Aujourd’hui, on peut affiner un diagnostic (à partir de symptômes touchant la mémoire) à l’aide d’un prélèvement de liquide cérébrospinal (le liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière), mais ce prélèvement est difficile à faire, parfois douloureux, et il n’est pas imaginable de le pratiquer à grande échelle pour un éventuel dépistage, en l’absence de symptômes évocateurs d’une maladie d’Alzheimer.
Toutes les tentatives destinées à identifier un marqueur sanguin (une substance mesurable dans le sang qui indique une maladie d’Alzheimer) se sont soldées par un échec. Ces tentatives ont concerné divers types de substances : la protéine (béta-amyloïde ou ses précurseurs) qui forme les plaques typiques des cellules nerveuses atteintes par la maladie, celle (protéine tau) qui forme d’autres lésions présentes dans le cerveau des personnes malades, des phospholipides, les protéines produites par des gènes suspectés d’augmenter le risque d’Alzheimer, etc.
Malheureusement, à chaque tentative, la ou les substances mesurées ne prédisaient pas l’existence d’une maladie d’Alzheimer avec suffisamment de précision. D’autres tentatives intéressantes utilisaient des méthodes d’analyse (spectrographies particulières) qui ne sont pas généralisables dans la pratique médicale habituelle.
Récemment, une équipe française a étudié la présence d’une protéine, la béta-secrétase 1, dans le sang. Cette protéine est présente dans le liquide cérébrospinal des personnes atteintes d’Alzheimer et contribue à la formation des lésions typiques d’Alzheimer. Dans le sang, sa concentration est augmentée de 53 % chez les personnes qui souffrent de troubles cognitifs légers (qui peuvent annoncer un Alzheimer) et de 69 % chez les personnes qui souffrent d’Alzheimer avéré. Néanmoins, il est trop tôt pour dire si cette protéine est un bon marqueur sanguin prédictif de la maladie.
Une remarque : en l’absence de traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer, certains médecins se posent la question de l’intérêt d’un test qui pourrait prédire la survenue de cette maladie dans les années à venir. Comment réagiraient les personnes à qui le médecin annoncerait qu’elles développeront une maladie d’Alzheimer dans 5, 10 ou 15 ans, mais qu’on ne peut rien faire pour enrayer la maladie ?
Sources