La prise en charge de l'hyperthyroïdie a pour objectif de faire disparaître les symptômes et de prévenir les complications. Chez les personnes qui présentent des symptômes d'hyperthyroïdie, le traitement peut se faire avec des médicaments qui bloquent la synthèse des hormones thyroïdiennes (antithyroïdiens de synthèse) ou par des mesures définitives : neutralisation de la thyroïde par de l'iode radioactif ou ablation chirurgicale de cette glande (opération qui consiste à enlever tout ou partie de la thyroïde).
Chez les patients qui ne présentent pas de symptômes, mais chez qui la prise de sang révèle une hyperthyroïdie infraclinique, la décision de traiter dépend des cas. Si la personne est à risque de maladie cardiaque (pour d'autres raisons), un traitement peut être nécessaire pour éviter que l'hyperthyroïdie, même mineure, n'aggrave l'état cardiaque du patient. Le traitement visera alors soit à renforcer le coeur, soit à neutraliser les hormones thyroïdiennes en excès.
La maladie de Basedow peut être traitée par la prescription prolongée (de 12 à 18 mois) d'antithyroïdiens de synthèse . Néanmoins, des récidives se produisent dans la moitié des cas dans l'année qui suit la fin du traitement médicamenteux. Si la maladie de Basedow devient chronique (dans 15 % des cas), le médecin envisage alors la neutralisation ou l'ablation de la thyroïde. Si nécessaire, les problèmes des yeux liés à la maladie de Basedow font l'objet d'un suivi spécifique par un ophtalmologue.
Ces médicaments bloquent la production des hormones thyroïdiennes par la thyroïde. Ils permettent de contrôler efficacement l'hyperthyroïdie pendant une longue durée (par exemple lors de maladie de Basedow) ou en attendant un traitement chirurgical ou par iode radioactif. La dose prescrite est individuelle. Elle est fixée par le médecin en fonction du résultat des dosages sanguins de T3 et de T4. Le retour à un taux normal d'hormones thyroïdiennes n'est jamais immédiat : deux à quatre mois de traitement antithyroïdien peuvent être nécessaires.
Les antithyroïdiens de synthèse ont des effets indésirables qui touchent divers organes : démangeaisons, rougeurs cutanées, douleurs articulaires, fièvre ou baisse anormale des globules blancs (également appelée agranulocytose). Lors d'agranulocytose, le patient est plus exposé aux maladies infectieuses. Cet effet indésirable est rare (moins de 1 % des personnes en traitement) mais potentiellement dangereux.
Pour surveiller le traitement, le médecin prescrit des analyses de sang avant de débuter le traitement, toutes les semaines pendant les six premières semaines de traitement, puis de façon plus espacée mais régulière. De plus, le patient est informé qu'il doit cesser immédiatement son traitement en cas de fièvre, d'angine ou de tout autre signe d'infection. Dans ce cas, il doit rapidement consulter son médecin pour avis.
Lorsque le patient présente des nodules produisant de la T3/T4, un traitement médicamenteux est d'abord prescrit pour normaliser les taux d'hormones thyroïdiennes dans le sang. Ensuite, une intervention chirurgicale est pratiquée pour enlever tout ou partie de la thyroïde selon le nombre et la taille des nodules. Parfois, une neutralisation de la thyroïde par de l'iode radioactif est préférée (voir ci-dessous).
Lorsque une hyperthyroïdie apparaît pendant la grossesse, des complications peuvent survenir : retard de croissance du foetus, risque de fausse-couche spontanée ou accouchement prématuré. Le traitement par un antithyroïdien de synthèse (propylthiouracile, PTU) est possible, à la dose minimale pour obtenir un taux normal d'hormones thyroïdiennes dans le sang. Pendant toute la grossesse, le foetus est surveillé par échographie, à la recherche d'un éventuel goitre. Si le nouveau-né présente des signes d'hyperthyroïdie, celle-ci disparaît spontanément en quelques semaines.
Chez les femmes traitées par antithyroïdiens de synthèse, l'allaitement est déconseillé parce que ces médicaments peuvent passer dans le lait maternel.
En règle générale, les thyroïdites se résolvent d'elles-mêmes et le traitement consiste à soulager l'inflammation ou les symptômes cardiaques par des médicaments adaptés, tout en surveillant soigneusement l'évolution de la maladie.
Avant de prescrire un médicament contenant de l'amiodarone, le médecin fait systématiquement effectuer une prise de sang pour dépister une éventuelle hyperthyroïdie. Si celle-ci apparaît durant le traitement par amiodarone, ce traitement est interrompu et remplacé par une autre substance.
Pour traiter une hyperthyroïdie, il peut être nécessaire d'enlever une partie de la thyroïde (par exemple, l'un des deux lobes si celui-ci contient des nodules), voire la quasi-totalité de la thyroïde, ou la totalité. Dans ce cas, le patient devra, toute sa vie durant, prendre des hormones thyroïdiennes de synthèse. Cela peut paraître un fardeau lourd à porter, mais les hormones thyroïdiennes sont faciles à prendre, peu chères et permettent de compenser l'absence de thyroïde sans avoir d'effets indésirables.
Aujourd'hui, la chirurgie est plus rarement utilisée que l'iode radioactif (voir ci-dessous). Néanmoins, elle est particulièrement indiquée chez les femmes hyperthyroïdiennes qui souhaitent avoir des enfants (sans les soucis des antithyroïdiens de synthèse), ou chez les personnes qui présentent un goitre volumineux.
La prise d'hormones thyroïdiennes de synthèse n'empêche pas d'avoir des enfants : un suivi attentif des taux sanguins de TSH et d'hormones thyroïdiennes sera effectué avant, pendant et après la grossesse.
Le traitement de l'hyperthyroïdie par l'iode radioactif repose sur un principe simple : la thyroïde hyperactive a la propriété de capturer de fortes quantités d'iode. Si cet iode est radioactif au point de détruire les cellules qui le contiennent, son administration suffira à supprimer l'ensemble des cellules de la thyroïde qui produisent des hormones thyroïdiennes.
Le traitement par iode radioactif est pratiqué à l'hôpital, parfois associé à des antithyroïdiens de synthèse ou une ablation chirurgicale d'une partie de la thyroïde. Le patient prend une dose d'iode radioactif (I-131, plus puissant que l'iode I-123 utilisé pour le diagnostic) : la thyroïde en capture une partie et le reste est éliminé dans les urines. Dans les jours qui suivent, les cellules de la thyroïde qui contiennent l'iode radioactif meurent (ce qui libère de fortes quantités de T3/T4 et peut aggraver temporairement les symptômes de l'hyperthyroïdie). Petit à petit, l'iode radioactif est éliminé dans les urines et perd de sa radioactivité.
Le traitement par iode radioactif est contre-indiqué chez les femmes enceintes et chez celles qui allaitent. Les femmes en âge de procréer doivent effectuer un test de grossesse avant l'administration d'iode radioactif et utiliser un moyen de contraception efficace tout au long du traitement et pendant les mois qui suivent. Les hommes traités par l'iode radioactif devraient attendre au moins trois mois avant de procréer.
Comme dans le cas de la chirurgie, les patients traités de cette manière devront, toute leur vie durant, prendre des hormones thyroïdiennes de synthèse pour suppléer l'absence de production d'hormones naturelles par la thyroïde. Un retour à la normale est habituellement observé en quelques mois.
Faites-vous bien expliquer par votre médecin le mécanisme de la maladie pour mieux comprendre le traitement et son suivi.
- Sachez reconnaître les effets indésirables des antithyroïdiens de synthèse et faites-vous expliquer dans quelle situation il est nécessaire d'interrompre aussitôt le traitement (fièvre, angine ou tout signe d'infection).
- Si vous avez perdu du poids, compensez grâce à une alimentation riche en calories.
- Complétez vos apports en calcium : fromages, produits laitiers, eaux minérales riches en calcium, etc.
- Évitez les boissons caféinées (café, thé, maté, colas, chocolat, energy drinks) et les compléments alimentaires qui contiennent de la caféine (y compris celle issue du guarana).
Optez pour du sel sans iode ajouté (fleur de sel) et évitez de consommer des aliments ou des compléments alimentaires contenant des algues (qui sont habituellement riches en iode).