Le dépistage du cancer de la prostate repose sur deux examens qui peuvent être pratiqués par le médecin traitant.
Il consiste à palper directement la prostate, en introduisant un doigt ganté dans le rectum du patient. Examen indolore mais redouté, car gênant, le toucher rectal permet au médecin de repérer si la glande est volumineuse, dure ou bosselée, signes d'un possible cancer.
Pour une prévention optimale du cancer de la prostate, tous les hommes de plus de 50 ans devraient programmer un toucher rectal chaque année. Ceux qui ont un membre de leur famille proche atteint de cette maladie devraient commencer à pratiquer cet examen dès l'âge de 40 ans.
Toutefois, s’il contribue au dépistage des cancers de la partie postérieure de la prostate (les plus fréquents), le toucher rectal peut être insuffisant pour dépister une tumeur située au cœur de cet organe.
La prostate sécrète une protéine particulière qui peut se mesurer dans le sang : c'est l'antigène prostatique spécifique, ou "PSA". Lorsque la glande est le siège d'une inflammation ou d'une forte activité, le taux de PSA (dit "PSA total") dans le sang augmente. Un cancer de la prostate peut être à l'origine d'un taux de PSA élevé (c'est-à-dire supérieur à 4 ng/ml), mais ce n'est pas forcément la seule raison possible de cette augmentation : dans 75 % des cas, elle n'est pas liée à un cancer de la prostate.
Aussi, si l'utilité de la mesure du PSA dans le suivi d'un cancer de la prostate fait l'unanimité, une controverse existe sur son usage à des fins de dépistage. En effet, comme d'autres causes de hausse du taux de PSA existent, cette mesure peut aboutir à de "faux positifs", qui vont imposer de mener sans raison des examens complémentaires coûteux. De plus, dans 15 % des cas, les hommes souffrant d’un cancer de la prostate ont néanmoins un taux de PSA normal. Pour ces raisons, les médecins accordent plus d'attention à l'évolution du taux de PSA d'un patient au cours du temps, plutôt qu'à une mesure unique isolée.
Enfin, certains médecins reprochent à la mesure du PSA de permettre la découverte de cancers de la prostate sans symptômes, qui ne vont pas forcément évoluer. Ces cas vont néanmoins être traités, avec des conséquences humaines et économiques (traitement lourd et coûteux).
Aujourd'hui, pour toutes ces raisons, les autorités de santé ne recommandent donc pas un dépistage systématique du cancer de la prostate à l'aide de la mesure du taux sanguin de PSA.
Sachez par ailleurs que les hommes qui prennent un traitement contre la chute des cheveux ou l'hypertrophie bénigne de la prostate à base de finastéride (Chibro-Proscar, Propecia et génériques) doivent le signaler lors d'une prise de sang pour mesurer le PSA. En effet, cette substance diminue le taux de PSA, et fausse ainsi l'interprétation des résultats de la prise de sang.
La consommation régulière de deux nutriments semble réduire le risque de souffrir d'un cancer de la prostate:
- le sélénium, un sel minéral présent en quantités notables dans les céréales complètes, les noix du Brésil, les légumes secs, les œufs, le poisson, etc. ;
- le lycopène, une substance présente dans les tomates (en particulier lorsqu'elles sont cuites), la pastèque, le pamplemousse, etc.