La prééclampsie est une maladie liée à la grossesse (ou « gravidique »), dont elle représente une complication sérieuse. En effet, elle met en danger la vie de la mère et du fœtus. Autrefois appelée « toxémie gravidique », elle est due à une malformation des vaisseaux sanguins du placenta. Cette pathologie se caractérise par la présence, chez la femme enceinte :
- d'une hypertension artérielle accompagnée d'œdèmes (gonflements) ;
- d'une perte de protéines dans les urines.
De plus, du fait de ces anomalies placentaires :
- le fœtus ne reçoit pas suffisamment de nutriments et d'oxygène, et développe un retard de croissance ;
- la mère peut souffrir de troubles de la coagulation sanguine, ainsi que de lésions au niveau des vaisseaux des reins, du foie et du cerveau (parce que le placenta n'est pas assez oxygéné).
La prééclampsie survient généralement pendant la seconde moitié de la grossesse, à partir de 20 semaines d'aménorrhée (depuis les dernières règles). Son nom provient du fait qu'elle peut conduire à une crise d'éclampsie, phénomène grave se traduisant par des convulsions (comme une crise d'épilepsie). D'autres complications graves se déclarent aussi parfois, et justifient l'hospitalisation de la patiente jusqu'à la naissance du bébé.
Cette affection cesse avec l’accouchement et l'expulsion du placenta. Tous les traitements médicaux mis en œuvre servent à prolonger la grossesse jusqu'à un terme compatible avec la survie du fœtus. Après la naissance de l’enfant, les symptômes s'estompent en quelques jours.
Elle se caractérise par une tension artérielle supérieure à 14/9, qui survient après 20 semaines d'aménorrhée chez une femme n'ayant jamais eu d'hypertension par le passé. Comme la prééclampsie, elle est causée par un défaut des vaisseaux sanguins du placenta. En revanche, elle n’engendre pas (ou peu) de pertes de protéines dans les urines. Sa présence ne suffit donc pas pour poser le diagnostic de prééclampsie. Néanmoins, les femmes enceintes hypertendues doivent être soumises à une surveillance régulière, pour s'assurer que leur maladie n'évolue pas vers une prééclampsie.
L'hypertension artérielle de la femme enceinte est relativement courante : elle concerne plus ou moins 10 % des grossesses. Parmi les femmes touchées, environ 10 % souffrent d'hypertension chronique pré-existante. Chez les autres, l’apparition de la maladie est liée au fait d’être enceinte. Dans tous les cas, cette affection est susceptible de déboucher sur une prééclampsie, qui concerne environ 3 % des grossesses. Quant à la crise d'éclampsie, elle reste rare (moins d’1 % des cas de prééclampsie).