433 000
Le nombre total de nouveaux cas de cancer a doublé depuis 1990. Il est estimé à 433 000 en 2023. [1]
Avant toute chose, de quoi parle-t-on lorsque l’on évoque le « cancer » ? Concrètement, il « résulte de la multiplication anarchique de certaines cellules de l'organisme. Ces cellules prolifèrent d'abord localement, puis dans le tissu avoisinant, puis à distance où elles forment des métastases. »
Ce terme est donc utilisé de manière générique pour désigner des maladies différentes. On distingue les cancers in situ, au stade précoce, des cancers infiltrants ou invasifs, quand les cellules ont envahi les tissus proches de la tumeur.
NB : SPF précise que dans son étude « seules les tumeurs invasives sont étudiées, les cancers de la peau autres que les mélanomes sont exclus ».
Pour actualiser tous les 5 ans ces chiffres d’incidence des cancers, de mortalité et de survie, Santé publique France travaille en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INCa), le réseau FRANCIM des registres des cancers et le service de biostatistique-bioinformatique des Hospices civils de Lyon (HCL). Ces données permettent d’orienter, de suivre et d’évaluer les politiques publiques de lutte contre le cancer.
Les données à retenir :
- le cancer touche des hommes à 57% ;
- le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme suivi du cancer du poumon (+ 33 000 nouveaux cas en 2023) et du cancer colorectal (+ 26 000 nouveaux cas en 2023) mais c’est celui du mélanome cutané qui a le plus augmenté entre 1990 et 2023 ;
- le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme (+ 61 000 nouveaux cas en 2023 ce qui représente 33% des cancers féminins) suivi du cancer colorectal (+ 21 000 nouveaux cas) et du poumon (+ 19 000 nouveaux cas en 2023 ce qui représente 9% des cancers féminins) ;
- depuis 1990, le taux d’incidence se stabilise chez l’homme voire diminue pour les cancers les plus fréquents alors qu’il est en constante augmentation chez la femme en particulier pour les cancers du poumon et du pancréas ;
- l’estimation du nombre total de décès par cancer s’élève en 2018 à 157 000 (57% chez l’homme) ;
- le cancer responsable du plus grand nombre de décès est le cancer du poumon chez l’homme et celui du sein chez la femme.
- entre 2010 et 2018, le taux de mortalité standardisé a baissé de 2% par an chez les hommes et de 0,7% par an chez les femmes ;
- certains cancers, côlon et rectum, col de l’utérus, sein, prostate, bénéficient d’une survie nette élevée à 5 ans avec 63% pour les deux 1ers, 88% pour le sein et 93% pour la prostate.
Dans le monde, en 2018, 1 homme sur 8 et 1 femme sur 11 meurent d’un cancer. [2]
En 2015, 41% des cancers des adultes de plus de 30 ans étaient liés à leurs modes de vie ou à leur environnement, des facteurs de risques sur lesquels il est possible d’agir : le tabac, l’alcool, l’alimentation, le surpoids, l’obésité, les expositions professionnelles, l’exposition au soleil ou aux UV artificiels… La recherche est également à l’œuvre pour identifier les causes des cancers encore inexpliqués.
Depuis 1990, la hausse du cancer du poumon chez la femme a été de 104%. [3]
>>Pour en savoir plus, parcourez notre article sur les facteurs de risque du cancer.
1. Des campagnes de prévention ciblées
Il apparait plus que jamais crucial de renforcer les campagnes de sensibilisation anti-tabac (tabac-info-service.fr), anti-alcool (alcool-info-service.fr), les actions de prévention, comme la vaccination anti-HPV (papillomavirus humain), le dépistage des virus des hépatites B et C ou encore les messages de santé publique délivrés par le Plan National Nutrition Santé et ses bons réflexes à adopter en matière d’alimentation (mangerbouger.fr).
2. Des dépistages précoces et des techniques de diagnostic améliorées
Des programmes nationaux de dépistage existent pour :
- le cancer du sein, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser une mammographie tous les 2 ans ;
- le cancer colorectal, les personnes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser un test de recherche de sang occulte dans les selles ;
- le cancer du col de l’utérus, les femmes de 25 à 65 ans sont invitées à consulter pour détecter des lésions précancéreuses.
Ces programmes visent à encourager et à faciliter le dépistage précoce - notamment des individus asymptomatiques - qui augmente de manière significative les chances de guérison.
Enfin, les diagnostics sont aussi plus fiables aujourd’hui grâce aux progrès de l'imagerie médicale et aux biopsies.
3. Des Plans Cancers
Depuis 2003, les différents gouvernements ont mis en place des Plans Cancer :
- 1er plan (2003-2007) pour structurer la cancérologue en France et créer l’INCa, institut qui prend en charge la question du cancer, de la recherche jusqu’à l’après-cancer ;
- 2e plan (2009-2013) pour favoriser le déploiement des innovations thérapeutiques ;
- Le 3e plan (2014-2019) pour répondre aux attentes et besoins des malades, de leur entourage et de tous les citoyens.
Une stratégie décennale 2021-2030 a succédé à ces plans pour notamment soutenir la recherche et ces avancées thérapeutiques sur les cancers les plus fréquents, mais aussi sur la prise en charge après-cancer. En effet, l’étude VICAN 5 réalisée en 2012 puis en 2014 auprès d’individus diagnostiqués 5 ans auparavant révèle que la vie des malades après un cancer n’est plus la même. VICAN 5 balaye les aspects médicaux comme psychiques, sociaux et professionnels. On en retient que 63,5% des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou aux traitements et que 20% ne travaillent plus 5 ans après.
>>Pour aller plus loin, consultez notre article sur comment concilier cancer et vie professionnelle.
[1] https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers
[2] https://acsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.3322/caac.21492
[3] https://www.francetvinfo.fr/sante/cancer/le-nombre-de-cancers-a-double-dans-l-hexagone-depuis-1990-revele-une-etude-de-sante-publique-france_5921837.html