Depuis le 24 février 2022, le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine est dans tous les esprits. Les images de bombardements, de civils évacués et de quartiers ravagés font le tour des JT et des chaines d’infos.
Comment, alors que l’on subit soi-même ce climat anxiogène, parler le plus sereinement possible de la guerre à ses enfants ?
Selon le psychiatre spécialiste des écrans Serge Tisseron, interrogé dans l’émission La Maison des Maternelles [4], l’idéal est d’engager le dialogue lors d’un moment tranquille, au diner par exemple.
Il est conseillé de demander à l’enfant ce qu’il a vu ou entendu et ce qu’il pense de la situation pour pouvoir, ensuite, le rassurer sur l’interprétation qu’il s’est faite du conflit. Vous pouvez lui montrer où se trouve l’Ukraine sur un globe ou une mappemonde pour qu’il se rende compte où l’évènement se situe par rapport à la France.
Quelles recommandations spécifiques, en fonction des âges ?
Pour les très jeunes enfants, avant 3 ans, il est important de leur expliquer - sans rentrer dans les détails - que l’on est inquiet, mais que cela n’a rien à voir avec eux, que ce n’est pas leur faute.
Pour les enfants plus âgés, à partir de 4-5 ans, il vaut mieux éviter de parler de « méchants » et de « gentils », mais plutôt essayer de leur expliquer le contexte. Vous pouvez aussi insister sur l’entraide et la solidarité internationales ainsi que sur l’importance des valeurs démocratiques, pour donner du relief à la situation et faire ressortir des notions positives et encourageantes.
Pour ce qui est des images de guerre à la télévision, par exemple, il est fortement déconseillé d’y exposer des enfants de moins de 9 ou 10 ans. À partir de 9 ans, le mieux est de leur laisser le choix de regarder le JT ou les chaines d’infos et de ne surtout pas les laisser seuls devant l’écran.