Si vous souffrez d’un diabète de type 1, vous pouvez agir pour éviter l’apparition d’autres pathologies associées.
Le patient diabétique est le premier acteur de sa santé. Mieux il connaît sa maladie, mieux il saura adopter les gestes qui en minimisent les conséquences. De très nombreux documents d'information sur cette maladie sont disponibles auprès des médecins, des associations de patients, des laboratoires pharmaceutiques ou en librairie. Des programmes d'éducation sont aussi proposés dans certains hôpitaux (dans le cadre des hospitalisations de jour) et par des réseaux locaux de professionnels de santé (médecins, infirmières, diététiciennes, pédicures-podologues, etc.) Renseignez-vous auprès de votre médecin ou des associations de diabétiques.
L'adaptation des habitudes alimentaires est un élément important de la prise en charge du diabète de type 1. Elle permet à la fois de mieux contrôler le taux de sucre dans le sang, de limiter la prise de poids et de prévenir les complications cardiovasculaires. (plus de détails ci-dessous « Bien s’alimenter… »)
Associée à un régime alimentaire adapté, l'activité physique a aussi un effet bénéfique sur le diabète. Elle contribue également à éviter la prise de poids, et participe à la prévention des pathologies cardiovasculaires. De plus, elle permet souvent de diminuer les doses quotidiennes d'insuline.
Les médecins conseillent généralement aux personnes atteintes une activité d'intensité moyenne (20 à 30 minutes, au moins trois à cinq fois par semaine). Les pratiques physiques et sportives de longue durée (marche, cyclisme, ski de fond, randonnée, escaliers, etc.) sont particulièrement indiquées. Pendant vos séances, maintenez un bon niveau d'intensité : vous devez pouvoir continuer à parler en vous exerçant, mais chanter doit être impossible ! Si vous pouvez chanter, augmentez l'intensité ; si vous ne pouvez pas maintenir une conversation, ralentissez.
Sachez aussi qu’il est important de vérifier votre glycémie avant et après la séance : cela permet d'adapter votre alimentation et votre traitement par insuline. En règle générale, les périodes d'activité doivent être suffisamment éloignées des injections d'insuline, afin de réduire le risque d'hypoglycémie. Par ailleurs, quand on fait de l’exercice, il est essentiel de garder sur soi des aliments sucrés, au cas où une hypoglycémie surviendrait (ce qui reste possible plusieurs heures après s’être mis au repos).
Enfin, la pratique physique ou sportive doit être évitée pendant un épisode d’hyperglycémie (excès de sucre dans le sang). En effet, le corps puise alors l'énergie nécessaire dans les graisses du corps (acides gras) et cela expose le patient au risque d'acidocétose, potentiellement dangereuse. En cas de doute, il est possible de rechercher les corps cétoniques dans l'urine, à l'aide d'une bandelette urinaire. La présence de ces substances contre-indique l'activité physique comme le sport.
Le diabète de type 1 n’empêche pas de faire du sport. Les premières années après la découverte de sa maladie, sur avis médical, une personne atteinte peut pratiquer n'importe quelle discipline (même en compétition de haut niveau). Les seules contre-indications absolues sont les sports où la perte de connaissance induite par une hypoglycémie serait catastrophique : plongée, escalade, vol libre, etc.
À partir de 40 ans, les patients diabétiques qui souhaitent commencer un sport doivent toutefois le faire après un bilan cardiovasculaire. En effet, en cas de maladie du cœur et des vaisseaux, l’entrainement pourrait provoquer des crises d'angine de poitrine ou un infarctus. De plus, d'autres complications liées au diabète (hypertension, hémorragie de la rétine, présence de protéines dans les urines, insensibilité des extrémités, etc.) doivent être dépistées, sous peine d'être aggravées par une pratique sportive inadaptée.
Pour une pratique sans danger, le sportif doit présenter un diabète bien contrôlé par les injections d'insuline, et bien connaître les réactions de son corps face à l'effort. En effet, pour maintenir un taux de sucre sanguin suffisant, la personne doit prévoir la dépense énergétique liée à chaque entrainement. Elle peut ainsi adapter son alimentation et la dose d'insuline à s'auto-administrer.
Pendant le sport, on recommande généralement d'injecter l'insuline à distance des muscles qui travaillent, pour éviter qu'elle ne soit trop vite absorbée. De plus, il est particulièrement important de garder sous la main des boissons ou des aliments sucrés. Cela permet de faire face à une éventuelle baisse brutale du taux de sucre dans le sang, parfois responsable d’une perte de connaissance. Par ailleurs, l'hypoglycémie peut survenir plusieurs heures après la fin de l'exercice. Aussi, il est parfois conseillé de prendre une petite collation avant de se coucher, en prévention d’une éventuelle crise nocturne. Sachez enfin que les crises sont plus fréquentes lorsqu'on pratique un sport qui sollicite les jambes de façon intense et prolongée (cyclisme, course, randonnée, etc.)
Les plaies du pied, chez le patient diabétique, sont dues à la fois à une perte de sensibilité et aux lésions des petits vaisseaux sanguins. Elles sont souvent provoquées par des traumatismes mineurs (frottements sur la chaussure, marche pieds nus, petites blessures). Néanmoins, elles présentent un risque élevé d'ulcération et de surinfection, pouvant conduire à une amputation.
En l’absence de telles complications, il vous suffit d'éviter de marcher pieds nus, de prendre garde aux coupures et d’avoir une bonne hygiène, en procédant selon les étapes suivantes :
- Lavez vos pieds tous les jours, en contrôlant la température de l'eau avec la main avant de commencer votre toilette.
- Séchez-les correctement, en particulier entre les orteils.
- Utilisez éventuellement une crème hydratante formulée pour les pieds.
- Attendez qu'ils soient bien secs pour enfiler des chaussettes propres et des chaussures confortables, qui ne vous blessent pas.
En revanche, si vous souffrez de complications sévères, inspectez vos pieds tous les jours, à la recherche de lésions que vous n'auriez pas senties. Si vous souffrez d'embonpoint ou de raideur des articulations, utilisez un miroir pour regarder le dessous de vos pieds.
En parallèle, votre médecin va examiner régulièrement vos pieds. Pour évaluer la sensibilité des nerfs, il utilise un fil de nylon relié à un dispositif rigide (test au monofilament dit « de Semmes-Weinstein »). Ce fil s’applique en trois endroits de la plante du pied (pulpe du gros orteil, base des orteils), le médecin demandant au patient s'il en ressent le contact.
Pour éviter tout problème cutané :
- Lavez-vous à l'eau tiède avec un savon doux.
- Protégez votre peau à l'aide d'un écran solaire.
- Soignez coupures et égratignures, nettoyez-les et recouvrez-les d'un pansement. Consultez votre médecin si elles cicatrisent trop lentement ou si une infection apparaît.
- Assurez-vous que votre vaccination contre le tétanos est à jour.
Les troubles oculaires provoqués par le diabète peuvent mener à la cécité. Il est donc essentiel de consulter un ophtalmologiste, au moins une fois par an.
Au titre de la prévention des complications cardiovasculaires, faites surveiller votre tension. Consultez également votre médecin en cas d'essoufflement anormal, de fatigue durable ou de douleurs dans la poitrine à l'effort. Le praticien qui vous suit vous prescrira aussi, au moins une fois par an :
- un bilan lipidique ;
- un électrocardiogramme ;
- une recherche de protéines dans les urines (micro-albuminurie ou albuminurie), pour contrôler l'état de vos reins.
Par ailleurs, lorsqu'on est diabétique, il est préférable de ne pas fumer. En effet, le tabac augmente considérablement le risque de problèmes cardiovasculaires.
Si vous souffrez de diabète de type 1, attention à l'automédication ! En effet, de nombreux médicaments, compléments alimentaires et plantes (fenugrec, ginseng, nopal, orange amère, etc.) peuvent interférer avec votre traitement. Ils sont susceptibles de provoquer des hypoglycémies soudaines, potentiellement dangereuses. Aussi, avant d’utiliser un produit de ce type, demandez l'avis de votre médecin et de votre pharmacien.