L’empreinte carbone des colis envoyés dépend de nombreux paramètres : type d’achat, pratique digitale, poids, emballage, transport, mode de livraison. Comment faire les bons choix pour consommer responsable, aussi sur Internet ?
87% des Français et des Françaises effectuent des achats en ligne, livrés à domicile ou en point de collecte [5].
Promotion en ligne, flexibilité, simplicité d’achat : consommer sur Internet n’a jamais été aussi facile… Au point qu’en moyenne, chaque Français et Française achète sur Internet tous les neufs jours, à hauteur de 200 euros par mois ! [5]
Au-delà de la dépense économique, cette pratique a un coût environnemental, qui se mesure par l’empreinte carbone des colis. Acheter en ligne représente en effet un impact écologique à chaque étape : la commande, l’entreposage, la préparation, l’emballage, l’acheminement et enfin la livraison… Sans compter les éventuels retours en cas d’insatisfaction ! [4]
En moyenne, on considère que l’empreinte carbone globale d’un achat en ligne s’élève à 1kg de CO² [7]. Un bilan carbone élevé qui concerne en particulier les achats liés à l’habillement, la culture, la technologie, les jeux et les cosmétiques [5].
Première étape du processus : l’empreinte digitale.
Bien qu’invisible, l’empreinte carbone de l’activité en ligne pèse déjà sur l’acte d’achat. 2,5% de l’empreinte carbone de la France est liée au numérique, soit davantage que l’impact des déchets ! [6]
Variable selon le type de produit, l’empreinte carbone des colis achetés en ligne dépend notamment du temps de recherche passé sur Internet, de l’appareil utilisé pour se connecter, des échanges pour le suivi de commande, etc. [6]
Facteurs aggravants : les promotions, les offres, les primes, les abonnements et les achats impulsifs ! [5] Internet favorise la surconsommation de produits dont nous n’avons pas nécessairement besoin… et avec elle, au bout de la chaine, des dommages sur l’environnement.
Si l’envoi de colis et l’achat en ligne génèrent des émissions de gaz à effet de serre, se faire livrer n’est pas toujours une mauvaise idée. L’achat en magasin peut même parfois être moins vertueux que l’achat en ligne [7].
Comment l’expliquer ? Tout est affaire de pratique de consommation responsable. L’empreinte carbone globale dépendra en effet de trois facteurs : le moyen de transport utilisé, l’emballage et la pratique d’achat. [4]
Par exemple, se rendre à vélo au point de relais pour retirer un habit en coton biologique fabriqué en France et acheté d’occasion sur un site comme longuevieauxobjets.ademe.fr n’aura pas le même bilan carbone que se faire envoyer à domicile de l’Ultra Fast Fashion venue de l’autre bout du monde...
En cas d’hésitation sur le mode d’achat et de livraison, des outils en ligne aident à la décision.
- Le simulateur de l’Ademe propose de calculer l’empreinte carbone d’un colis en fonction de l’objet envoyé, du lieu de livraison (domicile, Click & Collect ou point relais), du mode de transport et de la distance jusqu’au lieu de livraison et de la provenance initiale du colis. [1]
- L’écocalculateur de la Poste prend en compte toutes les émissions de carbone de l’envoi à la boite aux lettres en fonction du type d’envoi, du poids et des lieux de départ et d’arrivée du colis. [2]
Pour les PME, le score écologique de Colissimo permet de sensibiliser les clients au choix de la livraison lors d’un acte d’achat, en intégrant des données sur l’impact environnemental de l’envoi. [3]
Erreur de taille, de couleur, ou insatisfaction… L’empreinte carbone d’un colis retourné explose en cas de renvoi ! C’est pourtant une pratique courante et un argument de vente pour inciter à l’achat.
37% des acheteurs et acheteuses retournent ainsi au moins un produit par an en Europe, en particulier les habits et les chaussures. [5]
Outre le bilan carbone doublé sur la question du transport, le produit acheté est parfois détruit à son arrivée, démultipliant l’impact environnemental de l’acte de retour…
Pour éviter le renvoi d’un colis, veillez à ne pas faire d’erreur à la commande, mais également à empêcher tout échec de livraison (adresse mal renseignée, absence à l’heure prévue, etc.) [4].
Pour acheter en ligne et se faire envoyer un colis tout en minimisant son impact environnemental, voici quelques bonnes pratiques à retenir [4] :
- se renseigner sur l’impact carbone de son choix de livraison avant de le sélectionner ;
- regrouper les achats pour favoriser un envoi unique ;
- limiter les achats nécessitant un transport par avion et privilégier les livraisons utilisant les transports doux ;
- minimiser l’empreinte carbone vers le point de retrait (privilégier les transports doux ou partagés) ;
- opter pour la livraison collaborative comme Shopopop, Cocolis, Drivoo ou encore Colisbree [5] ;
- conserver, recycler les emballages ou opter pour des emballages réutilisables à renvoyer (RePack).
Certains opérateurs promettent également de compenser leurs émissions de carbone. C’est le cas de La Poste, qui promet de garantir la neutralité carbone intégrale de ses offres colis grâce à des projets de solidarité climatique [2].
Et pour consommer responsable jusque dans l’assiette, la question de la livraison s’applique aussi à la restauration !
[1] Ademe, https://impactco2.ademe.fr/livraison
[2] La Poste, https://www.laposte.fr/particulier/produits/presentation/calculez-l-empreinte-carbone-de-vos-envois/
[3] Colissimo, https://www.colissimo.entreprise.laposte.fr/notre-expertise/nos-engagements-rse/score-ecologique-colissimo
[5] Ademe, https://librairie.ademe.fr/ged/4466/guide-pratique-econsommateur-responsable.pdf
[6] Ademe, https://infos.ademe.fr/magazine-avril-2022/faits-et-chiffres/numerique-quel-impact-environnemental/
[7] Notre environnement, https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/achats-en-ligne-ou-en-magasin-la-question-du-bilan-carbone