Tabac : la consommation en hausse chez les femmes
Après une baisse de grande d’ampleur du tabagisme constatée entre 2014 et 2019, le nombre de fumeurs, et notamment de fumeuses, est en augmentation. Explications.
D’après le dernier Baromètre de Santé Publique France publié le 13 décembre 2022, le tabagisme connaît une hausse chez les femmes et les personnes les moins diplômées ces deux dernières années. Une conséquence indirecte de la crise sanitaire, révélatrice des inégalités sociales.
En France, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le nombre de fumeurs est estimé à 15 millions, dont 12 millions qui consomment quotidiennement des cigarettes [1].
L’impact de la crise sanitaire sur la société française se fait sentir dans de nombreux domaines. D’après le dernier Baromètre publié par Santé Publique France le 13 décembre 2022, la hausse du tabagisme fait partie des conséquences indirectes de la pandémie [2].
En effet, après une baisse significative de la consommation de cigarettes constatée entre 2014 et 2019, le nombre de fumeurs repart à la hausse depuis l’apparition de la Covid 19.
L’enquête de Santé Publique France révèle les données suivantes pour 2021 :
Les femmes âgées de 18 à 75 ans sont les plus impactées par cette hausse du tabagisme : 20,7% d’entre elles déclaraient être fumeuses en 2019, contre 23% en 2021. Un phénomène qui s’explique en partie par un stress élevé en temps de crise sanitaire, la cigarette étant utilisée comme un outil de gestion de l’anxiété.
Les femmes ont particulièrement subi les effets collatéraux de la crise, avec une augmentation de la charge mentale et une forte dégradation de leurs conditions de travail, voire la perte de leur emploi [3] [4].
Toute hausse de la consommation de tabac constitue un véritable enjeu de santé publique. Source de multiples pathologies, le tabagisme tue en moyenne un fumeur régulier sur deux [5].
Chaque bouffée est constituée de milliers de substances toxiques qui se traduisent généralement par les maladies suivantes :
Il existe également d’autres pathologies causées ou aggravées par le tabac et le tabagisme passif, notamment centrées sur la sphère ORL, la dentition, l’appareil digestif, l’épiderme…
Le fait de fumer pendant la grossesse présente également des risques multiples (grossesse extra-utérine, risque de fausse-couche, d’accouchement prématuré…).
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Outre les femmes, la hausse du tabac constatée à travers le Baromètre de Santé Publique France concerne également les populations les moins diplômées (niveau inférieur au bac), également très touchées par les conséquences économiques et sociales de la pandémie.
Le nombre de fumeurs de cette catégorie est ainsi passé de 29 à 32 % entre 2019 et 2021 [2]. En matière de consommation de cigarettes, Santé Publique France observe par ailleurs un écart très conséquent (15 points) entre les personnes les moins diplômées et les titulaires d’un diplôme supérieur.
Les inégalités ne s’arrêtent pas au niveau d’études, elles se constatent aussi en termes géographiques. En 2021, le nombre de fumeurs varie considérablement d’une région à l’autre :
Si le fait d’arrêter de fumer est souvent plus facile à dire qu’à faire pour de nombreux fumeurs, celles et ceux qui souhaitent se passer du tabac une bonne fois pour toutes peuvent trouver de l’aide de différentes façons :
N’hésitez pas à vous tourner vers votre médecin traitant pour être accompagné dans votre démarche.