Le pH, c’est la mesure de l’acidité. Au dessous de 7, c’est acide. Au dessus, c’est basique ou alcalin. Dans notre corps, le pH hors des cellules fluctue entre 7,38 et 7,42 au repos, donc légèrement alcalin (il est proche de 7 à l’intérieur des cellules).
Pour nous assurer que notre pH se situe toujours autour de 7,4, nous disposons de trois systèmes de régulation :
- des substances dites « tampons » comme les bicarbonates, les protéines, les phosphates, etc. dans le sang et les cellules ;
- la ventilation respiratoire (respirer plus vite et plus profondément élimine davantage de dioxyde de carbone et augmente le pH sanguin) ;
- les reins, qui modifient la nature et la quantité des ions éliminés dans les urines pour rétablir l’équilibre du pH.
- Ces trois systèmes assurent l’équilibre acido-basique de notre corps.
La capacité d’un aliment à influer sur le pH du corps n’est pas liée à son acidité propre. Par exemple, un jus d’orange, franchement acide, tend à alcaliser l’organisme.
Pour faire simple, les aliments dits « alcalinisants » sont les fruits et les légumes (plus ou moins intensément selon l’aliment), mais aussi les pommes de terre, les vins, les boissons gazeuses non alcoolisées, etc. Les aliments dits « acidifiants » sont les viandes, les fromages, les jaunes d’œuf, le poisson, la bière, certaines céréales (riz brun, avoine), etc.
Les aliments ont effectivement une action sur le pH de notre corps. Mais, comme indiqué plus haut, nous possédons plusieurs systèmes destinés à réguler notre pH quels que soient les aliments que nous mangeons. Ainsi, après avoir bu un grand verre de jus d’oranges, notre pH augmente de manière transitoire mais il est rapidement ramené à la normale. Dans nos urines, les substances présentes témoignent de ce rééquilibrage (dans le cas du jus d’oranges, elles sont plus alcalines).
Le régime alcalin invite à privilégier les aliments dits « alcalins » ou ceux dites « neutres » (c’est-à-dire la plupart des céréales complètes, les huiles végétales, les laits fermentés, etc.), au détriment des aliments dits « acidifiants ». Ces recommandations sont assez proches de celles qui nous sont données par les autorités de santé : davantage de fruits et de légumes, de pommes de terre et de céréales complètes, des huiles végétales, une consommation modérée de viandes et de matières grasses d’origine animale, etc.
synthèse publié en 2012 fait le point sur les avantages suspectés (mais non démontrés) :
- aide à la préservation de la masse musculaire chez les personnes âgées ;
- augmentation du taux sanguin d’hormone de croissance, ce qui pourrait avoir un effet positif sur la santé osseuse ou la qualité de vie des personnes âgées, par exemple ;
- augmentation du taux de magnésium à l’intérieur des cellules (indispensable à de nombreuses réactions chimiques du métabolisme, par exemple pour activer la vitamine D).
Par contre, malgré la nette diminution de l’élimination du calcium dans les urines en cas de régime alcalin, aucun effet significatif n’a été retrouvé concernant la santé des os (la prévention de l’ostéoporose).
En conclusion, s’inspirer du régime alcalin pour avoir une alimentation plus équilibrée, pourquoi pas ? Mais attention à ne pas le suivre trop strictement : les protéines d’origine animale (même sans manger de la viande) restent importantes, ainsi que les jaunes d’œuf et le beurre, riches en vitamine A.
Une présentation synthétique sur la régulation du pH dans l’organisme, Dr Patrick Lévy, Université Joseph Fourier, Grenoble, 2012
L’article d’un médecin néphrologue sur l’effet des jus d’agrumes sur le pH de l’organisme, 2018
L’article de 2012 sur les éventuels effets positifs du régime alcalin (en anglais)