La prise de certains médicaments n’est pas compatible avec la conduite. Voici quelques conseils pour éviter de prendre des risques.
En France, la part d’accidents corporels liés à la prise de médicaments est estimée entre 3 et 4% [1]. Êtes-vous sûr que votre traitement ne présente aucun risque pour la conduite ? Découvrez les questions à se poser et les bonnes pratiques pour prendre le volant en toute sécurité.
Près de 10% des accidentés de la route ont été exposés à un médicament potentiellement dangereux. En France, environ un tiers des médicaments commercialisés sont classés comme étant incompatibles avec la conduite [2].
L’impact de certaines substances sur le cerveau, les différents effets secondaires et indésirables, ou encore l’interaction avec la consommation d’alcool sont susceptibles d’affecter votre vigilance au volant.
Les conséquences sur votre attention dépendent des doses absorbées et de votre condition physique. Elles peuvent s’additionner ou apparaître de façon isolée. Les risques les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :
- La somnolence et l’endormissement ;
- La baisse de la vigilance ;
- Des vertiges ;
- Des troubles de la vision ;
- De l’agressivité ;
- Le ralentissement des réflexes.
>>Pour en savoir plus : lisez notre article « Comment bien utiliser les médicaments ? »
Les Français font partie des plus importants consommateurs d’antibiotiques, d’anxiolytiques et d’antidépresseurs en Europe. Près de 11 millions de nos concitoyens prennent des benzodiazépines destinés à soulager l’anxiété, dont les dérivés sont contre-indiqués pour la conduite [3].
Les anxiolytiques (benzodiazépines et apparentés), les somnifères (zopiclone, zolpidem…) et les antidépresseurs (fluoxétine, paroxétine…) sont directement concernés. Les hypnotiques (somnifères) et les benzodiazépines sont d’ailleurs les plus fréquemment retrouvés dans les analyses de sang des victimes d’accidents de la route.
Mais il existe d’autres médicaments dont l’impact sur notre vigilance au volant est insoupçonné, à savoir :
- Certains antalgiques ;
- Certains anti-inflammatoires ;
- Des traitements contre la migraine (triptans) ;
- Des médicaments contre le mal des transports ;
- Les anti-allergiques ;
- Les anti-diabétiques ;
- Les anti-vertigineux ;
- Les anti-infectieux.
Un pictogramme spécifique est visible sur les boîtes des médicaments présentant un risque pour la conduite [1]. Il existe trois niveaux de vigilance qu’il faut savoir identifier :
- Le niveau 1 (couleur jaune) ne remet pas en cause la conduite du véhicule mais vous appelle à la vigilance et vous invite à consulter la notice.
- Le niveau 2 (couleur orange) vous invite à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien, car le traitement peut remettre en cause votre capacité à conduire ;
- Le niveau 3 (couleur rouge) indique clairement que le médicament que vous venez de prendre présente un danger pour la conduite.
Si vous avez un doute quant à la prise d’un médicament, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant lors de la prescription. Évoquez avec lui vos besoins en matière d’utilisation de votre véhicule (trajets domicile-travail, scolarité des enfants…). En fonction de votre situation, il pourra vous conseiller au mieux et adapter votre traitement. Demandez également conseil à votre pharmacien qui peut vous donner toutes les informations utiles lors de la délivrance des médicaments.
>>Découvrez les enseignements de notre Baromètre 2022 du comportement des Français sur la route
Adopter certains réflexes vous permettra de rouler en toute sécurité… Ou de trouver une autre solution pour vous déplacer ! Si vous devez conduire, veillez à respecter ces quelques préconisations avant toute prise de médicament :
- Consultez systématiquement la notice pour chaque nouveau médicament ;
- Respectez la prescription de votre médecin et les recommandations médicales ;
- Ne prenez pas la décision de modifier ou d’interrompre votre traitement sans avis médical ;
- Repérez les effets de votre traitement sur votre attention et sur votre capacité à conduire ;
- Ne prenez pas le volant ou stoppez votre véhicule si vous commencez à ressentir des effets secondaires ou indésirables (vertiges, nausées, engourdissements…) ;
- Si vous avez le moindre doute quant à vos capacités à conduire un véhicule à cause de votre traitement, faites tester votre aptitude par un professionnel de santé.
Une bonne information est nécessaire pour ne pas sous-estimer l’effet de certains médicaments sur la conduite. N’hésitez pas à faire passer le message autour de vous !
>>Vous partez à l’étranger ? Prenez connaissance des règles pour transporter vos médicaments d’un pays à l’autre en toute légalité.