Dans le but de réaliser des économies d’énergie, de nombreuses communes ont décidé de réduire l’intensité et la durée de l’éclairage public. En matière de sécurité routière, cette mesure doit s’accompagner d’un regain de vigilance de la part des différents usagers de la route. Explications.
Au début de l’hiver 2022, l’évocation d’éventuelles coupures d’électricité a "popularisé" le concept de sobriété énergétique auprès du grand public. À ce titre, chacun à son niveau est invité à réaliser des économies d’énergie.
À l’échelle des communes, petites ou grandes, la diminution de l’éclairage public constitue une source importante de réduction de la consommation électrique. Outre les économies financières réalisées*, cette démarche compte certains avantages non-négligeables pour l’environnement, à savoir :
- La réduction de l’empreinte carbone liée à la consommation globale d’énergie ;
- La préservation de la biodiversité, la « pollution lumineuse » ayant des conséquences néfastes sur le comportement de certaines espèces animales (oiseaux migrateurs, rapaces, poissons, amphibiens, chauve-souris, insectes…).
La vétusté des installations est également en cause dans cette volonté de diminuer l’éclairage public. Publié en mars 2021, un rapport de la Cour des comptes épingle le vieillissement des équipements et dénonce une gestion globalement insuffisante du parc lumineux français [1].
Adoptée par de nombreuses collectivités, la réduction de l’éclairage sur la voie publique se traduit selon l’endroit par une baisse d’intensité ou l’extinction des feux durant une plage horaire définie.
De leurs côtés, s’ils sont majoritairement favorables au fait de réaliser des économies, des habitants opposent à cette mesure pour des questions légitimes de sécurité publique (sentiment d’insécurité) et de sécurité routière.
En matière de sécurité routière, la question de la visibilité constitue un enjeu vital. Pour autant, la sobriété énergétique n’est pas incompatible avec la sécurité des piétons, des cyclistes et des usagers d’EDPM, à condition d’adapter nos comportements.
Face à cette situation, le gouvernement a lancé, en ce début d’année 2023, une campagne de sensibilisation pour encourager les usagers des modes actifs (piétons, cyclistes, usagers de trottinettes…) à augmenter leur visibilité et à renforcer leur vigilance [2].
À travers cette communication, quelques conseils pratiques sont dispensés au public :
- Porter des vêtements clairs ;
- Se munir de vêtements et d’accessoires rétro-réfléchissants et/ou lumineux (gilet*, brassard, gants, bandes sur le sac à dos…) ;
- Vérifier les équipements lumineux obligatoires sur votre vélo ou votre trottinette (feux avant et arrière, catadioptres).
- Privilégier le côté gauche de la chaussée pour les piétons ;
- Se méfier des angles morts des véhicules, notamment les plus imposants ;
- Tendre le bras à vélo ou à trottinette pour indiquer tout changement de direction.
*Pour les cyclistes, le port du gilet réfléchissant est obligatoire hors agglomération de nuit et en cas de visibilité insuffisante. En trottinette, il est obligatoire partout, de jour comme de nuit, en cas de visibilité insuffisante.
>>Découvrez nos conseils pour améliorer votre visibilité en hiver
Au volant de votre voiture ou au guidon de votre moto, en hiver, le manque de visibilité implique une vigilance accrue. Gardez à l’esprit que, lorsque vous conduisez la nuit, votre champ de vision est diminué et la perception du relief est perturbée.
N’hésitez pas à vérifier le réglage de vos feux et à les faire ajuster par un professionnel si besoin. Avez-vous changé les essuie-glaces de votre auto récemment ? Veillez à ce qu’ils soient en bon état de fonctionnement : un pare-brise propre vous assure une visibilité optimale.
Sur une route non-éclairée, pensez à allumer vos feux de route (en veillant à remettre ponctuellement vos feux de croisement pour ne pas éblouir les autres usagers). Les feux de brouillard sont quant à eux exclusivement réservés à des situations de très faible luminosité.
Pour aller plus loin, découvrez nos articles pour circuler en toute sécurité l’hiver, en voiture et à moto.
* L’éclairage public représente le deuxième poste de dépense énergétique des communes et 41% de leurs dépenses d’électricité, soit près de 800 millions d’euros par an [1].