Ultra fast fashion : passez plutôt à la mode durable

Ultra Fast Fashion ? Préférez-lui la mode durable

S'habiller à la mode a un coût, et pas uniquement pour votre porte-monnaie… C’est un fait : la planète paye cher l’impact environnemental de l’industrie textile.

Ultra Fast Fashion ? Préférez-lui la mode durable

S'habiller à la mode a un coût, et pas uniquement pour votre porte-monnaie… C’est un fait : la planète paye cher l’impact environnemental de l’industrie textile.

Alors que le monde se mobilise contre le changement climatique, les regards se tournent vers l’Ultra Fast Fashion ou « mode ultra rapide ». Une course à la surproduction et à la surconsommation qui ne devrait plus être tendance, en 2024.

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7 ans

c’est le temps qu’il faut à une personne pour boire le volume d’eau nécessaire à la fabrication d’un seul jean. [1]

Ultra Fast Fashion : la mode de tous les excès

Moins connu que les secteurs de l’énergie et du transport pour son impact environnemental, l’industrie textile représente pourtant 8% des émissions de gaz à effet de serre, et 20% de la pollution d’eau potable dans le monde [1, 2].

Un phénomène aggravé par la mode ultra rapide, en anglais Ultra Fast Fashion. Alors que la tendance est à la sobriété, le secteur de la mode suit le chemin opposé. [3] L'industrie et les médias poussent encore trop souvent à la surconsommation d'habits et de chaussures à bas coût, à un rythme toujours plus effréné. [4]

La production mondiale de vêtements a ainsi doublé en 14 ans et devrait encore augmenter d’ici à 2030. [1, 2] Les Français et les Françaises achètent en moyenne 40% de vêtements de plus qu'il y a 15 ans, alors qu'en Europe on ne porte que les deux tiers de notre garde-robe. [4, 6].

˃˃ Lire notre article sur la sobriété

Ultra Fast Fashion : quand la mode nuit concrètement à l’environnement

Produire des vêtements est une activité polluante et gourmande en ressources naturelles. Cela est d'autant plus vrai au rythme de l'Ultra Fast Fashion qui implique une « production excessive » pour « renouveler très rapidement les collections », au détriment de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique. [2]

Au stade de la production ?

  • La culture de matières premières mobilise des terres, souvent loin de leur lieu de transformation.
  • L'eau douce et les sols sont pollués par les teintures et les pesticides.
  • Les usines et le transport génèrent des émissions de CO². [2, 6]

Et côté consommation ? Le bilan n’est pas meilleur.

  • 95% des habits français sont importés avec un bilan carbone conséquent.
  • Les fibres microplastiques contenus dans les vêtements en polyester passent directement de la machine à laver... aux océans ! [1, 2, 4].

En moyenne, on estime que la consommation de textile d’une personne vivant dans l’Union européenne représente neuf mètres cube d’eau, 391 kg de matières premières et 270 kg d'émissions de carbone. [2]

Ultra Fast Fashion à mode durable : la France à l’heure du changement

En 2024, la France se met en ordre de marche contre l’Ultra Fast Fashion et ses effets dévastateurs sur l’environnement. L’objectif : passer d’une mode ultra rapide à une mode durable.

L’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Celle-ci tend à réduire les pulsions d’achat et l’écart de prix avec la mode durable, afin d'inciter à une mode plus vertueuse en France. [3]

En parallèle, le gouvernement soutient l'interdiction de publicité pour les entreprises d'ultra fast-fashion, y compris par les influenceurs. Une disposition qui devra s'accompagner d'un mécanisme d'incitation sous forme de bonus/malus, mais aussi d'une meilleure information aux consommateurs et consommatrices !

Sortir de l’Ultra Fast Fashion et adopter la mode durable

Face à l'urgence climatique, les consommateurs et consommatrices se préoccupent en effet de plus en plus de leur impact écologique.

Face à la mode ultra rapide, il existe la mode durable et l'achat responsable. Questionner les conditions et procédés de fabrication, miser sur la mode éthique ou opter pour les circuits courts sont autant d'habitudes de consommation applicables au monde du textile. [6]

Pour réduire sa consommation de mode, l'Ademe promeut la méthode Bisou :  

  • B comme Besoin : à quelle nécessité répond l’objet en question ?
  • I comme Immédiat : et si je réfléchissais quelques jours avant de l’acquérir ?
  • S comme Semblable : je possède peut-être déjà un objet similaire ?
  • O comme Origine : quelle est l’origine géographique de ce produit ?
  • U comme Utile : vais-je vraiment utiliser cet objet, ou en profiter pleinement ?
  • Si tous les critères ne sont pas remplis, l'achat peut sans doute être différé ou annulé. [6]

Et pour sensibiliser les jeunes générations, le kit pédagogique gratuit Refashion et Bayard jeunesse éveille les 6-10 ans au concept d'économie circulaire appliqué aux vêtements et chaussures. [7]

Consommer autrement pour rester à la mode

Pour rester habillé à la dernière mode sans détruire la planète, des bonnes pratiques existent. [5]

Premier réflexe : penser à l'occasion ! Acheter en friperie, en vide-greniers ou des vêtements d'occasion en ligne peut considérablement diminuer l'empreinte écologique d'une garde-robe. Autre astuce : miser sur les matières naturelles comme la laine ou le lin, et aux fibres recyclées, plus responsables dans le processus de production. [4]

Avis aux inconditionnels du neuf ! La location de vêtements est une excellente option pour rester à la mode en toutes circonstances, sans peser sur l'environnement. [5]  Il est aussi possible de se référer aux labels. Les labels bio certifient les vêtements dont la fabrication a consommé moins d'eau et de pesticides ; les écolabels récompensent les vêtements responsables. [4]

>> Lire notre article sur les labels textiles

S'habiller sans polluer : les bonnes pratiques après l'achat

Diminuer l'impact écologique de son habillement ou de ses chaussures ne se limite pas à l'acte d'achat.

Pour leur entretien, l'Agence pour la transition écologique conseille de laver les vêtements à 30° avec des lessives écologiques. Réparer ses vêtements plutôt que de les jeter au premier accroc est également un geste pour la planète. [5]

Et si les vêtements et chaussures ne sont plus réparables, le réflexe du tri et du recyclage s'applique aussi dans le dressing ! Aujourd'hui seul 1% des vêtements est recyclé. [2] Pour trouver le point de collecte le plus proche, rendez-vous sur le site https://refashion.fr [6]

Enfin, comme écologie rime souvent avec économie, les espaces et sites de dons, de trocs et de revente permettent de donner une seconde vie aux vêtements tout en économisant pour la garde-robe de la saison prochaine ! [5]

Sources

[1] Ministère de l’écologie, https://www.ecologie.gouv.fr/lultra-fast-fashion-mode-durable

[2] Commission européenne, https://www.europarl.europa.eu/topics/fr/article/20201208STO93327/production-et-dechets-textiles-les-impacts-sur-l-environnement-infographies

[3] Assemblée nationale, https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2307_texte-adopte-commission#

[4] Ademe, Le revers de mon look, https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/3882-exposition-le-revers-de-mon-look-quels-impacts-ont-mes-vetements-sur-la-planete-.html

 [5] Ademe, https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/652-comment-reduire-l-impact-de-mon-look-.html

[6] Refashion, https://refashion.fr/

[7] Kit pédagogique, https://refashion.fr/citoyen/fr/jeunesse