Que faire lorsqu’une pathologie remet en cause notre capacité à prendre le volant ? La Sécurité routière a pris cette question à bras le corps à travers une grande campagne de sensibilisation menée depuis 2022 auprès des professionnels de santé, et de leurs patients. L’objectif : inciter les conducteurs à mieux évaluer l’impact de leurs problèmes de santé sur leur aptitude à conduire.
La Sécurité routière aux côtés des pros de santé
Pour la 2e année consécutive, la Sécurité routière était représentée à l’occasion du Congrès de médecine générale, organisé du 23 au 25 mars 2023, afin de sensibiliser les médecins sur l’aptitude médicale à la conduite.
Troubles cardiovasculaires ou neurologiques, problèmes de vue ou d’ouïe, addictions, traitements médicamenteux… Certaines pathologies sont incompatibles avec la conduite d’un véhicule.
En France, des millions de conducteurs sont concernés en fonction de leur état de santé et de son impact sur leur aptitude à prendre le volant. Encore faut-il en avoir conscience.
Pour toucher à la fois les professionnels de santé et leurs patients, la Sécurité routière a lancé, en 2022, une campagne de prévention visible dans de nombreuses salles d’attente de cabinets médicaux [1].
Intitulée « Docteur, est-ce que c’est grave si je conduis ? », cette opération vise à sensibiliser les usagers de la route victimes d’une affection ou d’une pathologie. Ces derniers sont invités à s’interroger sur leurs capacités à conduire en toute sécurité et à mettre en place les solutions adaptées à leur situation.
Que vous soyez conducteur depuis de nombreuses années ou candidat au permis de conduire, certaines affections et handicaps nécessitent de vous faire passer un contrôle médical pour valider votre aptitude à la conduite [2].
>>Conduite et médicaments : quels risques pour la sécurité routière ?
Le rôle du médecin est essentiel pour accompagner les personnes souffrant de pathologies incompatibles avec la conduite [3] :
- • Il va pouvoir, dans un premier temps, informer ses patients sur les risques routiers relatifs à leur état de santé ou à leur traitement ;
- • Il va ensuite pouvoir orienter ses patients vers un médecin agréé pour l’aptitude médicale à la conduite.
Il revient au praticien agréé de se prononcer sur l’inaptitude – temporaire ou permanente – du patient à prendre le volant.
Plusieurs affections sont susceptibles d’altérer notre capacité à conduire. Parmi les plus fréquentes, on peut citer [2] :
- Les problèmes de vue, d’audition et d’équilibre ;
- Les malaises hypoglycémiques liés au diabète ;
- Certaines pathologies cardio-vasculaires, neurologiques et psychiatriques ;
- Les addictions à l’alcool et aux produits stupéfiants.
D’après les chiffres du bilan de l’accidentalité routière 2022 de l’ONISR*, les usagers de la route les plus âgés sont plus souvent victimes que responsables d’accidents routiers. Avec 492 tués en 2022, les personnes âgées de 75 ans et plus constituent en effet la deuxième population la plus à risque, après les 18-24 ans [4]. Il semble ainsi que les risques soient plus liés à la pathologie du conducteur qu’à son âge.
Douleurs, fatigue, maladie chronique… Certains signes doivent vous alerter et vous amener à renoncer à conduire ou à différer votre départ :
- Vous êtes gênés pour réaliser certains mouvements ;
- Vous ressentez des douleurs importantes ;
- Vous venez de subir une opération ;
- Vous prenez un traitement – somnifère, antidouleur, anxiolytique - qui présente un risque pour la conduite (pictogramme rouge présent sur l’emballage) ;
- Vous ressentez une gêne au niveau des yeux et de la vision ;
- Vous êtes fréquemment sujet à des malaises, des vertiges ou des pertes de connaissance ;
- Vous ressentez une fatigue extrême.
En cas de doute ou de difficulté à conduire, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin traitant. Il saura vous écouter et vous proposer une solution adaptée à votre état de santé.
>>Pour aller plus loin, découvrez l’impact de la santé mentale des Français sur leur conduite avec les chiffres du Baromètre 2023 d’AXA Prévention
*Observatoire national interministériel de la sécurité routière.