Quelles que soient les raisons invoquées (des postures virilistes à l’excès de confiance en passant par la pression sociale), les hommes sont sur-représentés dans l’accidentalité et la mortalité routières. En lien avec les enseignements du bilan 2022 de l’ONISR*, la Sécurité routière a diffusé une campagne forte de sensibilisation qui ne laisse personne indifférent. Analyse.
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Les chiffres du bilan de l’ONISR* sont édifiants. En 2022, sur les 3260 personnes décédées sur les routes de France métropolitaine, 78% sont des hommes [1]. Ces derniers sont ainsi victimes de près de 8 accidents mortels sur 10.
Cette sur-représentativité préoccupante fait l’objet d’une campagne de la Sécurité routière, qui a marqué les esprits depuis son lancement en janvier 2023 [2]. On y voit des images émouvantes de pères assistant à la naissance de leur fils – tirées d’un documentaire de Rémi Bezançon – accompagnées d’un texte lu par le comédien Pio Marmaï.
Ce dernier exhorte les hommes à dépasser les clichés virilistes et les stéréotypes liés à la vitesse, au danger ou à la pression sociale afin « d’écrire l’homme que tu veux être ».
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Cette campagne interroge les injonctions sociales selon lesquelles les hommes doivent adopter une posture virile et dominante, se traduisant au volant par un excès de confiance en ses capacités, un esprit de compétition ou une tendance à la prise de risques exacerbée.
La vitesse excessive, les dépassements dangereux ou l’impression de « tenir l’alcool », associés à tort à des capacités masculines, constituent autant de risques routiers évitables.
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Les hommes représentent ainsi la grande majorité des victimes tuées sur la route en 2022. Pour mieux comprendre ce phénomène, voici quelques chiffres issus des bilans de l’accidentalité 2022 et 2021 de l’ONISR [1] [3] :
- 88% des jeunes conducteurs tués sur la route sont des hommes. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont parmi les plus à risque, avec 552 tués en 2022 ;
- Les hommes seraient responsables de 84% des accidents mortels ;
- Les hommes représentent 93% des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident ;
- 75% des blessés graves seraient de sexe masculin.
Cette sur-représentativité se constate également en matière de mobilités actives (vélos et EDPM**), dont l’usage a considérablement augmenté ces dernières années [1] :
- Les hommes ont été 50 de plus à trouver la mort à vélo qu’en 2019 (année de référence avant la pandémie) ;
- En trottinette électrique, ils ont été 18 tués de plus par rapport à 2019 ;
- En comparaison, les femmes comptent respectivement, en 2022, 7 tuées de plus à vélo et 6 tuées de plus en EDPM par rapport à 2019.
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Sur la page dédiée à sa campagne de prévention, la Sécurité routière rappelle qu’« il est urgent, dans le domaine de la conduite, de libérer les hommes des attentes sociales qui les incitent à associer virilité et prise de risque ».
En opposition à un comportement empreint d’esprit de domination et d’inconscience vis-à-vis du danger, cette campagne ouvre la réflexion sur la notion de « courage » et les préjugés sociaux liés à la masculinité.
La Sécurité routière invite les hommes à la responsabilité en les incitant à résister à la pression sociale, aux rapports de force ou à l’envie d’impressionner les autres lorsqu’il est question de la sécurité de tous.
>>Retrouvez les chiffres liés aux incivilités routières tirés du Baromètre 2023 d’AXA Prévention
* Observatoire national interministériel de la sécurité routière.
** Engin de déplacement personnel motorisé.
