Dans notre esprit, les maladies cardiovasculaires sont principalement des maladies masculines. Cette idée fausse a de multiples causes. Historiquement, les femmes fumaient moins et avaient une alimentation souvent plus équilibrée que les hommes. De plus, les hormones sexuelles (estrogènes et progestérone) semblaient diminuer le risque cardiovasculaire.
C’est aussi à la recherche que l’on doit cette mauvaise représentation du risque féminin : dans les années 1960, les grandes études sur les maladies cardiovasculaires enrôlaient principalement (voire uniquement) des hommes. Ainsi, les connaissances médicales croissantes sur les maladies cardiovasculaires des hommes ont éclipsé le risque féminin et les femmes ont bénéficié d’une fausse réputation de population naturellement protégée.
Malheureusement, si depuis 20 ans les femmes sont davantage à risque d’accident cardiovasculaire, les perceptions du risque féminin n’ont pas changé ce qui est à l’origine de nombreux retards de diagnostic et de traitement, avec pour conséquence le fait que 54 % des 147 000 accidents cardiaques mortels chaque année en France surviennent chez des femmes, contre 43 % chez les hommes.
Cette augmentation du risque cardiovasculaire depuis 20 ans est directement lié au mode de vie des femmes d'aujourd’hui et à l’exposition croissante aux facteurs de risque cardiovasculaire que sont le tabac, l’alcool, la sédentarité et le stress. Chez la femme, on estime qu’un infarctus sur deux est lié au tabagisme.