Le sirop d’agave est extrait du jus du cœur de diverses agaves (des plantes grasses qui poussent au Mexique et en Afrique du Sud, entre autres) dont l’agave bleue, la même qui sert à produire la tequila. Ce jus est riche en inuline, une substance qui est transformée en fructose et en glucose par un procédé chimique ou par fermentation.
Le sucre blanc (saccharose) est digéré en 50 % de glucose et 50 % de fructose.
Selon sa provenance et la manière dont le jus est traité, le sirop d’agave contient des proportions variables de glucose et de fructose, le sucre des fruits. En règle générale, il est considérablement plus riche en fructose qu’en glucose (avec 50 à 90 % de fructose, il est à peu près aussi riche en fructose que le miel).
Dans sa composition, le sirop d’agave est similaire aux sirops de maïs ou de glucose-fructose qui sont devenus extrêmement fréquents dans les aliments industriels, pour leur pouvoir sucrant, mais également pour leur aptitude à éviter le dessèchement des aliments.
Il y a quelques années, le fructose a fait l’objet d’un engouement dans le monde de la nutrition, en particulier chez les sportifs. En effet, l’ingestion de fructose augmente moins brutalement la glycémie (le taux de sucre dans le sang) que le sucre blanc : il a un « indice glycémique » plus faible. Du coup, il semblait un bon candidat pour une source d’énergie plus durable pour l’effort physique.
En outre, cet indice glycémique plus faible pouvait faire espérer que le fructose soit moins transformé en graisses par le corps, en étant brûlé au fur et à mesure.
Malheureusement, des études épidémiologiques ont clairement montré un lien entre la consommation de boissons sucrées (relativement riches en fructose) et la prévalence de l’obésité, surtout chez les adolescents aux Etats-Unis. De plus, le fructose semble diminuer la sensation de satiété (ne plus avoir faim), ce qui aggraverait son effet négatif sur la prise de poids.
Pour aggraver son cas, des études chez les rongeurs et les singes ont montré qu’une alimentation riche en fructose entraîne une prise de poids, du diabète, un excès de cholestérol et de triglycérides dans le sang et l’apparition d‘un syndrome de type foie gras. Ainsi, l’excès de fructose dans l’alimentation pourrait augmenter le risque d’accidents cardiovasculaires.
Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité alimentaire), les effets délétères du fructose commenceraient à se manifester à partir de 50 g par jour (soit 5 cuillerées à soupe de sirop d’agave).
Lorsque nous consommons un fruit, nous ingérons du fructose mais également des fibres qui vont ralentir son absorption par l’intestin. Le fructose est progressivement brûlé par les cellules sans laisser le temps au foie de produire des graisses à partir de cette source d’énergie. À l’inverse, l’ingestion d’un sirop d’agave provoque une arrivée massive de fructose dans le sang : la consommation de nos cellules ne suffit pas pour le brûler et le foie en profite pour faire des réserves de graisses.
Pour le miel, comme pour le sirop d’agave, une consommation maximale de 50 g par jour semble préférable. Mieux vaut le consommer sur des tartines ou dans un yaourt, plutôt que s’en servir pour remplacer systématiquement le sucre.
Le fructose. Etat des lieux du Fonds français pour l’alimentation et la santé, juin 2014
Le fructose, un additif problématique. Un article du CNRS, novembre 2015
Les recommandations de l’ANSES sur les apports journaliers en sucres, décembre 2016