Avoir un « coup de cafard » est une manifestation naturelle du psychisme. Une déprime se caractérise par un sentiment de tristesse passagère, qui peut être lié ou non à des raisons précises. Cependant, si l'état psychologique ne s'améliore pas après environ deux semaines, il est important de consulter, car il s'agit peut-être d'une dépression qui s'installe.
Perte d'un être cher, problèmes professionnels, soucis financiers, déception amoureuse, conflits familiaux ou autres… Tous ces événements font hélas partie, à un moment ou à un autre, du quotidien. Notre psychisme, mais aussi notre corps, réagissent à ces situations. Nous nous sentons tristes, fatigués, sans énergie, ou alors énervés, tendus. Souvent, nous décrivons cet état comme un « coup de déprime ».
Il peut aussi nous arriver de broyer du noir sans raison particulière, sans qu'aucun changement ne soit intervenu. C'est parfois le signe d'une insatisfaction vis-à-vis de notre mode de vie.
Ces manifestations, que même les plus optimistes connaissent, sont tout à fait normales. Les médecins les considèrent comme des troubles d'adaptation, des états dépressifs mineurs non caractérisés. Ils ne doivent pas être confondus avec une maladie dépressive caractérisée, et ne justifient donc pas la mise en place d'un traitement antidépresseur.
Aussi curieux que cela puisse paraître, ces moments de déprime nous servent à nous adapter aux aléas de la vie. Nous interagissons de façon permanente avec notre environnement. Confronté à une perturbation, l'organisme réagit, permettant à l'individu de modifier son comportement et ses pensées par rapport aux contraintes du monde qui l'entoure.
Dans d'autres cas, ces manifestations peuvent amener à s'interroger sur sa vie, à redéfinir ses priorités pour trouver du sens à son existence. Parfois, elles conduisent à prendre des décisions ou à provoquer un changement (déménagement, recherche d'un nouvel emploi, séparation, etc.). Une période de déprime peut ainsi être le déclencheur d'une évolution, et déboucher sur un mieux-être.
Même si les symptômes observés ne correspondent pas aux signes dépressifs les plus courants, il convient de rester vigilant. Si un « coup de cafard » devient permanent et incompatible avec la vie quotidienne, il peut signifier qu’une dépression s'installe. Il ne faut donc pas hésiter à consulter un médecin :
- si l'état psychologique ne s'améliore pas ;
- si des troubles physiques apparaissent (douleurs au ventre ou au dos, migraines).
Dans tous les cas, le dialogue avec un médecin permet de mettre des mots sur ses difficultés, ce qui suffit parfois pour prendre du recul et se sentir mieux. D'autre part, seul un professionnel de santé est à même de faire la différence entre un « coup de blues » et une dépression. En effet, si cette maladie est complexe, ses symptômes sont relativement bien connus.
Les personnes atteintes de troubles bipolaires (appelés aussi « maniaco-dépression », « psychose maniaco-dépressive » ou « dépression bipolaire ») connaissent des variations de l'humeur disproportionnées dans leur durée et leur intensité. Ainsi, la gaieté devient euphorie exagérée, et la tristesse se mue en dépression profonde.
Les troubles du comportement qui accompagnent ces phases désorganisent profondément la vie de la personne, et dégradent ses relations familiales et professionnelles. Cette maladie ne doit pas être confondue avec la dépression, et nécessite des traitements particuliers.