Les phénomènes de dépendance sont constatés essentiellement avec les médicaments de l'anxiété et des troubles du sommeil (benzodiazépines), ainsi que certains médicaments contre la douleur. Certains neuroleptiques et antidépresseurs peuvent également entraîner des réactions de sevrage.
Les médicaments de l'anxiété et des troubles du sommeil sont souvent impliqués dans les problèmes de dépendance aux médicaments. Pour éviter ce problème, il est important de respecter la posologie et les conditions de prise préconisées par le médecin. Le traitement ne doit pas durer plus de quelques semaines(en général entre quatre et six semaines). Il doit être ensuite réévalué par le médecin en fonction de la situation et des effets d'une éventuelle prise en charge psychothérapeutique. L'arrêt du traitement se fait par réduction progressive des doses.
Pour rappel, la prise d'un médicament contre l'anxiété ou l'insomnie implique que l'on ne boive pas d'alcool. La combinaison de ces deux substances peut en effet entraîner des troubles du comportement, de la mémoire, et augmenter les risques d'accident.
Certaines personnes deviennent dépendantes aux médicaments vasoconstricteurs en spray destinés à soulager les symptômes de la rhinite (en décongestionnant les cavités nasales). Pour cette raison, ces médicaments sont disponibles uniquement sur prescription. Si cette situation vous concerne, parlez-en à votre médecin. D'autres médicaments, moins susceptibles de provoquer une dépendance, existent qui permettent de se passer progressivement de ces vasoconstricteurs.
Contrairement aux médicaments de l'anxiété ou des troubles du sommeil, les antidépresseurs les plus couramment utilisés ne comportent aucun risque de vraie dépendance. Il faut simplement respecter la prescription du médecin et ne pas arrêter le traitement trop tôt ou brutalement, pour éviter les rechutes et les symptômes liés à l'arrêt du traitement. Certains antidépresseurs plus anciens, prescrits dans les formes de dépression résistantes aux traitements les plus courants, peuvent néanmoins provoquer des phénomènes de dépendance.
Pour éviter les symptômes liés à l'arrêt d'un traitement contre la dépression, les doses d'antidépresseurs sont réduites progressivement sur une période de un à plusieurs mois afin d'éviter un syndrome de sevrage. En effet, des effets indésirables transitoires sont parfois observés si le traitement est interrompu brutalement : anxiété, irritabilité, cauchemars, insomnie, nausées, vertiges, etc. Ces effets indésirables apparaissent dans les deux à trente jours suivant l'arrêt du traitement. Si ce type de symptômes survient, le médecin peut choisir de reprendre temporairement le traitement à pleine dose, puis de mettre en place un calendrier d'arrêt du traitement encore plus progressif.
Certains médicaments contre les douleurs modérées à sévères, voire intenses, peuvent être à l'origine de dépendance.
Les médicaments contenant de la codéine ou de la dihydrocodéine doivent être maniés avec prudence et avec l'accord du médecin. À long terme, elles peuvent provoquer une dépendance physique, en particulier la codéine.
Les céphalées par abus d'antalgiques se caractérisent par la répétition de maux de tête suite à la surconsommation de médicaments contre la douleur. Tout se passe comme si chaque prise d'antalgique était suivie par un rebond du mal de tête. Ces maux de tête incessants représentent 15 à 20 % des consultations dans les centres spécialisés dans le traitement des maux de tête. Les mécanismes de ce phénomène ne sont pas élucidés. Le traitement consiste à sevrer progressivement les personnes qui en souffrent.
Le tramadol n'est pas un dérivé de la morphine mais une molécule originale qui agit sur les récepteurs du cerveau sensibles à la morphine, ainsi que sur les récepteurs d'autres messagers chimiques du cerveau (sérotonine et noradrénaline). Son usage prolongé, à dose élevée, expose à un risque de dépendance.
L'usage de la morphine n'est plus aujourd'hui réservé aux cas extrêmes ou aux soins palliatifs. Au contraire, son utilisation est requise dans toutes les situations où les antalgiques de moindre puissance sont insuffisants, à la condition que la cause de la douleur ait été bien identifiée. Cependant, dans le cadre de douleurs d'origine non cancéreuse, son utilisation doit être d'une durée la plus courte possible et faire l'objet d'un "contrat moral d'utilisation" entre le patient et le médecin prescripteur. Aujourd'hui, les cas de dépendance à la morphine sont extrêmement rares.