Avec ses 20 000 kilomètres de côtes (en métropole et outre-mer), la France est particulièrement exposée au risque de submersion marine. Près de 1,4 million d’habitants sont en effet concernés par ce phénomène [1].
La submersion marine se traduit par une inondation rapide et temporaire de la zone côtière par la mer, pouvant aller de quelques heures à plusieurs jours [2]. Accentué par le réchauffement climatique (lire ci-dessous), ce phénomène se produit dans le cadre de conditions météorologiques extrêmes.
Trois facteurs principaux sont en cause dans les submersions marines, à savoir :
- Les grandes marées ;
- La pression atmosphérique et le vent (tempêtes) ;
- Une forte houle (vagues).
Trois mécanismes sont à l’origine de la propagation de l’eau sur les terres :
- Les vagues qui se répandent sur la terre en heurtant les digues ;
- Le débordement, caractérisé par un niveau de la mer plus haut que celui de la terre ;
- Les ruptures de digues.
En provoquant une accélération de la fonte des glaces et une augmentation du niveau de la mer, et en favorisant les phénomènes météorologiques extrêmes, le réchauffement climatique renforce le risque de submersion marine.
>>Pour en savoir plus, consultez notre article dédié à la prévention des inondations
D’après le ministère de la Transition écologique, près de 20% des habitations exposées aux submersions marines sont de plain-pied [3]. En fonction de la violence du phénomène, les conséquences peuvent être très graves pour les habitants, les touristes et les bâtiments situés sur le littoral, avec les risques suivants [4] :
- L’inondation des sous-sols, des garages, des logements et des locaux divers (commerces, bâtiments administratifs…) ;
- La destruction de vitres et de vitrines ;
- Des risques de chutes, de glissades ;
- La fragilisation ou la destruction de certaines infrastructures (routières, paysagères…) ;
- Des risques de noyades.
En février 2010, la tempête Xynthia avait provoqué d’importantes submersions marines sur le littoral des Pays de la Loire, causant un très lourd bilan humain et matériel.
Différents moyens sont à votre disposition pour vous informer sur le risque de submersion marine sur votre lieu de résidence ou de villégiature. La première source d’information est la mairie ou la préfecture. Ces institutions seront en mesure de vous renseigner sur le niveau de risque et sur l’existence éventuelle d’un plan de prévention.
Vous pouvez également trouver de précieuses informations en ligne, sur la plateforme gouvernementale Géorisques, qui recense l’ensemble des risques naturels et technologiques présents sur le territoire français.
Le bon réflexe à adopter en bord de mer est de consulter chaque jour la carte Vigilance météorologique de Météo France, qui prévient – entre autres - du risque de vague-submersion.
A l’intérieur du logement
Si vous êtes dans une zone à risque, quelques précautions s’imposent afin d’anticiper le risque de submersion et vous protéger au maximum de ses conséquences. Il est ainsi conseillé de définir une zone de refuge en hauteur (étage, combles, grenier…) au sein de votre habitation, disposant d’une fenêtre ou d’une trappe vers le toit pour faciliter l’évacuation en cas de besoin.
En cas de submersion, vous serez averti par la radio, les sirènes du réseau national d’alerte, par SMS ou via le compte X du ministère de l’Intérieur ou de votre préfecture.
Il faudra alors adopter les réflexes suivants :
- Fermez les portes, les fenêtres et les volets ;
- Coupez l’alimentation électrique et le gaz ;
- Assurez-vous que les personnes vulnérables et isolées de votre entourage sont en sécurité.
Restez à l’abri dans votre zone de refuge et ne tentez pas de rejoindre vos proches, ni vos enfants s’ils sont à l’école (les enseignants et le personnel encadrant sont formés pour les mettre en sécurité).
Suivez l’évolution de la situation grâce à la radio ou votre smartphone et ne tentez surtout pas de rejoindre un sous-sol ou un parking souterrain. Tenez-vous prêt à évacuer si les autorités le demandent.
A l’extérieur
Si vous êtes en voiture, évitez d’emprunter les routes littorales et ne vous engagez pas sur une route inondée. Si vous vous retrouvez dans une zone immergée, abandonnez votre véhicule pour vous mettre immédiatement à l’abri.
Si vous êtes surpris par la vague en bord de mer, rejoignez le point haut le plus proche et suivez l’évolution de la situation sur votre téléphone.
Si vous naviguez en mer au moment de la submersion, éloignez-vous de la côte et veillez à ce que tout le monde soit équipé de son gilet de sauvetage.
>>Consultez notre article pour savoir comment réagir en cas de signal d’alerte
Après un épisode de submersion, il faut rester prudent et prendre quelque précaution avant de remettre votre logement en état. Voici quelques étapes qui vont vous aider à vous organiser :
- Attendez le feu vert des autorités avant de rallumer votre compteur électrique et le gaz ;
- Assurez-vous que l’eau du robinet est toujours potable auprès de la mairie ;
- Vérifiez le bon fonctionnement de votre système de chauffage et allumez-le pour sécher votre habitation ;
- Aérez votre logement et désinfectez les pièces inondées à l’aide d’eau de javel ;
- Avant tout travaux de nettoyage ou de réparation, prenez des photos des dommages, répertoriez l’ensemble des dégâts et contactez rapidement votre compagnie d’assurance pour déclarer le sinistre.
Tempêtes, inondations, feux de forêts, canicule… Pour aller plus loin, découvrez le mini-guide d’AXA Prévention « Bien se protéger face aux événements naturels ».
