Favoriser l’autonomie et l’accès à l’emploi des plus jeunes, notamment en zone rurale : tels sont les arguments avancés par le gouvernement pour abaisser l’âge d’obtention du permis B à 17 ans. Quelles sont les conditions et les étapes relatives à cette nouvelle disposition ? Qu’en est-il de la conduite accompagnée ? AXA Prévention fait le point…
Inchangé depuis plus d’un siècle (1922), l’âge légal d’obtention du permis de conduire vient d’être abaissé par le gouvernement. Depuis le 1er janvier 2024, le permis B est désormais accessible à partir de l’âge de 17 ans.
Le saviez-vous ?
Avec plus d’un million de candidats enregistrés chaque année, il s’agit de l’examen le plus suivi dans l’hexagone. En 2022, près d’un tiers des lauréats étaient âgés de 18 ans [1].
Annoncé en juin 2023 par l’ancienne première ministre Élisabeth Borne, ce nouvel âge légal a pour but de favoriser l’autonomie des plus jeunes et de leur faciliter l’accès à l’emploi. À en croire la pyramide des âges de l’Insee, la mesure concerne potentiellement plus de 860 000 jeunes qui célébreront leur dix-septième anniversaire en 2024 [2]. En tout état de cause, celles et ceux qui vivent dans des zones rurales ou périurbaines très peu desservies par les transports en commun sont plus particulièrement concernés.
Cette disposition a été entérinée par un décret publié au Journal Officiel le 21 décembre 2023 [3].
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Vous avez 17 ans révolus ? Vous pouvez passer votre permis de conduire dès maintenant, à condition de réunir deux conditions [4] :
- Être titulaire de l’examen du code de la route, également appelée « épreuve théorique générale » (ETG). En France, l’ETG est accessible dès l’âge de 16 ans (ou dès 15 ans dans le cadre de la conduite accompagnée) ;
- Avoir effectué vos heures de conduite (20 h minimum, ou 13 h dans le cadre du permis boîte automatique) auprès d’un moniteur d’auto-école.
Si c’est le cas, vous pouvez vous présenter à l’épreuve pratique avec un inspecteur du permis de conduire. Une fois obtenu, le permis est quant à lui toujours probatoire pour une durée de trois ans (deux ans dans le cade de la conduite accompagnée).
Durant cette période, le jeune conducteur a des obligations spécifiques à respecter : vitesse limitée à 110 km/h sur autoroute au lieu de 130 km/h, capital initial de 6 points au lieu de 12…
Dans les faits, il était déjà possible de passer son permis B à l’âge de 17 ans dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), plus connu sous le nom de « conduite accompagnée ».
Ce dispositif accessible dès l’âge de 15 ans permet en effet d’obtenir le fameux sésame avant l’heure, mais il fallait tout de même attendre d’avoir 18 ans pour conduire seul [5].
Cette condition est désormais caduque et toute personne âgée de 17 ans ayant obtenu son permis dans le cadre de la conduite accompagnée peut prendre le volant sans la présence de ses accompagnateurs depuis le 1er janvier 2024.
Le saviez vous ?
Les jeunes ayant bénéficié du dispositif de conduite accompagnée ont beaucoup plus de chance d’obtenir leur permis B du premier coup que les autres candidats : près de 75% pour la conduite accompagnée, contre près de 57% pour le parcours classique [6].
À l’instar des permis A1 (motos légères jusqu’à 125 cm3), AM (cyclomoteurs de moins de 50 cm3) ou B1 (quads et voiturettes), le conducteur mineur engage sa responsabilité pénale s’il commet une infraction.
En matière de responsabilité civile, en revanche, ce sont les personnes civilement responsables (généralement les parents) du conducteur mineur qui devront légalement assumer les conséquences des dégâts causés par ce dernier.
>>Sécurité routière : découvrez les chiffres clés du Baromètre 2023 d’AXA Prévention
Pouvoir passer son permis de conduire à 17 ans, c’est bien, mais pouvoir le financer, c’est encore mieux ! Il existe pour cela une aide nationale destinée aux 15-25 ans : « Le permis à 1 € par jour ».
Il s’agit d’un prêt exclusivement dédié au financement de votre formation au permis de conduire (B, A1 ou A2) allant de 600 à 1200 €, dont les intérêts sont pris en charge par l’État. Les mensualités de remboursement n’excèdent pas 30€, d’où son nom.
N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre commune ou de votre mission locale : des aides sont disponibles dans certaines municipalités, voire départements ou régions !
