Santé Publique France, qui relaye ce rapport alarmant, alerte sur « une augmentation forte et continue sur la période 2010-2022, quelle que soit la région » et note une hausse plus importante entre 2021 et 2022. Qui consomme, à la recherche de quels effets, et où trouver de l’aide pour se défaire d’une addiction à ce produit très dangereux : quelques pistes pour y voir plus clair…

Une image sociale qui a évolué

La cocaïne se présente sous forme de poudre, de galette ou de crack. Celle qui circule aujourd’hui contient plus de principes actifs et de nouveaux produits de synthèse, qui s’avèrent plus forts, plus concentrés et donc plus toxiques. Pourtant, son image est, selon le rapport, moins « pathologisée » et se rapprocherait davantage de celle du cannabis. La cocaïne est perçue comme moins dangereuse qu’il y a quelques années.

Consommation (en nombre d’usagers) de drogues illicites en France

• Cannabis : 5 millions
• Cocaïne : 600 000
• MDMA/ecstasy : 400 000

Une plus grande accessibilité et un prix en baisse

La production mondiale de cocaïne et les importations en Europe augmentent. Les trafiquants sont de plus en plus nombreux et de plus en plus professionnels. La cocaïne représente actuellement un tiers du marché européen des stupéfiants.

En France, on assiste à un changement d’échelle. Les saisies s’élevaient à 27,7 tonnes en 2022 contre 11 tonnes en moyenne dans les années 2011-2020. Non seulement il est plus facile de se procurer de la cocaïne mais celle-ci est aussi moins chère. Son prix a été divisé par 4,5 en 30 ans et oscillait entre 50 et 70 € en 2021, prix « le plus bas jamais enregistré ». [2]

Un « service client » plus stratégique

Échanges sur les réseaux sociaux, livraison à domicile, cocaïne coupée… les vendeurs se renouvellent et s‘adaptent aux besoins et aux usages de leurs « clients ».

Alors que dans les années 90, l’usage de la cocaïne concernait les milieux favorisés, notamment les artistes, ou les milieux marginalisés, il touche aujourd’hui toutes les catégories de la population, y compris les plus faiblement diplômées.

Par exemple, le profil-type du patient entrant aux urgences pour usage de cocaïne est un homme (à 75%) de 32 ans (âge médian) qui vient pour intoxication (à 65%), dépendance (à 13%) ou sevrage (à 7,5%).

Au départ, les consommateurs choisissent la cocaïne pour son caractère festif. Excités et stimulés, ils se sentent alors plus performants. Mais cette substance addictive crée rapidement une dépendance qui dépasse le cerveau et peut causer de nombreuses complications « psychiatriques, cardiovasculaires, neurologiques, infectieuses, respiratoires jusqu’à un risque de surdose (parfois mortelle) ». Le symptôme typique de la dépendance est le « craving », l’envie irrépressible de consommer de la cocaïne.

Contrairement à l’alcool qui a une dangerosité chronique sur le long terme, la cocaïne a une dangerosité aiguë et peut provoquer une vasoconstriction, un infarctus du myocarde ou encore un AVC.

>>Pour faire le point sur votre consommation d’alcool, passez le test de l’alcoomètre et découvrez votre profil de buveur ou de buveuse.

De plus en plus préoccupés, les pouvoirs publics, en France comme en Union Européenne, s’engagent dans la lutte contre la consommation de cocaïne. Au cœur du dispositif français, Drogues-Info-Services propose un numéro vert anonyme et gratuit 7 jours/7 de 8h à 2h (0 800 23 13 13), un chat et des questions/réponses.

Reflet de la hausse de la consommation, Drogues-Info-Services a vu le nombre de mentions du mot « cocaïne » sur ses différents supports, passer de 2133 en 2010 à 6447 en 2022.

Les demandes les plus récurrentes sont liées à un mal-être physique, psychique, à des angoisses causées par les symptômes, à un sevrage ou à une diminution de la consommation difficile ou encore à une demande de prise en charge.  

>>Parcourez nos conseils pour apprendre à se libérer de la dépendance et prévenir la rechute

[1] http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxco2d3.pdf

[2] Gérome 2022