En matière de santé mentale, la situation des jeunes adultes est particulièrement préoccupante. Les 18-24 ans constituent la tranche d’âge la plus exposée au risque de suicide dans la population française. Explications.
Si les problèmes de santé mentale touchent toutes les tranches d’âge, les pouvoirs publics font preuve d’une vigilance accrue vis-à-vis des jeunes de 18 à 24 ans. Selon le dernier baromètre de Santé Publique France*, ces derniers sont en effet particulièrement exposés au risque de suicide par rapport au reste de la population.
Sur l’ensemble des personnes interrogées dans le cadre du baromètre (âgées de 18 à 85 ans), 4,2% évoquent des pensées suicidaires survenues dans les 12 derniers mois. Cette proportion passe à 7,2% pour les 18-24 ans [1].
Mise en perspective avec les statistiques des années précédentes, cette étude montre que la prévalence des pensées suicidaires chez les jeunes adultes a plus que doublé depuis 2014, où elle se situait autour de 3%.
Les jeunes adultes sont aussi les plus touchés par les tentatives de suicide :
- 9,2 % des 18-24 ans évoquent des tentatives au cours de leur vie et 1,1% au cours de l’année écoulée ;
- 6,8% de l’ensemble des répondants (18-85 ans) mentionnent des tentatives au cours de leur vie et 0,5% dans l’année écoulée.
>>Santé mentale : découvrez notre article dédié aux troubles dépressifs chez les jeunes.
Les femmes de 18 à 24 ans sont particulièrement exposées aux pensées suicidaires, avec 9,4% des femmes interrogées déclarant avoir pensé au suicide dans l’année écoulée, pour 5% des hommes.
La situation est la même en matière de tentatives de suicide, avec une proportion sensiblement plus élevée chez les femmes entre 18 et 24 ans :
- 12,8% déclarent avoir pensé au suicide au cours de leur vie, contre 5,8% des hommes ;
- 2% déclarent avoir pensé au suicide au cours de l’année écoulée, contre 0,3% des hommes.
Chez les personnes concernées par des pensées suicidaires ou des tentatives de suicide, certains facteurs d’exposition au risque reviennent de façon plus marquée, à savoir [2] :
- vivre seul ;
- connaître une situation financière détériorée ;
- être en situation de chômage.
De manière générale, la santé mentale des Français – et particulièrement des jeunes – se dégrade depuis la crise sanitaire, associée à l’instabilité de la situation internationale, la montée des problèmes environnementaux et les difficultés économiques [3].
Avec une moyenne annuelle de 13,4 suicides pour 100 000 habitants, le taux de suicide en France est l’un des plus élevés de l’Union Européenne (10,2 suicides pour 100 000 habitants) [4].
D’après la Direction générale de la santé, chaque année près de 10 000 décès par suicide et 200 000 tentatives sont constatés dans l’Hexagone. Ce qui en fait la deuxième cause de mortalité pour les adolescents avec plus de 400 décès annuels enregistrés pour cette tranche d’âge.
>>Pour aller plus loin, consultez notre article consacré à la Journée mondiale de prévention du suicide
Il existe différents dispositifs pour prévenir le risque de suicide, parmi lesquels [5] :
- le 3114, numéro national « Souffrance et prévention suicide » accessible gratuitement 7j/24h et confidentiel ;
- « Dites je suis là », une plateforme nationale de prévention du suicide soutenue par AXA Prévention ;
- Le dispositif VigilanS permet d’accompagner les personnes qui ont fait une tentative de suicide afin de réduire le risque de récidive ;
- Les Maisons des ados, présentes dans toute la France, proposent un accueil et une prise en charge des jeunes en situation de détresse ;
- Le Fil santé jeunes propose une écoute à destination des 12-25 ans au 0 800 235 236 ;
- Nightline offre un service d’écoute dédié aux étudiants.
AXA Prévention s’engage en faveur de la santé mentale des Français à travers des et la plateforme En Forme au Travail et Accueil - Derrière les signes (derriere-les-signes.fr) N’hésitez pas à en parler autour de vous !
* Publié le 4 février 2024, le baromètre rend compte d’un sondage réalisé en 2021 sur un échantillon de plus de 30 000 Français âgés de 18 à 85 ans, résidant en métropole et en outre-mer.
[2] https://www.vie-publique.fr/en-bref/292910-hausse-des-pensees-suicidaires-chez-les-jeunes-francais
[4] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/2024-02-02_plaquette_strategie_nationale_de_prevention_du_suicide.pdf
[5] https://www.ameli.fr/psychologue/actualites/la-prevention-du-suicide-une-priorite-de-sante-publique