Solitude : une journée de sensibilisation pour favoriser le lien et la santé mentale

La solitude : quels impacts sur la santé mentale ?

Alors que la Fondation de France, qui place le lien social au cœur de son action, présente les résultats de sa nouvelle étude sur les solitudes en France, AXA Prévention prend la parole sur ce sujet difficile, qui a des répercussions sur la santé mentale de millions de Français.

La solitude : quels impacts sur la santé mentale ?

Alors que la Fondation de France, qui place le lien social au cœur de son action, présente les résultats de sa nouvelle étude sur les solitudes en France, AXA Prévention prend la parole sur ce sujet difficile, qui a des répercussions sur la santé mentale de millions de Français.

!

Dix pour cent

En 2023, 1 personne sur 10 était en situation d’isolement total. [1]

>>Pour aller plus loin, découvrez notre article AXA Prévention sur l’isolement des personnes âgées et ses causes multiples.

Une solitude, des solitudes

On distingue la solitude « objective », mesurée par des indicateurs d’isolement (par exemple, le nombre d’interactions quotidiennes avec autrui) de celle qui serait « subjective », évaluée selon les ressentis des individus isolés. Parfois, la solitude peut en effet être un choix, et avoir des aspects positifs.

Pour la Fondation de France, une personne « isolée » est quelqu’un qui ne rencontre pas physiquement les membres de 5 réseaux de sociabilité : le travail, la famille, les relations amicales ou professionnelles et le milieu associatif. [1]

1 personne sur 3 n’avait aucun ou qu’un seul réseau de sociabilité en 2023. [1]

La solitude peut toucher n’importe qui, à tout âge, et dans toutes les catégories socio-professionnelles. L’étude montre que ces dernières années, la tendance est à la polarisation puisque les plus précaires sont plus exposés à la solitude et les chômeurs le sont deux fois plus que les actifs. [1]

La solitude survient souvent à la suite d’une rupture amoureuse, professionnelle ou géographique. Autres facteurs aggravants :

  • la pandémie du Covid-19 qui a fortement affecté la sociabilité des Français ;
  • la forte inflation de l’année dernière qui les a poussés à réduire leurs activités en extérieur et à réorienter leur budget sur l’essentiel (nourriture, logement et soins médicaux).

Dans tous ces cas de figure, le lien avec les autres a été partiellement ou totalement rompu, malgré son caractère vital.

Les conséquences de la solitude sur la santé mentale

83 % des personnes qui se sentent régulièrement seules indiquent qu’elles souffrent de cette situation (+4 points par rapport à 2020). [1]

Les conséquences de la solitude peuvent être profondes : souffrance et isolement social peuvent pousser à se replier davantage, à fuir encore plus les contacts, à devenir méfiants ou encore à être constamment sur la défensive.

Certaines personnes isolées renoncent parfois même aux soins, ce qui a des effets délétères sur leur santé physique et sur leur santé mentale : stress, nervosité, anxiété, troubles du sommeil, dépression, pensées suicidaires… Il est crucial de rompre ce cercle vicieux et de sensibiliser à ce mal souvent sous-estimé.

Se sentir seul pourrait avoir les mêmes effets sur la santé qu’être obèse ou que fumer 15 cigarettes par jour. [2]

Quelles solutions pour se rencontrer et améliorer sa santé mentale ?

Selon l’étude, pour combattre la solitude, les Français isolés fréquentent les centres commerciaux, les marchés et les commerces des centres-villes. Ils s’y sentent moins exposés au regard de l’autre.

Ils mettent aussi en place d’autres actions, moins propices à la rencontre, comme :

  • avoir un animal de compagnie, ce qui offrirait plus de réconfort qu’une interaction humaine ;
  • passer du temps sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, TikTok…) ;
  • échanger avec un chatbot d’intelligence artificielle comme ChatGPT.

Les experts de la Fondation de France concluent leur étude sur l’importance d’agir sur le rapport et l’appropriation à l’espace par les individus. Aujourd’hui, les lieux pour créer du lien avec de nouvelles personnes et « faire » quelque chose ensemble sont souvent les établissements sportifs et les associations, mais comment penser les lieux publics (parcs, jardins, places, marchés), pour qu’ils deviennent des lieux d’action ? Comment renforcer l’engagement des acteurs sur le terrain ? Et enfin, comment encourager « le faire » chez les personnes isolées pour qu’elles retrouvent confiance en elles et estime de soi ?

Zoom sur la Journée de la Solitude

Chaque année, la journée du 23 janvier est dédiée à la prévention et aux effets des « solitudes ». Créée en 2018 par l’association Astrée, sous l’égide du Ministère des Solidarités et de la Santé, elle vise à mobiliser les citoyens pour créer une société moins individualiste et favoriser l’attention, le soin à l’autre et des liens humains de qualité.

Enfin, si vous le souhaitez, vous pouvez aussi agir à votre échelle au quotidien :

  1. Soyez attentif aux signes : votre voisin qui ne sort plus, votre grand-oncle qui ne parle plus… pensez à eux en brisant la glace en envoyant un texto ou en déposant un petit mot dans la boîte aux lettres.
  2. Montrez-vous ouvert, écoutez de manière active, accueillez les pensées sans jugement, ne cherchez pas à convaincre… Pendant la conversation, créez un lien de qualité et empathique avec l’autre.
  3. Engagez-vous dans une association qui organise des échanges téléphoniques, des moments de convivialité collectifs, des visites… Pensez aussi à vous renseigner à la mairie de votre commune.

>>Pour en savoir plus, consultez notre article « Stimuler l'activité sociale d'une personne âgée ».

Sources

[1] "(Re) liés par les lieux. Une approche territoriale et spatiale des solitudes", étude qualitative et quantitative menée par la Fondation de France, en collaboration avec une équipe de recherche (Cerlis et Audencia) et le Crédoc.

[2] Association Astrée