À partir du 31 décembre 2023, le tri des biodéchets sera obligatoire pour tous. Une manière de valoriser nos restes alimentaires, qui représentent 30 % de nos ordures…
2024 sera donc l’année où les particuliers commenceront à jeter les déchets alimentaires de façon généralisée dans une poubelle dédiée. Cela est prévu par la loi de février 2020 : un texte orienté contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Les professionnels, eux, trient leurs biodéchets depuis 2012. Quelques infos clés, pour y voir plus clair…
Selon l’article L. 541-1-1 du code de l’environnement, les biodéchets sont des « déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. »
Dans le cas d’un particulier, ce sont donc surtout les restes des repas, les épluchures de fruits ou de légumes, les coquilles d’œuf, le pain sec, l’herbe tondue ou les feuilles des arbres du jardin.
Ces produits représentent près d’un tiers du contenu de nos ordures. Pourtant, ils finissent le plus souvent dans une poubelle classique, et sont par conséquent considérés comme des rebuts destinés à être incinérés en déchetterie. Un véritable gaspillage, car ces déchets fermentescibles constituent une source de compost qui enrichit les surfaces agricoles, ou peuvent fournir du biogaz.
>> Découvrez notre article sur le compost à la maison
À partir de 2024, les choses vont changer pour tous les Français. Les restes de nourriture des ménages vont être valorisés, grâce à un tri généralisé des déchets alimentaires obligatoire à la source.
Pour encourager la démarche, la loi de février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire précise que chaque foyer devra comprendre une solution de tri des biodéchets à partir du 1er janvier 2024, à la manière des systèmes que l’on utilise déjà pour recycler verre, papier ou métal.
Pas de panique : si ce tri va devenir obligatoire, ce sont les collectivités qui sont chargées de fournir aux particuliers des dispositifs de collecte séparée et de valorisation.
Cela peut consister à déployer une gestion de proximité des biodéchets, par le développement du compostage domestique (composteurs individuels) ou du compostage partagé (composteurs de pieds d’immeuble, de quartiers, ou encore en établissement). Cela peut aussi se matérialiser par la mise en place d’un ramassage séparé des déchets biodégradables, via une collecte supplémentaire.
Pour épauler cette initiative et apporter des solutions adaptées au tri des déchets alimentaires, l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) bénéficie d’un budget de 100 millions d'euros. De quoi aider les collectivités et les entreprises à développer le tri « à la source » des biodéchets, issu du Plan de relance économique de la France…
Ainsi, le contenu de nos poubelles de cuisine pourra connaître une deuxième vie en tant que produit agronomique, comme matière organique qui ira enrichir les sols.
Cela peut prendre la forme de :
- Compostage ;
- Produit d’épandage ;
- Méthanisation.
Depuis le 1er janvier 2012, les personnes physiques ou morales qui produisent, dans le cadre de leurs activités professionnelles, des biodéchets en quantité doivent les trier et les valoriser en passant par des filières adaptées, comme la méthanisation ou le compostage.
Les principaux concernés sont les entreprises de grande distribution, d’entretien des espaces verts, d’agroalimentaire, les restaurants, les cantines… Mais le succès de cette politique a amené les décideurs à étendre la mesure aux particuliers. Avec, là encore, de premiers retours positifs des quelques communes ou collectivités pionnières qui ont déjà généralisé le recyclage des déchets verts.
Pour une famille de cinq personnes, 280 kg de biodéchets ont été collectés en une année ; dans une structure d’accueil de 70 personnes âgées, 120 kg par semaine sont triés et valorisés ! *
Concrètement, chacun peut donc constater que ces résultats méritent de fournir un petit effort, d’autant que les idées reçues autour du compost (ça sent mauvais, ça attire les insectes…) volent en éclats une fois qu’on s’y consacre. C’est aussi et surtout une manière facile de lancer une démarche écoresponsable, qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique tout en limitant l’empreinte carbone de tout un chacun.
>> Pour aller plus loin, consultez notre guide Climat. Comprendre et agir.