99% de la population mondiale est exposée à des taux de pollution de l'air supérieurs aux seuils recommandés par l'OMS. [1] Principalement due à l'activité humaine, et aggravée par le climat, cette pollution peut s'accumuler et générer des pics. Comment ces épisodes de pollution de l'air affectent la santé et quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour s'en protéger ?

Un pic de pollution de l'air est un épisode durant lequel le seuil règlementaire d'information ou d'alerte est dépassé, pour un ou plusieurs de ces quatre polluants : les particules de taille inférieure à 10 micromètres, l'ozone, le dioxyde d'azote et le dioxyde de souffre. [2]

En cause : l'augmentation de la pollution liée à l'activité humaine à certaines saisons (chauffage, transport, épandage aérien), les polluants secondaires, et les conditions climatiques favorisant la dispersion et l'accumulation de la pollution (faible vent, chaleur, etc.)

Lorsqu'un pic de pollution survient, la loi prévoit la diffusion de messages sanitaires, pour inviter la population à protéger sa santé, en particulier les personnes vulnérables. [3]

Les effets des pics de pollution de l'air sur la santé dépendent de nombreux facteurs [4] :

• la nature du pic de pollution (polluant, taille des particules, etc.) ;
• la durée d'exposition et la quantité inhalée ;
• la personne (âge, état de santé, tabagisme, etc.)

La pollution de l'air peut ainsi générer, lors d'un pic, des complications variables allant du simple mal de tête aux difficultés respiratoires, d'une réaction allergique à des troubles cardiaques. [4] Dans le doute, en cas de gêne respiratoire ou cardiaque lors d'un pic de pollution, il ne faut pas hésiter à contacter un médecin. [2]

Toutefois, la pollution de l'air la plus dangereuse pour la santé n'est pas forcément la plus visible ! L'exposition quotidienne est en réalité plus dangereuse qu'un pic de pollution. [4] Il est donc utile de se renseigner sur la qualité de l'air près de chez soi, pour adopter les bons gestes au quotidien, même en dehors des pics de pollution.

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Les bonnes pratiques à adopter pour protéger sa santé diffèrent en fonction du type de polluant et des personnes concernées (vulnérables ou non).

Dans tous les cas, il est recommandé d'éviter les activités physiques et sportives intenses, qui peuvent générer un essoufflement. [5] Bien que cela puisse sembler contradictoire, il faut continuer à aérer et ventiler son logement deux fois par jour, tôt le matin en hiver ou la nuit en été, afin d'évacuer la pollution intérieure. [6]

En cas d'exposition aux particules, dioxyde d'azote ou dioxyde de souffre, il convient d'éviter les sorties proches des routes aux heures de pointe. Pour un pic de pollution à l'ozone, les sorties devraient être privilégiées avant 11h le matin ou après 20h le soir, en dehors des moments de forte chaleur. [6]

En cas de pic de pollution, les plus vulnérables sont les femmes enceintes, les bébés, les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé d'ordre cardiaque ou respiratoire. D'autres pathologies peuvent augmenter la sensibilité à la pollution de l'air : c'est le cas par exemple du diabète ou de l'immunodépression. [2]

Certains gestes peuvent aider ces personnes à mieux passer les pics de pollution.

Par exemple, les bébés devraient être portés plutôt que transportés en poussette, afin de les surélever par rapport à la route. [7, 8]

Pour les personnes âgées, une surveillance accrue est à prévoir, et des sorties plus courtes peuvent diminuer les risques. [9]

Outre des mesures de protection individuelle, certains gestes peuvent éviter d'aggraver le niveau de pollution de l'air.

À la maison, il est recommandé d'éviter les irritants comme les produits chimiques ou les solvants. [4] Un pic de pollution n'est pas non plus le bon moment pour utiliser un chauffage au bois ou non performant. [6]

Dans la rue, des mesures de restriction de la circulation peuvent être mises en place, sur la base du certificat Crit'Air. Il est utile de se renseigner avant de prendre le volant, pour éviter toute amende, et contribuer à protéger la santé de tous ! [10]

˃˃ Lire nos conseils pour réduire la pollution liée à ses déplacements.

[1] Organisation mondiale de la santé, https://www.who.int/fr/health-topics/air-pollution#tab=tab_1

[2] Ministère de la Santé, 10 octobre 2022, https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/qualite-de-l-air-exterieur-10984/article/recommandations-en-cas-d-episode-de-pollution

[3] Arrêté du 13 mars 2018 modifiant l'arrêté du 20 août 2014 relatif aux recommandations sanitaires en vue de prévenir les effets de la pollution de l'air sur la santé, pris en application de l'article R. 221-4 du code de l'environnement, https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000036735996?init=true&page=1&query=article+R.221-4+du+code+de+l%E2%80%99environnement&searchField=ALL&tab_selection=all

[4] Ministère de la Santé, https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/pollution_generale.pdf

[5] Ademe, https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/vacances-loisirs/sport/peut-faire-sport-lors-dun-pic-pollution

[6] Ademe, https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/sante/que-faire-lors-pic-pollution?amp%3Butm_source=Connect&amp%3Butm_medium=email

[7] Ademe, https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/sante/comment-proteger-bebe-lors-dun-pic-pollution

[8] Ministère de la Santé, https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/pollution_enfants.pdf

[9] Ministère de la Santé, https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/pollution_age.pdf

[10] Service public, https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10332