L’essor des mobilités actives, avec en figure de proue la bicyclette, s’accompagne d’un phénomène hélas proportionnel à la hausse de ces pratiques : le vol de vélo. Le ministère de l’Intérieur estime qu’environ 300 000 ménages en sont victimes chaque année. Ce qui représente plus d’un vélo disparu toutes les deux minutes dans l’Hexagone…
Et seule une infime partie des victimes de ces larcins remettent la main sur leur bien. Ces actes de délinquance, opportunistes ou organisés, constituent un frein important au développement de l’activité cycliste, et donc à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport.
Le vol a un double effet, néfaste sur le comportement du cycliste :
- 8 % des victimes délaissent l’usage du vélo,
- d’autres se rééquipent d’une monture de seconde main sans grande valeur, pour en diminuer l’attrait ou minimiser l’impact financier en cas de vol, au détriment de leur sécurité.
Il parait utopique de rendre un deux-roues inviolable. Une personne mal intentionnée qui dispose de temps et d’outils réussira toujours à libérer un vélo de son ou ses antivols.
Mais il est possible de bien le protéger avec un but précis en tête, dissuader les voleurs de s’attaquer au vôtre…
- Pour minimiser les risques, arrimez votre vélo à un objet fixe, comme un poteau de signalisation, une barrière, un feu tricolore dans un endroit éclairé, où il y a du passage.
- Passez l’antivol à travers le cadre et non autour des roues, qui pourraient être démontées.
- Vérifiez la solidité du mobilier urbain, qui doit être fermement ancré au sol et au moins aussi épais que votre antivol, car les malfaiteurs peuvent découper l’attache si cette dernière parait moins résistante que l’antivol.
Passons maintenant en revue les différents moyens de sécuriser son vélo.
- Un câble antivol coûte à peine quelques euros. C’est la solution la plus économique, mais aussi la plus vulnérable. Une simple pince coupante, ou une pince coupe-boulon pour les versions les plus épaisses, viendront à bout d’un câble en une poignée de secondes. À proscrire donc, ou à utiliser pour des stationnements de très courte durée.
- Une chaine peut offrir une bonne résistance, mais vous devrez prendre en compte son poids : au moins 3 kg pour des maillons suffisamment solides. Une grande pince coupe-boulon, voire une meuleuse, seront nécessaires pour la découper et s’emparer de votre monture.
- L’antivol pliant, constitué de segments métalliques. Il est pratique, car compact une fois replié, mais comporte un point faible : généralement, une perceuse sans fil vient sans peine à bout des goupilles de raccordement entre les maillons.
- Un cadenas en « U » : il fait figure de champion des antivols. À condition, là aussi, de choisir une version massive : partez sur un diamètre de 12 mm minimum pour que votre U ne cède pas trop rapidement sous le disque d’une meuleuse. Il existe des modèles à double verrouillage. Un voleur devra effectuer deux découpes avant de libérer le vélo, et y passera donc deux fois plus de temps.
On n’y pense pas toujours, mais les éléments détachables de votre vélo (comme la selle, les roues, le siège enfant, etc.) peuvent aussi susciter des convoitises : étudiez les différentes possibilités de sécurisation, auprès de vendeurs experts ou dans n’importe quel atelier dédié aux cycles.
Pour les lampes et la sonnette, vous pouvez utiliser des serflex. Bien que relativement précaires, ces solutions ont encore une fois un but dissuasif, particulièrement auprès des voleurs opportunistes.
Attention également au crochetage. Les antivols les plus solides sont parfois vulnérables au niveau de la serrure. Pour vous guider, la FUB (fédération des usagers de bicyclette) teste tous les antivols du marché.
Enfin, on ne saurait que trop vous conseiller de bien anticiper : prenez votre vélo en photos sous toutes les coutures, notamment ses signes distinctifs, et intégrez-y une puce GPS qui vous permettra de tracer l’itinéraire du voleur, le cas échéant. Les vendeurs spécialisés sauront vous orienter.
Le marquage Bicycode est obligatoire sur les vélos neufs et d’occasion commercialisés depuis le 1er janvier 2021. Si votre achat est antérieur à cette date, la gravure d’un numéro référencé est vivement recommandée pour tous les cycles, car elle rend la revente en France beaucoup plus complexe.
De plus, quand un vélo est retrouvé, il suffit d’entrer le bicycode dans la base de données pour remonter jusqu’à son propriétaire. Intéressant, sachant que seuls 7 % des vélos dérobés puis récupérés sont rendus à leur détenteur.
Si malgré votre vigilance, les voleurs sont parvenus à leurs fins... Tout n’est pas perdu ! Avec de la méthode et, il est vrai, un peu de chance, vous pouvez retrouver votre vélo. Voici les démarches à suivre :
- Faites une déclaration de vol. C’est la première chose à faire. La procédure est simplifiée avec la préplainte en ligne à remplir avant de vous rendre au commissariat ou à la gendarmerie.
- Vérifiez votre contrat d’assurance habitation si le vol a eu lieu à votre domicile. Ne négligez pas non plus votre responsabilité civile. Une clause « vol de vélo » peut se trouver dans la garantie loisirs.
- Diffusez le vol sur les réseaux sociaux, sans toutefois dévoiler d’informations confidentielles sur la localisation de votre domicile, par exemple. Il existe une véritable solidarité entre cyclistes, et un message posté sur des groupes de victimes de vol de vélo peut aboutir à une localisation de votre bien.
- Effectuez une veille sur les sites de revente en ligne. Épluchez les annonces sur Facebook Marketplace ou Leboncoin : ce sont les lieux de revente les plus prisés des recéleurs.
Si, par bonheur, vous découvrez votre vélo, n’agissez pas seul. Contactez à ce moment-là un service de police avec la référence de votre déclaration de vol, et l’on vous indiquera la marche à suivre pour remettre la main sur votre bien...