Le risque routier professionnel constitue un risque majeur, érigé au rang de priorité par le 4e Plan santé au travail 2021-2025. Pour sensibiliser à ce risque et contribuer à une meilleure prévention, différents acteurs publics ont travaillé à la publication d’un document [1] réunissant les chiffres-clés sur ce sujet, synthétisé dans cet article.

En 2022, le risque routier concernait 27 815 500 travailleurs [2] : il a été à l’origine de 1,3 décès par jour.

Ce risque professionnel aux conséquences graves pour les individus comme les entreprises représente 30% de l’ensemble des accidents mortels liés au travail, avec 485 personnes tuées lors d’un déplacement lié à une fonction professionnelle. Parmi elles, 345 effectuaient leur trajet domicile-travail, et 140 ont subi un accident de mission. 

Chaque année, 37% des accidents corporels de la route impliquent au moins un usager effectuant un trajet lié à son travail.

Mieux connaître les travailleurs victimes du risque routier professionnel

Les données mises en avant dans cette publication couvrent l’ensemble des travailleurs, et sont déclinées selon différents critères : genre, âge, secteur d’activité, etc.

Elles permettent de mettre en évidence les catégories de la population professionnelle les plus touchées par le risque routier professionnel, à savoir :

• Les hommes sont majoritairement concernés par les accidents mortels : 84% des décès sur les trajets domicile-travail concernent des hommes. Le chiffre se monte à 87% pour les accidents intervenus lors de trajets de mission.  
• Les salariés les moins âgés sont les plus affectés par les accidents sur les trajets pendulaires avec 41% des décès impliquant des moins de 35 ans contre 20% pour les autres tranches d’âge. 
• Les salariés les plus âgés représentent la part la plus importante de salariés décédés pendant des trajets professionnels avec une part de 37% des décès, contre 23% pour les moins de 35 ans, 21% pour les 45-54 ans et 18% pour les 35-44 ans.

Le risque routier varie selon les secteurs : dans le cadre des trajets professionnels, c’est le secteur des transports/entreposage qui enregistre le taux de mortalité le plus élevé avec 33%, largement devant les autres secteurs.

S’agissant des déplacements domicile-travail, les écarts sont nettement moins marqués avec un taux de mortalité variant de 16 à 18% pour les plus impactés des secteurs.

>>« Vérif Permis » : employeurs, quel que soit votre secteur d’activité, découvrez ce nouvel outil visant à renforcer la sécurité routière au sein de vos équipes

Risque routier et ancienneté professionnelle

Les chiffres réunis dans ce document révèlent qu’un décès sur 10 concerne un salarié embauché depuis moins d’un mois. Plus précisément, 39% des décès lors de trajets domicile-travail et 30% lors de déplacements en mission concernent des travailleurs dont l’ancienneté est inférieure à un an.

Autant de données qui incitent à renforcer la sensibilisation au risque routier et à intensifier les actions en faveur de la sécurité routière immédiatement après l’embauche.

>> Envie d’aller plus loin ? Écoutez nos chroniques radio dédiées aux risques professionnels

Connaître et comprendre les causes des accidents de la route intervenant dans le cadre pro comme lors des trajets pendulaires permet également de mieux les prévenir.

La vitesse (25%), l’inattention (14%), le refus de priorité (11%) et l’alcool (11%) sont les premières causes d’accident mortel sur les trajets domicile-travail. En déplacements professionnels, les causes d’accident mortel sont l’inattention (31%), le refus de priorité (13%) et la vitesse (11%).

L’état de santé des professionnels impacte leur conduite. Certaines affections peuvent renforcer le risque d’accident et doivent également faire l’objet de l’attention des employeurs. C’est le cas de la santé mentale et l’isolement, des troubles musculo-squelettiques et du stress dont l’impact n’est pas négligeable au volant.

>> Santé des pros sur la route : mieux comprendre les liens entre santé et risques routiers professionnels.

Les axes de management esquissés dans de document offrent aux employeurs des pistes sur les réflexions à mener et les actions à mettre en place pour mieux appréhender et prévenir risque routier.

En vous interrogeant sur les circonstances de déplacements de vos salariés, vous pouvez apporter les bonnes réponses et :

• Organiser leurs déplacements : prévoir le temps nécessaire aux déplacements et, ajuster l’organisation du travail en ce sens.
• Former au risque routier : former les personnels concernés aux bonnes pratiques routières : responsables du parc auto, managers et salariés, membres du CSE.
• Choisir et entretenir les véhicules : bien choisir véhicules de votre flotte et les ajuster en fonction des usages liés à votre activité.

Retrouvez l’ensemble de nos contenus et outils actualisés au sein de « En sécurité au travail » pour vous accompagner.

Vous vous sentez perdu face aux enjeux de sécurité routière ? Faites-vous accompagner en contactant les différents organismes et acteurs présents sur votre territoire.

La DREETS, la caisse d’assurance retraite et santé au travail ou encore la Mutualité Sociale Agricole de votre région disposent de services de conseils en prévention au travail à destination des entreprises.  

Pour des conseils et la mise en place d’actions dans le domaine de la prévention en sécurité routière, vous contactez le coordinateur sécurité routière de votre préfecture.

Pour agir en faveur de la sécurité de vos employés sur la route, vous rejoignez les 3 000 organisations engagées en faveur d’une route plus sûre en signant l’appel national des employeurs en faveur de la sécurité des déplacements pros.

[1] L’Essentiel du risque routier professionnel, ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, ministère de l’Intérieur, Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), Mutualité sociale agricole (MSA), Santé publique France, et l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

[2] Enquête emploi 2022, Insee.