L’alimentation est l’un des postes d’émission de gaz à effet de serre les plus importants des individus et des familles, avec le transport et le logement. Fort heureusement, il est possible de réduire assez facilement son empreinte carbone en modifiant ses habitudes alimentaires. Suivez le guide !
La part de l’alimentation dans le réchauffement climatique est considérable. Sur une moyenne annuelle de 10 tonnes équivalent CO2 émises par chaque Français, 2,8 tonnes sont issues de nos habitudes alimentaires.
La grande majorité des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par la nourriture proviennent de deux facteurs principaux, à savoir :
- la culture des aliments, qui dégage des quantités importantes de protoxyde d’azote dans l’atmosphère ; un GES très puissant issu de l’utilisation d’engrais azotés ;
- la déforestation, causée par l’emprise au sol des différentes cultures.
Le terme « équivalent CO2 » est une simplification regroupant l’ensemble des gaz à effet de serre naturels et industriels. L’idée étant d’avoir un indicateur unique, pour calculer l’empreinte carbone…
Dans le top 5 des aliments qui affichent l’empreinte carbone la plus élevée, la viande rouge arrive très largement en tête. Avec 60kg équivalent CO2 par kg de viande, les bovins sont à l’origine de 41% des émissions de GES dues à l’élevage de bétail dans le monde (74% si l’on prend en compte la production laitière) [1].
Viennent ensuite les aliments listés ci-après (en kg équivalent CO2 pour un kg de produit) :
- la viande d’agneau (24 kg équivalent CO2) ;
- le fromage (21 kg équivalent CO2) ;
- le chocolat (19 kg équivalent CO2) ;
- le café (17 kg équivalent CO2).
À titre d’exemple, les viandes de porc et de volaille arrivent loin derrière avec respectivement 7 et 6 kg équivalent CO2.
Différents éléments entrent en compte dans l’empreinte carbone de la viande, comme la production et la transformation des céréales destinées à l’alimentation du bétail, la fermentation entérique (le méthane dégagé par les bêtes lors de la digestion), le stockage du fumier, le transport du produit fini, ainsi qu’une importante consommation d’eau à toutes les étapes de production.
Vous l’aurez compris, l’une des premières décisions à prendre pour réduire votre empreinte carbone liée à l’alimentation est de diminuer votre consommation de viande rouge. Sur une année, en manger quotidiennement revient à émettre 2,6 tonnes équivalent CO2.
Passer d’un steak (de viande bovine) par jour, soit 150 grammes environ, à un par semaine permet de réduire de 15% son impact environnemental. Avec une empreinte 10 fois moins élevée, la volaille et le porc peuvent tout à fait se substituer à la viande bovine, ainsi que les légumineuses, pour ceux qui souhaitent se passer de viande.
Autre exemple : prendre l’habitude de manger des produits de saison permet de maîtriser efficacement son empreinte carbone. Lorsque cela est possible, vous pouvez aussi privilégier les circuits courts en consommant des produits cultivés localement. À condition de bien respecter la saisonnalité, pour ne pas consommer de produits « globe-trotteurs ».
Pour s’y retrouver, l’ADEME (Agence de la transition écologique) a mis au point un outil en ligne, accessible ici, pour vous aider à choisir vos produits de saison.
En matière de santé publique, l’Assurance Maladie recommande de réduire sa consommation de viande (hors volaille) à 500 grammes par semaine, afin de limiter les risques d’obésité, de maladies cardio-vasculaires ou encore de cancers aérodigestifs.
Sur l’ensemble de vos courses alimentaires, le choix des produits a aussi un impact. Les aliments achetés bruts, et pas ou peu emballés, sont souvent bien plus vertueux que les produits transformés et conditionnés.
L’énergie mobilisée pour leur réfrigération pendant le transport et leur transformation peut en effet être très importante. De la même manière, la quantité de matière première et d’énergie utilisées pour la fabrication des emballages a un impact environnemental négatif.
Au niveau domestique, le bon usage de votre réfrigérateur permet aussi de minimiser la consommation d’énergie et de favoriser la conservation des aliments. L’ADEME propose un mini-guide pratique pour un meilleur usage du réfrigérateur :
Près de 10% des émissions de GES liées à l’alimentation dans le monde sont dues aux pertes et au gaspillage. Depuis sa cuisine, chacun peut agir contre le gaspillage alimentaire en respectant quelques règles élémentaires, à savoir :
- distinguer la Date Limite de Consommation (DLC) et la Date de Durabilité Minimale (DDM) indiquée sur les produits ;
- anticiper ses menus et vérifier ses stocks de denrées alimentaires avant de faire les courses ;
- éviter d’acheter en trop grandes quantités.
En France, le gaspillage alimentaire représentait, en 2016, 10 millions de tonnes de produits [2]. Un chiffre considérable au regard des enjeux environnementaux qui s’annoncent.
Face à ce constat accablant, le gouvernement a pris l’engagement, d’ici 2025, de réduire le gaspillage de 50% (par rapport à son niveau de 2015) dans la restauration collective et la distribution alimentaire ; et d’ici 2030 dans la consommation, la production, la transformation des produits ainsi que dans la restauration commerciale [2].
Pour aller plus loin et réduire votre empreinte carbone de façon globale, téléchargez ici le Guide Climat d’AXA Prévention. Il rassemble toutes les informations dont vous avez besoin pour passer à l’action, à votre échelle, face au réchauffement climatique !
[2] https://agriculture.gouv.fr/la-france-veut-reduire-le-gaspillage-alimentaire-de-50-dici-2025
Consultez aussi notre bibliographie dédiée aux questions environnementales :
https://www.axaprevention.fr/fr/article/rechauffement-climatique-bibliographie