Sécurité routière : les risques professionnels des coursiers

Coursiers et risques routiers

Les coursiers sont de plus en plus nombreux à parcourir les villes pour livrer des paquets, des colis et des enveloppes, du petit matin jusque tard dans la nuit. Utilisant des moyens de transport tels que le vélo, le scooter, la moto ou plus rarement, le Véhicule Utilitaire Léger (VUL), ils sont confrontés à des risques professionnels importants, physiques comme psychosociaux. AXA Prévention se penche sur le métier de coursier, et sur les défis associés à leur sécurité.

Coursiers et risques routiers

Les coursiers sont de plus en plus nombreux à parcourir les villes pour livrer des paquets, des colis et des enveloppes, du petit matin jusque tard dans la nuit. Utilisant des moyens de transport tels que le vélo, le scooter, la moto ou plus rarement, le Véhicule Utilitaire Léger (VUL), ils sont confrontés à des risques professionnels importants, physiques comme psychosociaux. AXA Prévention se penche sur le métier de coursier, et sur les défis associés à leur sécurité.

Selon une enquête réalisée en 2022 à Paris et en petite couronne, près de 30% des livreurs interrogés avaient subi un accident de la route dans les mois précédents, dont 47% nécessitant une visite aux urgences et 33% une autre prise en charge médicale. [1]

>>Pour aller plus loin, lisez notre article sur les blessés de la route et comment protéger les usagers dits « vulnérables » (cyclistes, piétons, motards ou trottinettistes)

À quels risques s’exposent les coursiers ?

Les contraintes et défis physiques

Au quotidien, même s’ils réalisent majoritairement de courtes distances, les coursiers s’exposent à des accidents graves, principalement à cause du manque de protection de leurs deux-roues.

Au-delà de cette surexposition, leur sécurité est également dépendante de :

  • la circulation routière (embouteillages, civisme des autres usagers, état des routes…) ;
  • l’état de leur véhicule (est-il adapté ?, équipé ?, entretenu ?...) ;
  • leurs conditions de conduite (entorse au Code de la route, vibration liées aux revêtements des rues empruntées, posture selon le type de véhicule et la possibilité de régler la hauteur de l’assise ou du guidon, utilisation incessante du téléphone…) ;
  • la manipulation des objets à livrer (port de charges lourdes…) ;

Tous ces facteurs peuvent entraîner des chutes au sol, des blessures (cervicalgies, sciatiques, cruralgies, douleurs articulaires aux épaules, genoux, chevilles…), des accidents et même des décès.

Sur la route, une conduite responsable et respectueuse de l’ensemble des usagers est une condition sine qua non de la sécurité de tous : en tant que livreur ou coursier, respecter le Code de la route pour garantir sa propre sécurité, c’est aussi veiller à celle de ceux qui circulent à nos côtés…

>> Pour aller plus loin, consultez notre article dédié

Par ailleurs, ces risques sont aggravés lorsque les conditions climatiques sont difficiles, voire extrêmes : gel, vent, pluie, neige, canicule… Les conditions atmosphériques (mauvaise qualité de l’air, pics de pollution…) peuvent également impacter le travail (et la santé) des coursiers exposés en continu aux gaz d’échappement.

>>Découvrez comment se protéger des pics de pollution dans l’article dédié de notre association.

Les contraintes et défis psychosociaux

Ne pas réussir à joindre un client, ne pas avoir le code de l’interphone, ne pas trouver la bonne adresse, être en retard, renverser une commande, recevoir un appel d’un client mécontent… Outre les risques physiques, les coursiers sont confrontés à de nombreux défis psychosociaux :

  • le stress lié à la pression de livraison ;
  • le rythme de travail intense ;
  • les horaires de travail décalés (sommeil perturbé, vie sociale et familiale désynchronisée, somnolence diurne…) ;

À Paris, 54% des livreurs sont sur le terrain au moins six jours sur sept, dont 59% qui travaillent plus de 8 heures par jour en moyenne. [1]

  • la solitude ;
  • le bruit de la circulation urbaine ;
  • les relations difficiles et exigeantes avec les clients ;
  • l’hyperconnexion (sollicitation permanente) ;

Ces facteurs peuvent avoir des conséquences sur leur santé mentale et leur capacité d'attention sur la route, augmentant ainsi le risque d'accidents. >>Pour en savoir plus, consultez notre article AXA Prévention sur le travail le week-end (réglementation, risques et prévention).

Comment mieux protéger les coursiers ?

Les livreurs des plateformes numériques suscitent des questions économiques, sociales et juridiques, et ce « nouveau » métier manque encore de suivi et de régulation appropriés. Quelles sont les mesures prises à ce jour ?

Des formations en prévention des risques

Certains employeurs ont développé des programmes dédiés à la sécurité des coursiers sur la route. Ils comprennent :

  • une formation à la sécurité routière des coursiers et de leurs managers de terrain ;
  • des ateliers de sensibilisation et d’informations animés par des experts de la sécurité routière (partage de bonnes pratiques, vérification des vélos…) ;

23% des livreurs habitent en banlieue et doivent porter leur vélo, souvent de mauvaise qualité, dans les transports en commun. [1] 

  • des contenus pédagogiques (vidéos, modules immersifs en réalité virtuelle, articles de blog…) ;
  • une distribution gratuite d’équipements améliorant la visibilité.

Des mobilisations spontanées des coursiers

En attendant la directive européenne à venir, les coursiers pallient ce manque. Ils se mobilisent en créant des associations comme Le Mouvement des coursiers indépendants ou l’AMAL, l’Association de Mobilisation et d’Accompagnement des Livreurs. Ils font ainsi entendre leurs voix et valoir leurs droits.

« Notre vie est rythmée par l’application de livraison de repas qui nous met de mauvaises notes si on est trop lent ou si on refuse une livraison pour se reposer. »

Khalifa Koeta (coprésident AMAL)

Des initiatives locales à démultiplier

La ville de Bordeaux a ouvert en mars 2023 une maison pour aider les livreurs à vélo. Ce lieu de repos, en plein centre-ville, permet à ces travailleurs, souvent en situation de précarité, de se poser, mais aussi de bénéficier des soins dont ils ont besoin et de s’informer sur leurs droits.

À Paris, la Maison des coursiers, située dans le 18e arrondissement et ouverte depuis septembre 2021, accueille également gratuitement les livreurs du mercredi au samedi, de 12h à 19h. Ici, les , située dans le 18e arrondissement et ouverte depuis septembre 2021, accueille également gratuitement les livreurs du mercredi au samedi, de 12h à 19h. Ici, les coursiers peuvent se reposer, aller aux toilettes, boire un café ou réchauffer leurs repas, mais aussi obtenir un soutien administratif, juridique et moral.

Alors que de nombreuses collectivités et mairies travaillent actuellement sur des solutions alternatives pour faciliter la circulation des vélos et des vélos-cargo, il semble aujourd’hui indispensable de trouver à tous les niveaux des réponses aux problématiques spécifiques aux coursiers.

>> A découvrir : Notre e-learning collaborateurs évolue pour accueillir des modules dédiés aux mobilités (chauffeurs en ville)

Source

[1] Le point sur les livreurs des plateformes numériques de la livraison instantanée, Laetitia Dablanc, Université Gustave Eiffel, Chaire Logistics City Mars 2023