelés calculs de struvite). Un dérèglement hormonal, dû à un dysfonctionnement des glandes parathyroïdes (qui contrôle le taux de calcium dans le sang), peut également en être la cause.
Enfin, certains médicaments peuvent induire la formation de cristaux ou bien cristalliser eux-mêmes lors de leur élimination par les reins. Un abus de médicaments laxatifs (ou une diarrhée chronique), ainsi qu'un excès d'apport de vitamine D (par exemple dans des compléments alimentaires) peuvent également favoriser l'apparition d'urolithiase.
Lorsqu'ils sont minuscules, les calculs peuvent être éliminés par les voies naturelles et passer inaperçus pendant des années.
S’ils entraînent parfois la présence de sang dans les urines, les calculs urinaires sont le plus souvent visibles par radiographie ou par échographie. En outre, les symptômes d'une crise de colique néphrétique sont fréquemment assez caractéristiques pour que le médecin instaure un traitement d'emblée. Ensuite, il fait réaliser des examens complémentaires pour identifier la nature des calculs urinaires : analyse chimique des calculs, prise de sang, examen des urines, etc. Le traitement au long cours destiné à prévenir les rechutes sera adapté à la composition chimique des calculs et aux résultats de la prise de sang.
Sans prise en charge médicale, les calculs rénaux peuvent provoquer une infection du rein, voire une insuffisance rénale ou une septicémie.
Si vous suspectez un début de colique néphrétique, ne buvez pas de grandes quantités de liquides en espérant chasser les calculs... L'accumulation d'urine dans le canal bouché ne ferait qu'aggraver la douleur. Vous pouvez éventuellement prendre un médicament antalgique (par exemple, un anti-inflammatoire non stéroïdien), mais consultez votre médecin si la douleur persiste au-delà de quelques heures.
Le premier traitement prescrit vise à soulager la douleur des coliques, avec des antalgiques adaptés à l'intensité de la crise. Parfois, il est nécessaire de prescrire des antidouleurs opiacés.
Ensuite, selon la composition des calculs, divers traitements sont proposés. Le médecin essaie de favoriser l'élimination du calcul urinaire par les voies naturelles :
- soit par effet chimique, en modifiant la composition des urines (permettant ainsi aux calculs de se dissoudre),
- soit par effet physique (lithotritie extracorporelle) pour les disloquer.
La lithotritie repose sur l'usage d'ultrasons pour générer des ondes de choc qui vont désintégrer les calculs. Cette procédure est indolore et ne nécessite habituellement pas d'hospitalisation. Les fragments ainsi formés peuvent ensuite être éliminés dans les urines (des douleurs modérées peuvent alors survenir). Après une lithotritie, les urines peuvent contenir un peu de sang pendant un ou deux jours. Attention : cette intervention est contre-indiquée chez les femmes enceintes, les personnes obèses, celles qui portent un stimulateur cardiaque (pacemaker) ou celles qui prennent des traitements anticoagulants.
Dans les cas difficiles, ou ceux où la lithotritie est contre-indiquée, la chirurgie peut se révéler nécessaire pour détruire ou extraire les calculs. Ceux-ci peuvent alors être éliminés ou fragmentés en passant par les voies naturelles (urétéroscopie) ou en réalisant une petite incision de la peau (néphrolithotomie percutanée, pour les très gros calculs). Dans ces cas, une courte hospitalisation est nécessaire.
Pour les calculs phospho-ammoniaco-magnésiens liés à une infection urinaire chronique, des antibiotiques adaptés sont prescrits.
Chez les personnes sujettes aux coliques néphrétiques, certaines mesures simples permettent de diminuer le risque de connaître une nouvelle crise.
- Buvez au moins deux litres d'eau par jour pour éviter la concentration des urines et éliminer les cristaux avant qu'ils ne deviennent volumineux. Lorsqu'il fait chaud ou lors d'une activité sportive, buvez davantage : au moins trois litres dans la journée. Évitez les eaux minérales trop riches en sels minéraux (en particulier en calcium comme Contrex, Hépar ou Vittel) et privilégiez les eaux minérales riches en bicarbonates (Vichy Célestins, Vichy Saint-Yorre, par exemple). Idéalement, les urines devraient rester pâles en toute circonstance.
- Réduisez votre consommation de protéines (viandes et produits laitiers), notamment si vous avez tendance à souffrir de calculs oxalocalciques. Essayez de ne pas dépasser 1 g par jour et par kilo de poids (par exemple, 70 g par jour pour un homme de 70 kg).
- Réduisez votre consommation de sel. Si vous souffrez de calculs oxalocalciques, tentez de consommer moins de 5 g de sel de cuisine par jour. Essayez au maximum de cuisiner vous-mêmes pour maîtriser la dose de sel que vous ajoutez.
Enrichissez votre alimentation en fruits et légumes de toutes sortes, en particulier ceux riches en potassium, qui aide à éliminer le calcium. Par exemple : banane, pommes de terre, fèves...
Attention aux aliments favorisant l'apparition de calculs urinaires :
- les abats et les fruits de mer,
- certains fruits et légumes : les asperges, le cresson, l'oseille, les épinards, le fenouil, le persil, les fruits rouges, la rhubarbe, les fruits secs,
- certaines boissons comme le café soluble, le thé longuement infusé et le vin blanc,
- le chocolat,
- la moutarde en grande quantité.
Au-delà de ces mesures diététiques, votre médecin peut vous prescrire des médicaments destinés à prévenir l'apparition de calculs en acidifiant les urines (dans le cas de calculs phosphocalciques) ou au contraire, en diminuant leur acidité (médicaments alcalinisants dans le cas de calculs d'urate ou oxalocalciques). Parfois, des diurétiques peuvent également vous être prescrits (calculs oxalocalciques). D'autres médicaments visent à diminuer la concentration urinaire de calcium (anticalciuriques) ou d'oxalate (antioxaluriques), mais leur efficacité reste un sujet de controverses. Enfin, chez les personnes qui ont tendance à avoir trop d'acide urique dans le sang, un traitement spécifique peut être proposé (allopurinol). Les personnes qui souffrent de calculs composés de cystine peuvent bénéficier de traitements spécifiques (anticystinuriques). Elles doivent également boire au moins trois litres d'eau par jour et prendre des médicaments alcalinisants.