Le traitement des lymphomes a pour objectif la guérison du patient, à défaut le contrôle de l'évolution de sa maladie, l'amélioration de sa qualité de vie et la prévention des complications. Il fait essentiellement appel à la chimiothérapie anticancéreuse, éventuellement associée à des thérapies ciblées (anticorps dirigés contre certaines protéines de la surface des cellules cancéreuses, indispensables à leur prolifération). Parfois, un traitement par radiothérapie (rayons ionisants) est également administré.
Les stratégies de traitement contre les lymphomes sont aussi nombreuses que les types de lymphomes et, pour chacun d'entre eux, cette stratégie est adaptée au stade d'évolution de la maladie. Comme pour les autres cancers, le traitement des lymphomes repose sur un ensemble de protocoles codifiés, qui sont aussi adaptés aux particularités du patient. Il est administré dans des centres de lutte contre le cancer accrédités par l'Institut national du cancer (INCa).
Parce que la maladie de Hodgkin se traite bien, les médecins choisissent le type de traitement en cherchant à produire le moins possible d'effets indésirables. Par exemple, la radiothérapie n'est pas systématique, en particulier chez les patientes de moins de 30 ans (chez lesquelles un traitement par radiothérapie augmente le risque de développer un cancer du sein ou du poumon, dans les années qui suivent). De plus, lorsqu'elle est prescrite, la radiothérapie de la maladie de Hodgkin utilise de petites quantités de rayons ionisants.
Les stades I, II et III de la maladie de Hodgkin sont habituellement traités par quatre cures de chimiothérapie, espacées de quatre semaines. Après la première ou la deuxième cure, les médecins évaluent la réponse au traitement du lymphome :
- Si elle est bonne, ils terminent la chimiothérapie et enchaînent avec deux à trois semaines de radiothérapie (sauf parfois pour les stades I, répondant particulièrement bien à la chimiothérapie).
- Si la réponse au traitement est insuffisante, une nouvelle chimiothérapie est administrée sans terminer la première, avec de nouvelles substances. À la fin de cette chimiothérapie, une radiothérapie est mise en place.
Le stade IV de la maladie de Hodgkin est habituellement traité par six cures de chimiothérapie espacées de quatre semaines. Si la réponse au traitement est insuffisante, une autre chimiothérapie peut être mise en place, ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques peut être pratiquée (voir ci-dessous). La radiothérapie n'est pas utilisée dans ce cas de figure.
Des essais cliniques sont aussi en cours pour évaluer l'usage des thérapies ciblées (anticorps) dans le traitement de la maladie de Hodgkin.
Parce que les lymphomes non hodgkiniens indolents sont d'évolution très lente, il arrive, dans 20 à 30 % des cas, que le médecin décide de ne pas mettre en place de traitement dans l'immédiat. Il opte alors pour une surveillance régulière du patient (scanner annuel, par exemple). C'est le cas lorsque le patient ne souffre pas de symptômes liés au lymphome, et en l'absence de ganglions particulièrement volumineux.
Si la mise en place d'un traitement s'avère nécessaire, celui-ci consiste en six à huit cures de chimiothérapie espacées de trois semaines. Le plus souvent, elles sont prescrites en association avec une thérapie ciblée (rituximab) ou, parfois, de l'interféron alpha (substance immunomodulatrice produite par certains globules blancs).
Parfois, ce traitement doit être complété par des séances de radio-immunothérapie ciblée. Un anticorps (ibritumomab tiuxetan) reconnaissant les cellules cancéreuses, et portant une molécule radioactive, est alors injecté. Cet anticorps se fixe sur les cellules cancéreuses, et délivre ainsi une forme de radiothérapie à l'échelle de la cellule.
Par ailleurs, lorsque le lymphome non hodgkinien indolent est très localisé (limité à quelques ganglions proches les uns des autres), il est parfois possible de le traiter par radiothérapie, sans recours à la chimiothérapie.
Les lymphomes non hodgkiniens agressifs sont traités dès le diagnostic. Le traitement consiste en six à huit cures de chimiothérapie, espacées de deux à trois semaines, le plus souvent en association avec une thérapie ciblée (rituximab). Si le lymphome ne répond pas suffisamment au traitement après les premières cures, une nouvelle chimiothérapie est mise en place sans attendre, avec de nouvelles substances.