Permis à 17 ans : le bilan positif 1 an après sa mise en place

Un an après l’entrée en vigueur du permis de conduire à 17 ans, le passage du permis B chez les jeunes de 17 ans a bondi de +124% entre janvier et juillet 2024. Un bilan positif pour cette initiative ?

Permis à 17 ans : le bilan positif 1 an après sa mise en place

Un an après l’entrée en vigueur du permis de conduire à 17 ans, le passage du permis B chez les jeunes de 17 ans a bondi de +124% entre janvier et juillet 2024. Un bilan positif pour cette initiative ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, l’âge légal pour obtenir le permis de conduire en France a été abaissé à 17 ans, une mesure visant à favoriser l’autonomie et l’accès à l’emploi des jeunes, notamment en zones rurales.

Parmi les inquiétudes suscitées par cette mesure ? Manque d’expérience, conduite à risque, téléphone au volant… L’arrivée de conducteurs encore plus jeunes sur la route soulève des questions de sécurité routière. Permis à 17 ans : des chiffres positifs, mais restons tous vigilants !

>> Consultez notre article sur les distracteurs au volant

Permis à 17 ans : une augmentation notable des inscriptions un an après son entrée en vigueur

L’abaissement de l’âge légal a entraîné une hausse significative des inscriptions au permis de conduire. Selon les données officielles, entre janvier et septembre 2024, 448 023 inscriptions ont été enregistrées, contre 361 601 durant la même période en 2023, soit une augmentation de 24 % [1].

Cette tendance se reflète également au sein du Groupe d’auto-écoles ECF, qui rapporte par exemple une augmentation de 65 % des inscriptions pour les 17 ans [2].

Un taux de réussite au permis encourageant chez les jeunes conducteurs

Les jeunes de 17 ans affichent un taux de réussite à l’examen du permis de conduire supérieur à la moyenne nationale : 73,2 % pour les 17 ans, contre environ 58,2 % pour l’ensemble des candidats de janvier à septembre 2024 [1]. Cette performance peut s’expliquer par une motivation accrue des jeunes conducteurs et une préparation plus rigoureuse.

>> Envie d’aller plus loin ? Lire notre article sur les manquements de certains conducteurs : permis, assurance…

Conduite accompagnée en recul chez les 16-18 ans : point noir pour la sécurité des jeunes conducteurs

Les inscriptions à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC ou conduite accompagnée) enregistrent quant à elles une baisse de -26% chez les jeunes de 16 ans. En revanche, les très jeunes conducteurs de 15 ans s’y sont davantage inscrits +12%.

On note le schéma vertueux de ce mode d’apprentissage : le taux de réussite au permis est supérieur de 19 points par rapport au taux de réussite hors AAC.

Autre point positif : l’attrait des très jeunes pour la conduite accompagnée pourrait avoir des répercussions favorables sur l’accidentalité des jeunes conducteurs. En effet, ceux qui suivent ce dispositif acquièrent deux à trois années d’expérience supplémentaires sur la route, ce qui favorise une conduite plus prudente et sécurisée.

Les défis de la sécurité routière pour les jeunes conducteurs

Malgré ces résultats encourageants, l’intégration de conducteurs plus jeunes sur les routes pose des défis en matière de sécurité routière.

La vitesse excessive est l’une des principales causes d’accidents mortels chez les jeunes conducteurs en raison de facteurs tels que l’inexpérience, l’utilisation du smartphone au volant, et la consommation d’alcool ou de stupéfiants.

En France, les 18-24 ans représentent 17 % des victimes d’accidents de la route, bien qu’ils ne constituent que 9 % de la population. En 2023, 116 adolescents de 14 à 17 ans sont décédés sur les routes, un bilan en hausse par rapport aux années précédentes. [3]

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Trois recommandations à l’attention des jeunes conducteurs pour rouler en toute sécurité

1- Permis à 17 ans : respecter les limitations de vitesse

Restons vigilants ! 39% des jeunes reconnaissent qu’ils leur arrivent de dépasser les limitations de vitesse contre 27% pour l’ensemble la population [4].

Rouler trop vite réduit le champ de vision, limite l’anticipation des dangers et augmente le risque de perte de contrôle, surtout en virage ou sur sol mouillé. C’est pourquoi, durant trois ans après l’obtention du permis (deux ans pour la conduite accompagnée), un jeune conducteur doit respecter des limitations spécifiques : 110 km/h sur autoroute, 100 km/h sur routes à chaussées séparées et 80 km/h sur les autres routes.

2 - Permis à 17 ans : ne pas conduire sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants

Même en faible quantité, l’alcool et les stupéfiants ont un effet immédiat sur le cerveau : ils réduisent le champ de vision, ralentissent les réflexes et altèrent la coordination des mouvements. Pour limiter ces risques, le taux d’alcool autorisé pour un jeune conducteur est fixé à 0,2 g/l, pour la drogue, c’est zéro tolérance, en toutes circonstances.

Avant de sortir, pensez à désigner votre Sam, celui ou celle qui s’engage à rester sobre et à assurer le retour en toute sécurité.

>> Pour aller plus loin sur les dangers de l’alcool au volant, lire notre article sur le sujet

3- Permis à 17 ans : au volant, le téléphone doit rester hors d’usage

38% des 18-25 ans admettent envoyer des SMS en conduisant, or le risque d’accident est multiplié par 3 lorsqu’on téléphone au volant et par 23 lorsqu’on écrit un SMS ! [4].

Utiliser son téléphone en conduisant détourne inévitablement l’attention, augmentant ainsi le danger sur la route. En voiture, pour éviter toute distraction, mettez vous en mode « ne pas déranger ».

Le stage de sensibilisation post-permis pour réduire sa période probatoire

Le saviez-vous ? Près d’un quart des accidents impliquent un conducteur novice ayant moins de deux ans de permis [5].

Pour réduire l’accidentalité des conducteurs novices, le permis probatoire a été instauré en 2004 afin d’encourager la responsabilisation des jeunes conducteurs et de les aider à adopter une conduite plus sûre.

Un stage postpermis, d’une journée et réalisé entre 6 et 12 mois après l’obtention du permis, permet de limiter le risque de surconfiance à mesure que le jeune conducteur gagne en assurance. Il offre une réduction de la période probatoire à 2 ans au lieu de 3 ans pour les formations classiques, et de 1,5 an au lieu de 2 ans pour ceux ayant suivi la conduite accompagnée, à condition de ne commettre aucune infraction entraînant une perte de points.

Et puisque l’abaissement de l’âge légal du permis de conduire à 17 ans a pour but principal de favoriser l’accès à l’emploi des jeunes, il est temps de sensibiliser les jeunes conducteurs aux risques routiers professionnels : découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet avec AXA Prévention

Sources