L’hypertension correspond à une pression trop importante du sang sur la paroi des artères, pouvant causer à terme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus. En France, 14,5 millions de personnes sont concernées, soit 25 % des hommes et 18 % des femmes.
De cause généralement inconnue, l’hypertension s’accentue sous l’effet du stress, du tabac, de la sédentarité ou d’une consommation de sel excessive. Sa fréquence augmente en cas d’obésité ou de diabète. Rarement, elle provoque maux de tête, vertiges ou bourdonnements d’oreille.
Pratiquée à chaque visite médicale, la mesure de la pression artérielle permet d’identifier une éventuelle hypertension. Les patients traités pour cette maladie peuvent aussi surveiller eux-mêmes leur tension à domicile, grâce à un tensiomètre spécifique.
La prévention de la maladie, de son aggravation et de ses effets repose sur un bon équilibre nutrionnel, une alimentation moins salée et la pratique d’une activité physique. Il est aussi conseillé d’arrêter de fumer et de prendre le temps de se détendre.
Le sang circule du cœur vers les organes à travers les artères, en exerçant sur leurs parois une certaine pression (ou tension) dite « artérielle ». Une tension minimale est indispensable à une bonne circulation sanguine dans tout l'organisme. On parle d’hypertension artérielle (ou « hypertension artérielle essentielle de l'adulte ») quand la pression artérielle est en permanence trop élevée.
En pratique, on mesure la tension grâce à un tensiomètre placé autour du bras. On distingue d’une part la pression systolique ou maximale (au moment de la contraction du cœur), d’autre part la pression diastolique ou minimale (relâchement du cœur). Elles sont exprimées par deux valeurs, habituellement comprises :
- entre 10 et 14 pour la première ;
- entre 6 et 8 pour la seconde.
Par exemple, une tension de 12/8 est considérée comme normale.
La pression artérielle augmente naturellement avec l'âge. En moyenne, tous les 10 ans, la pression systolique s'élève de 0,5 et la pression diastolique de 0,2. Chez plus de la moitié des personnes ayant passé 60 ans, même en bonne santé, on observe ainsi une élévation de la première valeur au-dessus de 14.
On estime par ailleurs que 25 % des hommes et 18 % des femmes sont hypertendus (soit 14,5 millions de personnes en France). Beaucoup n'en ont pas conscience, car l'hypertension artérielle provoque peu de symptômes. Très souvent, on la découvre lors d'une consultation pour un autre motif. Néanmoins, elle se manifeste quelquefois par :
- des maux de tête ;
- des vertiges ;
- des bourdonnements d'oreille ;
- des troubles de la vision ;
- des saignements de nez.
Un diagnostic précoce permet une prise en charge dans les meilleures conditions, pour traiter la maladie et éviter autant que possible des complications. En effet, en l’absence de soins, l'hypertension expose à plusieurs types de problèmes artériels graves, à savoir :
- un accident vasculaire cérébral (AVC ou « attaque ») ;
- un infarctus du myocarde ;
- une insuffisance cardiaque ;
- des hémorragies intracrâniennes ;
- des lésions des reins pouvant provoquer une insuffisance rénale ;
- des atteintes de la rétine, entraînant parfois la perte de la vue.
Dans plus de 95 % des cas, l'origine de l'hypertension n'est pas connue. Le traitement consiste alors à faire baisser la tension, sans s'attaquer aux causes. Dans les autres cas, la hausse de la tension est secondaire à une maladie (un mauvais fonctionnement des reins, des glandes surrénales ou de la thyroïde, par exemple).
En revanche, on connaît les facteurs d’aggravation de l'hypertension artérielle, à savoir :
- une trop grande consommation de sel ;
- le stress ;
- le tabac ;
- l'obésité ;
- la sédentarité.
La maladie apparaît aussi plus précocement chez les hommes. Les femmes en âge de procréer sont relativement préservées grâce aux effets de certaines hormones sexuelles, les œstrogènes. À la ménopause, la fréquence de l'hypertension chez les femmes rejoint celle des hommes.
Par ailleurs, l'excès de poids, l'obésité et le diabète de type 2 sont de plus en plus souvent présents chez les personnes souffrant d'hypertension artérielle. Ainsi :
- la maladie est deux fois plus fréquente chez les patients en surpoids ;
- on compte une fois et demi plus d'hypertendus chez les personnes âgées obèses que chez celles de poids normal ;
- dans une étude menée auprès de patients ayant un diabète de type 2, l'hypertension artérielle touchait un tiers des hommes et la moitié des femmes.
De plus, certains médicaments ou substances peuvent favoriser ou aggraver cette affection, ou encore déséquilibrer une hypertension traitée. À savoir, par exemple :
- les œstrogènes ;
- les vasoconstricteurs nasaux (pulvérisateurs pour déboucher le nez) ;
- les anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène, kétoprofène, etc.) ;
- les glucocorticoïdes (cortisone, dexaméthasone, etc.) ;
- l’alcool ;
- la réglisse ;
- les boissons anisées de type pastis.
Il est réalisé à l'aide d'un tensiomètre (brassard gonflable relié à un cadran ou à une colonne de verre contenant du mercure), qui permet de mesurer la pression artérielle. Celle-ci augmente notamment au cours d'un effort physique. C'est pourquoi la tension doit, idéalement, être prise sur un patient allongé depuis au moins 15 minutes.
L'hypertension est diagnostiquée avec certitude :
- si la pression artérielle dépasse 14 pour la pression systolique ou 9 pour la pression diastolique ;
- si cette valeur trop élevée est confirmée au cours de trois consultations successives, sur une période de trois à six mois, à raison de deux mesures par consultation. Ces précautions permettent de vérifier que la hausse de tension n’est pas un phénomène temporaire (dû au stress, par exemple).
Parce que la maladie est souvent silencieuse, la mesure de la tension est pratiquée régulièrement lors des visites chez le médecin. Lorsqu'une élévation modérée est observée chez un patient par ailleurs en bonne santé, il est recommandé de mesurer la pression artérielle hors du cabinet médical (chez soi ou chez son pharmacien, par exemple). Certaines personnes sont en effet sensibles à l'effet « blouse blanche ».
En cas d'hypertension avérée, le médecin recherche d'autres facteurs de risque de maladie cardiaque (ex. : antécédents familiaux, diabète, obésité, tabagisme, taux de cholestérol élevé).
Environ un quart des personnes traitées choisissent de s'équiper d'un appareil pour surveiller elles-mêmes leur pression artérielle. Toutefois, sachez que les tensiomètres homologués pour un usage à domicile ne fonctionnent pas exactement sur le même principe que ceux utilisés par les médecins. Aussi, si vous possédez chez vous un appareil pour prendre votre tension, pensez à le prendre lors de votre prochaine consultation. Vous pourrez ainsi comparer ses valeurs à celles observées par votre médecin.
L es mesures d'hygiène de vie et de diététique jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l'hypertension. Ainsi, la pratique régulière d'une activité physique, l'arrêt du tabac et certains choix alimentaires sont importants, pour éviter les complications et envisager d'alléger le traitement médicamenteux.
Le sel (sodium) contribue à provoquer l'hypertension, à un degré variable selon la sensibilité de chacun. Les personnes âgées, celles souffrant d'obésité ou de diabète de type 2 sont plus sensibles aux effets négatifs d'une alimentation trop salée. En outre, les patients souffrant d'insuffisance cardiaque doivent souvent suivre un régime contre l'hypertension artérielle très pauvre en sel. Ils peuvent en consommer au maximum 4 à 6 g par jour, voire moins de 4 g dans certains cas.
En Finlande, on a dénombré moitié moins de cas d'hypertension lorsque la consommation moyenne de sel a été réduite d'un tiers. Ce résultat a été obtenu grâce à des mesures réglementaires, telles que la substitution partielle du chlorure de sodium par du chlorure de potassium. En France, en revanche, la consommation moyenne de sel reste de 8 à 10 g par jour, bien au-dessus des 5 g recommandés. 10 à 20 % d'entre nous consomment même plus de 12 g par jour, soit deux fois et demi les quantités conseillées !
Le sel que nous ingérons est généralement apporté pour un tiers par le pain (une baguette parisienne contient 5 à 6 g de sel), les charcuteries, les fromages, le sel de table mais aussi les plats cuisinés. Aussi, pour réduire ou limiter votre consommation de sel :
- prenez garde aux plats préparés industriels et aux conserves ;
- consultez les étiquettes et partez à la chasse aux aliments riches en sodium (sel), sachant que 400 mg (0,4 g) de sodium correspondent à 1 g de sel ;
- salez la nourriture une seule fois, soit pendant la cuisson, soit dans votre assiette ;
- pour donner du goût, utilisez des herbes aromatiques, des épices ou du jus de citron, par exemple.
Pour prévenir les complications de l’hypertension, veillez aussi à équilibrer votre alimentation en appliquant les conseils suivants :
- mangez plus de fruits et de légumes frais. Ils sont riches en potassium, qui compense les effets nocifs du sodium. Privilégiez entre autres les bananes et le raisin. Vous pouvez aussi consommer des fruits séchés. Par ailleurs, préférez les produits laitiers demi-écrémés (riches en calcium, magnésium et potassium) ;
- buvez au moins un litre et demi d'eau chaque jour. Attention toutefois aux eaux minérales riches en sodium (plus de 200 mg/l), telles que Arcens, Arvie, Chateldon, Quézac, Vernière, Vichy Saint-Yorre ou Vichy Célestins ;
- limitez votre consommation de matières grasses d'origine animale et de caféine (cette substance pouvant augmenter la pression artérielle). Pour cela, essayez de ne pas prendre plus de trois boissons caféinées par jour (café, colas, cacao ou thé). Buvez aussi moins d'alcool. En effet, les boissons alcoolisées augmentent la pression sanguine et nuisent à l'efficacité des traitements contre l'hypertension. De plus, l'alcool est riche en calories. Aussi, consommez au maximum trois verres par jour si vous êtes un homme, et deux verres par jour si vous êtes une femme.
L'activité physique soutenue contribue à réduire la pression sanguine et aide à contrôler le stress. L'entraînement optimal pour garder la forme consiste à pratiquer un sport d'endurance (marche rapide, vélo, natation, etc.) pendant environ 45 minutes, trois fois par semaine.
Pour identifier le niveau d'intensité idéal, vous devez pouvoir continuer à parler pendant votre activité (ralentissez si vous êtes trop essoufflé pour cela). Toutefois, vous ne devez pas pouvoir chanter (accélérez si vous y parvenez). Un essoufflement exagéré, des palpitations ou une douleur inhabituelle (en particulier au niveau de la poitrine) doivent impérativement entraîner l'arrêt de l'exercice. Ils justifient aussi une consultation médicale.
Le tabac augmente la pression artérielle et endommage les vaisseaux sanguins. Lorsqu'on souffre d'hypertension, il est essentiel de cesser de fumer, même si cela demande plusieurs tentatives. Votre meilleur allié pour y parvenir est votre médecin.
Pour cela, dormez suffisamment et pratiquez un hobby, un sport ou une activité de relaxation (yoga, tai-chi, méditation, sophrologie, etc.) Prenez aussi le temps de vous détendre et de profiter de la vie.